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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Lutte contre les mauvaises herbes sans avoir recours aux herbicides

Lors de la transition à l’agriculture biologique ou à la culture de récoltes de spécialité, la gestion des mauvaises herbes devient l’enjeu de production le plus important. La lutte non chimique contre les mauvaises herbes peut se faire de diverses façons, mais pour réussir, plusieurs approches doivent être intégrées dans votre programme de lutte contre les mauvaises herbes.

Mesures préventives

Commencez par minimiser la population de mauvaises herbes

  1. Choix des variétés – choisissez des variétés compétitives à croissance initiale rapide.
  2. Plantez des semis au lieu de graines – repiquez au lieu d’ensemencer directement.
  3. Choix du terrain – évitez les terrains envahis par les mauvaises herbes ou par des mauvaises herbes vivaces difficiles à contrôler comme les chardons et le chiendent.
  4. Lit de semence – préparez le lit de semence bien avant la plantation pour permettre à un pourcentage élevé de mauvaises herbes d’émerger, ce qui facilitera leur contrôle.
  5. Favoriser la croissance de la récolte – plus votre récolte poussera rapidement, plus elle sera compétitive. Épandez l’engrais en bandes ou de façon à ce que la récolte ait l’avantage compétitif sur les mauvaises herbes.
  6. Engrais – utilisez du fumier exempt de mauvaises herbes. Assurez-vous qu’il est complètement composté, ou ne vous en servez tout simplement pas.
  7. Couvre-sol – si votre récolte ne pousse pas rapidement et ne couvre pas une grande superficie, appliquez un paillis, plantez une culture-abri ou une culture complémentaire entre les rangs.
  8. Rotation des cultures – faites une rotation variée avec des cultures très compétitives suivies de cultures non compétitives, ajoutez des cultures de graminées et des engrais verts à votre rotation.

Lutte directe contre mauvaises herbes

Le moment où vous mettrez en œuvre les diverses mesures aura des répercussions directes sur le montant de sarclage manuel qu’il vous sera nécessaire de faire et la rentabilité subséquente de la récolte.

Surveillance des champs

La surveillance des champs est un élément essentiel d’un système de lutte intégrée contre les mauvaises herbes. Cette surveillance comprend la collecte systématique de données sur les mauvaises herbes et sur la culture dans les champs (distribution des mauvaises herbes, stade de croissance, population, stade de croissance de la culture, etc.). À court terme, ces renseignements sont utilisés pour réduire ou éviter la perte de la récolte. À long terme, la surveillance des champs est importante pour évaluer le succès ou l’échec des programmes de lutte contre les mauvaises herbes et pour la prise de décisions futures.

Rotation des cultures

La rotation des cultures est la plantation en alternance de diverses cultures en séquence systématique sur le même terrain. Il s’agit d’une stratégie importante pour mettre en place un programme solide et à long terme de lutte contre les mauvaises herbes. Les mauvaises herbes ont tendance à bien pousser avec les cultures ayant les mêmes exigences de croissance que les leurs et les pratiques culturales adoptées pour favoriser la culture peuvent aussi favoriser la croissance et la propagation des mauvaises herbes. La monoculture, c’est-à-dire cultiver la même culture dans le même champ année après année, permet l’accumulation d’espèces de mauvaises herbes adaptées aux conditions de croissance de la culture. Lorsque diverses cultures sont utilisées en rotation, la germination et le cycle de croissance des mauvaises herbes sont perturbés par les variations provoquées par l’utilisation de pratiques culturales associées à chacune des diverses cultures (travail du sol, dates de plantation, cultures compétitives, etc.).

Cultures-abris

L’inclusion de cultures-abris – comme le seigle, le trèfle rouge, le sarrasin et le radis oléifère ou des cultures hibernantes comme le blé d’hiver ou les cultures fourragères – dans le système cultural peut supprimer la croissance de mauvaises herbes. Des cultures à croissance rapide ou les cultures ayant des propriétés allélopathiques peuvent aussi contrôler les mauvaises herbes. Des plantes très compétitives peuvent aussi être cultivées comme cultures « étouffantes » pendant de courtes périodes de temps à l'intérieur du cycle de rotation. Aussi, les résidus des cultures-abris à la surface du sol aideront à supprimer les mauvaises herbes en créant de l’ombre et en refroidissant le sol. Lorsque vous choisissez une culture-abri, tenez toujours compte de ses effets sur la prochaine culture.

Cultures intercalaires

L’utilisation de cultures intercalaires signifie planter une culture dominante entre les rangs de la culture principale. Cependant, on doit utiliser les cultures intercalaires comme stratégie de lutte contre les mauvaises herbes avec soin. Ces cultures peuvent réduire de façon considérable le rendement de la culture principale s’il y a compétition pour l’eau ou pour les éléments nutritifs.

Fertilité azotique

L’engrais azotique peut avoir des répercussions sur la compétition entre la culture et les mauvaises herbes et même lors des cultures subséquentes. Par exemple, l’azote favorise la germination et la production de graines chez certaines espèces de mauvaises herbes. La fertilisation à l’azote peut dont augmenter la croissance de mauvaises herbes au lieu d’accroître le rendement de la récolte. En épandant sélectivement l’azote en bandes, on peut favoriser la culture aux dépens des mauvaises herbes. Utiliser des résidus de légumineuses au lieu d’engrais azotique de synthèse pour suppléer aux besoins en azote de la culture peut améliorer la répression des mauvaises herbes. Les résidus de légumineuses libèrent l’azote lentement, ce qui diminue la stimulation non désirée de la croissance des mauvaises herbes.

Modes de plantation

Les choix de populations de cultures, de disposition spatiale et de cultivars (variétés) peuvent perturber la croissance des mauvaises herbes. Par exemple, des rangs peu espacés et une densité d’ensemencement plus élevée réduisent la biomasse des mauvaises herbes à croissance tardive en diminuant l’ensoleillement des mauvaises herbes poussant sous la couverture de la culture. De même, les cultivars à croissance rapide peuvent avoir un avantage compétitif sur les mauvaises herbes.

Systèmes de travail du sol

Les systèmes de travail du sol perturbent la dynamique des réservoirs de graines et la profondeur de leur enfouissement. Des études démontrent que presque 75 % du réservoir de graines de mauvaises herbes est situé dans les premiers cinq centimètres de sol dans les champs à culture sans labour. Avec l’utilisation du système de labour à charrue à socs et à versoirs, le réservoir de graines est distribué plus uniformément en profondeur. Les autres systèmes de travail de conservation du sol se situent entre ces deux systèmes.

L’émergence des plantules de mauvaises herbes est souvent plus uniforme lorsque les graines sont enfouies moins profondément et ceci pourrait faciliter la lutte contre les mauvaises herbes. Les graines se trouvant plus près de la surface du sol sont plus susceptibles d’être mangées ou endommagées par les insectes, les animaux et autres prédateurs et par les organismes pathogènes.

Hersage pré-émergence (non sélectif)

Le hersage non sélectif consiste à attendre jusqu’à ce que la culture soit plantée, que les graines aient germé, mais que les pousses n’aient pas encore émergé. À ce moment critique, le champ est hersé pour tuer les plantules de mauvaises herbes qui ont déjà émergé. La culture émergera peu de temps après, ayant obtenu un gain d’avance sur la prochaine sortie de mauvaises herbes. Lorsqu’elle est bien menée, cette méthode peut être très efficace pour contrôler les mauvaises herbes annuelles dans les grandes cultures ensemencées. En ce qui concerne les céréales, le hersage non sélectif permettra souvent de contrôler efficacement les mauvaises herbes annuelles à larges feuilles. Dans les cultures à rangs, le hersage non sélectif peut être utilisé pour réduire la croissance des mauvaises herbes jusqu’à ce que les plantes de culture soient suffisamment grandes pour permettre l’utilisation d’autres méthodes de lutte mécaniques. Tout type de hersage léger peut être utilisé. Le hersage non sélectif ne doit cependant pas être utilisé pour des cultures déjà contre-ensemencées avec des légumineuses ou des graminées.

Hersage à la désherbeuse

La désherbeuse est une herse à dents longues qui sont suffisamment souples pour ne pas endommager la culture, tout en déracinant ou en couvrant les mauvaises herbes annuelles plus petites. Par conséquent, la taille relative des plantes de culture et des mauvaises herbes est importante. Le hersage à la désherbeuse aura le plus de succès lorsqu’il est fait avant l’émergence de la culture; il peut aussi être fait après l’émergence de plusieurs cultures. Il faut s’attendre à une certaine perte de la population des plantes cultivées. Le réglage de la vitesse et de la pression est important pour minimiser la perte de plantes. Ce type de hersage est le plus efficace pour les cultures maraîchères, de maïs, de soja et de céréales.

Houe rotative à pointes

La houe rotative à pointe est munie de « doigts » qui lèvent et mélangent le sol, déracinant les petites mauvaises herbes. Il est important de travailler à un rythme de 10 à 20 km/heure pour obtenir des résultats satisfaisants. On obtient les meilleurs résultats en fin de matinée ou en après-midi alors que les chauds rayons du soleil peuvent sécher les mauvaises herbes déracinées. Aussi, les plantes cultivées ont tendance à être plus souples à cette période de la journée, permettant ainsi de réduire les blessures. Les houes rotatives à pointes ont aussi tendance à moins endommager les cultures que les herses. Elles sont aussi efficaces pour briser la croûte du sol et mélanger les herbicides de surface avec le sol, ce qui favorisera le contrôle des mauvaises herbes. Avec les sols légers ou meubles, il faut s’assurer de travailler le sol à une légère profondeur seulement.

Travail du sol entre les rangs

Le travail en surface du sol entre les rangs permet de déraciner les petites ou jeunes mauvaises herbes et de couper les plus grosses. Divers types d’outils peuvent être utilisés, mais si vous utilisez une pelle, allouer jusqu’à 50 % de chevauchement pour un contrôle efficace. Des écrans doivent être utilisés pour protéger les petites plantes de culture.

Pour que la lutte contre les mauvaises herbes soit efficace pour les cultures à saison longue, il vous faudra sans doute répéter l’opération. La première opération est la plus importante puisque les mauvaises herbes qui y survivront atteindront la maturité. Dans ce cas aussi, la taille relative de la plante de culture et des mauvaises herbes est importante et représente probablement le facteur limitatif pour atteindre un plein succès. Commencez par faire un hersage non sélectif ou par utiliser une herse à dents longues ou une houe rotative à pointes pour servir de complément au travail de sol entre les rangs pour que votre lutte contre les mauvaises herbes non chimique (biologique) soit un succès.

Fauchage

Faucher ou couper les mauvaises herbes peut vous aider à contrôler les mauvaises herbes dans les vergers, le bord de la route, les gazons, etc. La récolte du foin ou des céréales peut aussi aider contrôler les mauvaises herbes. Couper les chaumes des céréales en août peut diminuer la croissance des mauvaises herbes et leur production de graines, surtout si la culture céréalière à été contre-ensemencée d’une autre culture comme le trèfle rouge pour concurrencer avec la nouvelle croissance de mauvaises herbes. Le meilleur temps de couper les mauvaises herbes vivaces est habituellement lorsque celles-ci sont au stade du bourgeonnement, juste avant la mise à graine, alors que les réserves des racines sont faibles.

Pour plus de renseignements, visiter le http://www.omafra.gov.on.ca/french/crops/organic/organic.html