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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Oligo-éléments

Les oligo-éléments comprennent le bore, le cuivre, le fer, le manganèse, le molybdène et le zinc. Les quantités d’oligo-éléments assimilées par les plantes sont infimes par rapport à celles des éléments fertilisants majeurs que sont l’azote, le phosphore, le potassium, le calcium et le magnésium, mais leur rôle dans la nutrition globale de la plante est quand même crucial.

En règle générale, les concentrations d’oligo-éléments dans le sol sont beaucoup moins élevées que celles des éléments nutritifs majeurs. Le pH du sol, sa matière organique, sa teneur en argile et sa minéralogie font varier les teneurs en oligo-éléments. L’estimation de la biodisponibilité des oligo-éléments est de ce fait plus aléatoire que celle des éléments majeurs.

  1. Réaction des cultures aux apports d’oligo-éléments
  2. Bore
  3. Cuivre
  4. Fer
  5. Manganèse
  6. Molybdène
  7. Zinc

Réaction des cultures aux apports d’oligo-éléments

Toutes les cultures ne répondent pas de la même façon aux apports d’oligo-éléments. Certaines répondent presque toujours à un apport si le sol est pauvre en oligo-éléments. D’autres répondent à l’occasion, d’autres encore répondent rarement, même lorsque le sol est pauvre en oligo-éléments. Une réaction « forte » ne signifie pas que la culture a toujours besoin d’un complément en oligo-éléments, mais qu’elle réagit à un oligo-élément donné lorsque celui-ci n’est pas en concentration suffisante dans le sol.

Un tableau des cultures légumières et céréalières courantes et leur réponse relative aux oligo-éléments se trouvent ci-dessous. Bien que ces renseignements ne soient pas disponibles pour la plupart des cultures spéciales, des cultures étroitement apparentées peuvent constituer de bons points de départ pour les producteurs de ces cultures. Il convient de toujours surveiller étroitement les cultures spécialisées au cours de la saison afin de repérer les déficits en éléments nutritifs, notamment le jaunissement ou la décoloration, la chlorose internervaire ou la brûlure de la pointe. Lorsque des symptômes apparaissent, recueillir des échantillons de tissu végétal ou de sol autour des plantes touchées, puis les comparer avec ceux de plantes indemnes dans d'autres endroits du champ. Il est important d’également examiner les plantes et les racines attentivement pour repérer insectes et maladies, parce qu’ils peuvent entraîner des symptômes semblables.

Réaction des cultures aux apports d’oligo-éléments1

Culture Mn B Cu Zn Mo Fe
Asperge Faible Faible Faible Faible Faible Moy.
Avoine Forte Faible Faible Faible Faible Moy.
Betterave à sucre Forte Moy. Moy. Moy Moy. Forte.
Betterave potagère Forte Forte Forte Moy. Forte Forte
Brocoli Moy. Forte Moy. Forte Forte
Carotte Moy. Moy. Moy. Faible Faible
Céleri Moy. Forte Moy. Faible
Chou pommé Moy. Moy. Moy. Faible Moy. Moy.
Chou-fleur Moy. Forte Forte Forte Forte
Concombre Forte Faible Moy.
Épinard Forte Moy. Forte Forte Forte Forte
Haricot mange-tout Forte Faible Faible Forte Moy. Forte
Laitue Laitue Moy. Forte Moy. Forte
Maïs sucré Forte Moy. Moy. Forte Faible Moy.
Navet Moy. Forte Moy. Moy.
Oignon Forte Faible Forte Forte Forte
Panais Moy. Moy. Moy. Faible
Pois Forte Faible Faible Faible Moy.
Poivron, piment Moy. Faible Faible Moy.
Pomme de terre Forte Faible Faible Moy. Faible
Radis Forte Moy Moy. Moy. Moy.
Seigle Faible Faible Faible Faible Faible Faible
Tomate Moy. Moy. Fort. Moy. Moy. Forte
Mn = Manganèse B= Bore Cu = Cuivre
Zn = Zinc Mo = Molybdène Fe = Fer
1 Tableau reproduit avec l'autorisation des auteurs de la publication E486 Secondary and Micronutrients for Vegetables and Field Crop (Table 3, Relative response of selected crops to micronutrient fertilizers) du Michigan State University Cooperative Extension.

Bore

Le bore joue un rôle important dans la structure des parois cellulaires, la fructification et le développement des graines. Il intervient également dans la synthèse des protéines et dans le métabolisme des glucides.

Les symptômes de carence en bore sont très différents selon la culture. Chez le rutabaga et le navet, la carence en bore provoque l’apparition de taches aqueuses brunes (cœur brun) ou des cœurs creux dans la racine. Chez le céleri, elle cause la gerçure des tiges, souvent associée à des lésions en forme de griffures de chat et à un noircissement interne. Chez les cultures du genre Brassica, les tiges deviennent creuses et les inflorescences brunissent. La betterave à sucre, la betterave potagère et les épinards présentent tous un jaunissement du feuillage et un fendillement des racines.

La toxicité au bore peut se produire quand des cultures sensibles font partie d’une rotation avec apports de bore (ou un surdosage du bore). La toxicité se manifeste sur les feuilles par des taches jaunes de toutes formes, ponctuations, stries ou marbrures. Elle peut entraîner une nécrose des tissus commençant d’ordinaire à la pointe et sur la bordure des vieilles feuilles. Dans des conditions de carence grave, les symptômes peuvent s’étendre à toute la plante.

Il n’existe pas d’analyse reconnue par le MAAARO pour le dosage du bore. Certains rapports d’analyses de sol donnent une mesure de la teneur en bore. Comme la concentration du bore dans le sol est souvent inférieure à 1 ppm, une mesure précise est très difficile à établir.

Cuivre

Le cuivre joue un rôle dans la production de la chlorophylle. Il peut aussi contribuer à tenir certaines maladies en échec.

La carence en cuivre est un phénomène surtout constaté chez les plantes cultivées en sol organique (terre noire). Chez la carotte, le manque de cuivre fait pâlir la racine, tandis que chez l’oignon, il provoque le dépérissement et l’enroulement des extrémités des feuilles. Les bulbes des oignons carencés en cuivre se couvrent de minces tuniques jaune pâle. Chez la laitue, la carence en cuivre entraîne un ramollissement des feuilles et une altération de la couleur ou un jaunissement de leurs pétioles.

Il n’existe pas d’analyse de sol reconnue par le MAAARO pour le dosage du cuivre. Il vaut mieux se fier aux analyses des tissus végétaux. La biodisponibilité du cuivre peut être diminuée dans les sols sablonneux grossiers très pauvres en matière organique et dans les sols organiques. Elle diminue quand le pH du sol augmente.

Fer

Le fer est indispensable à formation de la chlorophylle, à la respiration de la plante et à la synthèse de certaines protéines.

La carence en fer se manifeste d'abord par le jaunissement des jeunes feuilles entre leurs nervures qui, elles, restent vertes, sauf dans les cas extrêmes.

Il n'existe pas d'analyse reconnue par le MAAARO pour le dosage du fer. Il n'existe pas de corrélation nette entre la teneur du sol en fer et l'absorption du fer par la plante ou la réaction de celle-ci à un apport de fer. L'analyse de tissus végétaux est un indicateur plus fiable de la biodisponibilité du fer.

Les carences en fer sont rares en Ontario. Les facteurs qui ont été associés à la carence en fer dans d'autres régions du monde sont des déséquilibres extrêmes de ce métal avec d'autres métaux comme le molybdène, le cuivre ou le manganèse. Une teneur en phosphore excessive dans le sol peut aussi contribuer à des problèmes d'assimilation du fer. Dans les sols qui sont pauvres en matière organique ou lorsqu'un pH élevé, un taux de chaux élevé, l'humidité et la froideur du sol se combinent, les cultures sensibles peuvent montrer des symptômes de carence en fer.

Manganèse

Le manganèse intervient dans la photosynthèse et la production de la chlorophylle. Il aide à activer les enzymes intervenant dans la distribution des régulateurs de croissance dans la plante.

La carence en manganèse se manifeste par un jaunissement internervaire chez les jeunes feuilles. Le vert du limbe pâlit progressivement tandis qu'il devient plus foncé le long des nervures.

La toxicité au manganèse peut se produire dans les sols à pH faible. Elle fait apparaître des petites taches brunes ou des taches jaunes plus larges et marbrées à la pointe et sur le pourtour des feuilles. Les symptômes de toxicité se manifestent d'habitude sur les vieilles feuilles. Les petites taches brunes peuvent aussi apparaître sur les nervures, les pétioles et les tiges.

La biodisponibilité du manganèse est maximale dans un sol à pH compris entre 5,0 et 6,5. Des épandages de manganèse au sol peuvent être utiles pour les sol sableux acides (à pH bas); toutefois, pour les sols alcalins (à pH élevé) et les terres organiques, les pulvérisations foliaires sont souvent plus efficaces que les épandages au sol. Il est donc important de ne pas chauler plus que nécessaire pour corriger l'acidité du sol. La disponibilité du manganèse diminue dans les sols très riches en matière organique.

Si une carence en manganèse est confirmée, les pulvérisations doivent commencer avant que les plantes aient atteint le tiers de leur développement. Deux ou trois pulvérisations peuvent être nécessaires à 10 jours d'intervalle.

Le dosage du manganèse selon la méthode reconnue par le MAAARO utilise un indice de biodisponibilité du manganèse. Le tableau ci-dessous précise les besoins en manganèse pour les cultures légumières. Les besoins en manganèse de la plupart des cultures spéciales sont inconnus, cependant les cultures similaires peuvent représenter un bon point de départ.

Besoin en manganèse

Indice de biodisponibilité du manganèse1 Besoins en manganèse (Mn) (kg/ha) 2
Oignon, laitue, betterave Autres cultures légumières
0-7 2 03
8-15 2 0
16-49 0 0
Plus de 50 au-dessus de la normale 0 0
1 Indice de biodisponibilité du manganèse = 498 + 0,248 (mg de Mn extrait à l'aide de l'acide phosphorique/L de sol) - 137 (pH du sol) + 9,64 (pH du sol)2
2 Faire une pulvérisation foliaire de sulfate de manganèse, car les épandages au sol sont inefficaces.
3 Même si la teneur en manganèse est faible, aucune carence en manganèse ne devrait se manifester sur cette culture. Si des symptômes de carences apparaissent, faire une application foliaire de 2 kg Mn/ha dans 200 L d'eau (1,8 lb Mn/ac dans 18 gal d'eau).

Molybdène

Le molybdène joue un rôle important dans le métabolisme de l’azote à l’intérieur de la plante. Il intervient dans la fixation de l’azote chez les légumineuses. Il joue aussi un rôle dans la viabilité du pollen et la production des graines.

Les premiers symptômes de la carence en molybdène s’apparentent à ceux de la carence en azote ou en soufre. Les plants carencés se rabougrissent et manquent de vigueur. On observe parfois un brunissement du pourtour des feuilles. Chez le chou-fleur, les feuilles s’enroulent d’abord en « cuillère », puis, à mesure qu’elles se déploient, la déformation en « lanières de fouet » apparaît. Chez les légumineuses, la carence réduit la formation des nodosités.

Il n’existe pas d’analyse reconnue par le MAAARO pour le dosage du molybdène. Il vaut mieux se fier aux analyses des tissus végétaux. La disponibilité du molybdène s’élève de pair avec le pH du sol. Dans les sols acides, elle peut donc s’améliorer avec des chaulages. Des carences peuvent aussi se produire dans les sols qui manquent d’eau.

Zinc

Le zinc joue un rôle important dans les premiers stades de développement des plantes et dans la formation des graines. Il intervient également dans la synthèse de la chlorophylle et des glucides.

Le zinc est relativement immobile dans la plante. Les symptômes de carence se manifestent en premier sur les feuilles les plus jeunes, sous forme de taches marbrées, de chlorose internervaire, de bandes ou de stries.

Les carences en zinc s'observent le plus souvent dans les sols sablonneux qui ont un pH élevé. Les buttes très érodées peuvent aussi poser des problèmes de carence. Des doses élevées de phosphore peuvent aggraver les carences en zinc. Le fumier est souvent une excellente source de zinc.

Le dosage du zinc dans le sol par la méthode reconnue par le MAAARO utilise un indice de la biodisponibilité du zinc. Cet indice évalue la biodisponibilité du zinc en fonction de la teneur en zinc et du pH du sol.

Interprétation des résultats sur le zinc

Teneur du sol en zinc1 Mesures suggérées
Supérieure à 200 Il y a lieu de soupçonner une contamination de l'échantillon ou du champ.
25 à 200 La biodisponibilité du zinc est adéquate pour la plupart des grandes cultures.
15 à 25 La biodisponibilité du zinc est adéquate pour la plupart des grandes cultures. Si le champ n'est pas uniforme en ce qui concerne sa texture, son pH ou sa vulnérabilité à l'érosion, il peut s'avérer avantageux d'en traiter certaines parties avec du zinc.