Quel est le coût des aliments cultivés à la ferme?

Les élevages de vaches-veaux dépendent grandement des aliments cultivés à la ferme. L'analyse comparative sur le bœuf de boucherie menée par l'Université de Guelph démontre que pour chaque dollar d'aliment acheté, un élevage moyen de vaches-veaux dépense un autre quatre dollars en aliments cultivés à la ferme. Le coût des aliments cultivés à la ferme peut s'avérer difficile à calculer, en raison des coûts dissimulés dans les divers postes de dépenses comme la semence, l'engrais, le carburant, les réparations, les intérêts et l'amortissement.

Pour calculer le coût des aliments cultivés à la ferme de votre élevage vaches-veaux ou de tout autre élevage, deux approches sont possibles, soit calculer le coût réel de vos cultures ou utiliser la valeur marchande de ces aliments. Dans la première approche, vous devez attribuer tous les coûts liés aux cultures servies au bétail dans le budget de l'activité d'élevage.

Dans la deuxième approche, les coûts liés aux cultures sont prélevés de l'activité d'élevage puis " revendus " à l'activité d'élevage à leur valeur marchande. Transférer les aliments cultivés à la ferme, selon leur valeur marchande, à l'activité vaches-veaux peut sembler assez abstrait et difficile à saisir. Cela nous amène au concept du " coût d'opportunité " qui lui aussi peut sembler abasourdissant. Ce que cette valeur de transfert représente est la valeur que vous auriez perçue pour vos cultures si vous les aviez vendues au lieu de les avoir servies à votre bétail. Le coût d'opportunité est l'argent que vous auriez pu obtenir pour ces cultures dans la meilleure des autres circonstances.

Est-ce qu'une de ces méthodes est meilleure que l'autre? Elles ont toutes les deux un certain mérite.

Un argument courant contre la méthode de transfert est " Je n'aurai jamais besoin de vendre mes récoltes, alors pourquoi devrais-je extraire mes dépenses de culture uniquement dans le but de les " revendre " à mon bétail ". C'est un argument valable, particulièrement si vos cultures sont totalement destinées à alimenter votre bétail et que vous n'avez pas d'autres cultures commerciales. Dans ce cas, les données de la ferme pourraient être utilisées pour refléter les coûts réels de l'entreprise.

Là où la méthode de transfert peut s'avérer intéressante est quand d'un seul coup d'œil vous pourrez voir vos coûts d'alimentation vis-à-vis la ligne identifiée " aliment " (aliment acheté et aliment cultivé à la ferme transféré) au lieu de voir cette dépense dissimulée dans 8 ou 9 lignes de dépenses. Pour connaître précisément le coût des aliments cultivés à la ferme à partir vos données agricoles, vous devrez extraire les dépenses de cultures incluses dans les autres lignes de dépenses.

La méthode de transfert est également utile si vous cultivez des cultures commerciales et des cultures destinées à alimenter le bétail. En séparant tous les coûts liés aux cultures (cultures commerciales et cultures destinées aux animaux), puis en transférant à l'activité d'élevage uniquement les coûts des cultures destinées à l'alimentation, vous obtiendrez une meilleure image du coût des aliments cultivés à la ferme.

Une des questions-clés à laquelle la méthode de transfert est en mesure de répondre est de savoir si c'est préférable de cultiver ses propres aliments ou si c'est plus économique de les acheter. Si le coût des aliments cultivés à la ferme est inférieur à la valeur marchande de transfert, il est alors logique de cultiver ses aliments plutôt que de les acheter. Toutefois, il est assez difficile de connaître ces résultats quand les coûts pour produire les cultures sont dissimulés dans plusieurs lignes de dépenses.

Un autre argument est " Je peux produire mes aliments beaucoup moins cher que la valeur marchande de transfert, de sorte que mes coûts d'alimentation sont moins élevés ". La réalité pour bon nombre d'entreprises vaches-veaux est que cet argument est faux. D'après l'analyse comparative des entreprises vaches-veaux, plus de la moitié d'entre elles avaient des coûts de production végétale plus élevés que la valeur marchande. Pour ce qui a trait aux aliments cultivés à la ferme, cette analyse suggère que certains éleveurs de vaches-veaux seraient mieux d'acheter les aliments plutôt que de les cultiver. Ou bien, ils devraient au moins examiner rigoureusement leur programme de culture et trouver des façons de produire un " tout compris alimentaire " moins coûteux à servir à leurs vaches.

Selon l'analyse, les coûts d'alimentation du secteur vaches-veaux représentent environ 60 pourcent des coûts totaux. Donc, quelle que soit la méthode que vous utilisez pour votre élevage de vaches-veaux, ça vaut la peine de prendre son crayon et de calculer un peu.

Calculez vos coûts d'alimentation en utilisant les Budgets de production de l'Ontario du MAAARO :
http://www.omafra.gov.on.ca/french/busdev/bear2000/Budgets/oeb.htm

Pour en apprendre davantage sur les calculs et l'utilisation des coûts de production afin de prendre des décisions éclairées à la ferme, consultez la fiche technique du MAAARO intitulée Guide d'établissement d'un budget des coûts de production :
http://www.omafra.gov.on.ca/french/busdev/facts/08-056.htm


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