Changement climatique et agriculture

Table des matières

  1. Introduction
  2. Atténuation du changement climatique
  3. Adaptation au changement climatique
  4. Ressources complémentaires

Introduction

Qu'est-ce que le changement climatique?

L'atmosphère terrestre contient de nombreux gaz invisibles, dont des gaz à effet de serre. Ces gaz ont pour effet d'isoler la planète. Ils piègent la chaleur du rayonnement solaire et gardent la Terre suffisamment chaude pour qu'elle soit propice à la vie.

Certains gaz à effet de serre (GES) sont naturellement présents dans l'atmosphère terrestre, mais, la plupart des GES que contient notre atmosphère ont été produits, et continuent d'être produits, par l'activité humaine. Cela signifie que la quantité de chaleur solaire emmagasinée aujourd'hui par la Terre est bien supérieure à celle dont elle a réellement besoin. En fait, la quantité de chaleur ainsi emmagasinée est excessive et la planète se réchauffe beaucoup trop. C'est ce qu'on appelle le réchauffement planétaire. Ce réchauffement a une incidence sur les tendances climatiques dans le monde entier et c'est cette incidence que l'on appelle changement climatique.

Le climat d'une région donnée est défini par les tendances climatiques et conditions météorologiques qu'elle connaît habituellement. Quand ces tendances climatiques et conditions météorologiques se mettent à changer, c'est que le climat change.

Les tendances climatiques changent partout dans le monde. On observe ainsi des variations de la température (à la hausse à certains endroits, à la baisse à d'autres endroits), des variations des taux de pluviosité, ainsi qu'une plus grande fréquence d'événements météorologiques dangereux tels que les pluies torrentielles printanières et les vagues de chaleur.

Les changements climatiques présentent des risques pour la santé et la sécurité des humains, de la faune, des forêts, des exploitations agricoles et de l'approvisionnement en eau. Il est donc important que le gouvernement, les exploitations agricoles et les entreprises de transformation des aliments soient conscients des causes du changement climatique et prennent les mesures correctrices qui s'imposent. Nous avons tous un rôle à jouer dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

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Mesures que prend le gouvernement ontarien pour faire face au changement climatique

En vertu de son Plan d'action contre le changement climatique de 2007, l'Ontario s'est engagé à réduire ses émissions de GES à l'origine du changement climatique :

  • de 6 % par rapport aux niveaux de 1990 et ce, d'ici à 2014;
  • de 15 % par rapport aux niveaux de 1990, d'ici à 2020;
  • de 80 % par rapport aux niveaux de 1990, d'ici à 2050.

Tous les secteurs d'activité de la société ontarienne sont tenus de contribuer à ces efforts de réduction des émissions de GES, y compris l'industrie agricole, les usines de transformation des aliments et les collectivités rurales.

Le gouvernement de l'Ontario reconnaît que toute initiative visant à réduire les GES par des mesures d'atténuation doit être conjuguée à des mesures d'adaptation aux effets du changement climatique. Même si on ramenait aujourd'hui les émissions de GES à zéro, notre climat subirait quand même des changements importants au cours des décennies à venir en raison des concentrations actuelles de ces gaz dans l'atmosphère.

Le Comité ontarien d'experts sur l'adaptation au changement climatique a publié, en novembre 2009, son rapport accompagné de recommandations sur les mesures que le gouvernement ontarien doit prendre. Il avait pour principale recommandation que le gouvernement élabore un plan d'action stratégique en matière d'adaptation au changement climatique. Le plan d'action a été publié en avril 2011. Par ailleurs, le gouvernement a déjà entrepris bon nombre d'activités d'adaptation liées à l'agriculture. Mentionnons entre autres une planification à long terme en cas de pénuries d'eau, des programmes de contrôle et de surveillance des maladies animales et des parasites des plantes, des recherches à l'appui sur le développement de cultures résistantes aux ravageurs et à la sécheresse, et l'étude de différentes approches de gestion des risques de l'entreprise.

Au cours des dernières années, le MAAARO a mis de l'avant ou appuyé bon nombre d'initiatives visant à réduire les émissions de GES. En sont deux exemples les plans agroenvironnementaux et le Programme ontarien d'aide financière pour les systèmes de biogaz.

Les plans agroenvironnementaux sont des évaluations que préparent volontairement des familles d'agriculteurs dans le but d'accroître leur conscience écologique concernant jusqu'à 23 aspects de leur exploitation agricole. Dans le cadre d'ateliers locaux d'élaboration de plans agroenvironnementaux, les agriculteurs sont appelés à faire ressortir les forces de leur exploitation d'un point de vue écologique, à identifier les secteurs de préoccupation environnementale et à dresser des plans d'action réalistes avec échéanciers pour améliorer les conditions du milieu. Il existe des programmes de partage des coûts environnementaux pour appuyer la mise en œuvre de tels projets.

Le MAAARO a également investi dans le développement de l'industrie du biogaz dans des exploitations agricoles et des usines de transformation des aliments. Le Programme ontarien d'aide financière pour les systèmes de biogaz a en effet contribué à financer des études de faisabilité sur l'aménagement de systèmes de biogaz et aidé à payer une partie des coûts de construction et de mise en œuvre de ces systèmes. L'énergie provenant du biogaz est une énergie verte, donc renouvelable; sa production réduit les émissions de gaz à effet de serre en atténuant notre dépendance des combustibles fossiles. Les systèmes de biogaz permettent en outre de réduire les émissions de GES en consommant le méthane issu du fumier entreposé. Le méthane est un gaz à effet de serre 21 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. La gestion du digestat que produit un système de biogaz peut également réduire les émissions comparativement à la gestion conventionnelle du fumier et d'autres intrants. Une série d'ateliers a également été offerte à l'échelle de la province pour renseigner les agriculteurs et entreprises de transformation des aliments sur l'installation et l'entretien de systèmes de biogaz pour leur exploitation.

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Principales sources agricoles de gaz à effet de serre

L'agriculture est à l'origine de 5 % des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) en Ontario. Depuis 1990, les émissions provinciales totales de GES ont augmenté, alors que les émissions de sources agricoles sont restées essentiellement au même niveau. Les principales sources agricoles d'émissions de GES sont les éructations de ruminants et le fumier, qui dégagent tous deux du méthane (CH4) dans l'atmosphère, ainsi que les émissions d'oxyde d'azote (N2O) provenant des sols par suite de l'épandage d'engrais azotés synthétiques et de fumier. Il y a en outre les émissions indirectes de GES imputables aux activités agricoles, notamment les émissions de dioxyde de carbone (CO2) provenant de la combustion de combustibles fossiles par la machinerie agricole, et de la fabrication d'engrais et de machinerie agricole. Or, ce genre d'émissions est souvent déclaré par le secteur manufacturier et le secteur des transports. Les principaux gaz à effet de serre associés au secteur agricole sont l'oxyde d'azote, le méthane et le dioxyde de carbone. Depuis 1990, les émissions de GES associées aux terres agricoles et à la fermentation entérique ont toutefois légèrement diminué en Ontario, tandis que les émissions provenant de fumier ont connu une légère hausse. Cependant, l'incidence globale est demeurée la même.

Liens pertinents :

Gouvernement de l'Alberta – Changement climatique et agriculture (en anglais seulement)

Atténuation du changement climatique

Qu'entend-on par atténuation?

Plus on en apprend sur les gaz à effet de serre et le changement climatique, mieux on comprend que chacun peut contribuer à réduire les émissions de GES.

La bonne nouvelle c'est que bon nombre des pratiques qui aident les agriculteurs à atteindre leurs objectifs d'amélioration de la productivité, tels que l'amélioration de la nutrition des animaux d'élevage et une réduction de la consommation d'eau, contribuent également à réduire les émissions de GES.

L'agriculture est donc bien placée pour améliorer les choses. Des sols sains et bien gérés peuvent servir de « puits » qui absorbent les GES dans l'atmosphère. Les zones naturelles que l'on trouve sur bien des fermes (marécages, terres à bois, pâturages, zones tampons, etc.) peuvent également servir à piéger les GES. Il existe par ailleurs de plus en plus de possibilités intéressantes pour la production d'énergie verte à la ferme, notamment la production de biogaz.

Les exploitations agricoles peuvent concourir à réduire les GES présents dans l'atmosphère en adoptant des procédés ou activités qui :

  • réduisent la quantité de GES libérés dans l'atmosphère (sources de GES);
  • éliminent les GES dans l'atmosphère en les emmagasinant dans les sols (en cultivant des herbes hautes vivaces, par exemple) ou en les détruisant (puits de GES).

Les pratiques de gestion optimales

Les producteurs agricoles peuvent réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO2) de différentes façons :

  • en réduisant leur consommation de combustibles fossiles par une utilisation plus efficiente de leurs tracteurs et en optant pour des moteurs, ventilateurs et systèmes d'éclairage à haut rendement énergétique;
  • en remplaçant les combustibles fossiles par des formes d'énergie renouvelables (biomasse, énergies géothermique, éolienne et solaire);
  • en améliorant l'efficacité de leurs méthodes d'élevage.

Les agriculteurs peuvent aussi retirer (emmagasiner) le carbone en adoptant des pratiques qui absorbent le carbone dans les sols et en augmentant la surface des terres à bois et des brise-vent sur leur ferme.

Pour réduire les émissions d'oxyde nitreux (N2O), les producteurs agricoles peuvent :

  • améliorer l'aération du sol;
  • accroître l'indice de conversion alimentaire afin de réduire la quantité d'azote dans le fumier et l'urine;
  • épandre le bon taux de fumier et d'engrais synthétiques, au bon moment, au bon endroit et à partir de la bonne source;
  • garder leurs étables propres et bien ventilées pour empêcher que s'y développent des conditions anaérobies.

Les producteurs agricoles peuvent prendre les mesures suivantes pour réduire leurs émissions de méthane (CH4) :

  • améliorer la nutrition des animaux d'élevage afin de réduire la fermentation entérique (éructations des ruminants) en améliorant le taux de rendement et en ayant recours à des additifs alimentaires;
  • améliorer les systèmes d'entreposage du fumier en couvrant les citernes, en les vidant plus souvent et en entreposant le fumier à de plus basses températures;
  • utiliser des digesteurs anaérobies pour piéger le méthane et produire de l'électricité.
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Adaptation au changement climatique

Qu'est-ce que l'adaptation au changement climatique?

L'adaptation au changement climatique se traduit par une modification des activités et procédés dans le but d'atténuer les incidences nuisibles du changement climatique qui se font déjà sentir et de rendre le secteur agricole réceptif aux nouvelles possibilités qui pourraient découler de l'évolution du climat.

Le secteur agricole a l'habitude de s'adapter au cours des événements. Il a cependant intérêt à bien comprendre les effets du changement climatique – qui représentent des changements à plus long terme que les simples variations météorologiques d'une année à l'autre – et la mesure dans laquelle il est vulnérable à ces effets pour pouvoir prendre les mesures préventives et adaptatives qui s'imposent.

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Composer avec les effets du changement climatique

Le changement climatique ne présente pas seulement des risques pour les agriculteurs, les entreprises de transformation des aliments et les collectivités rurales de l'Ontario; il présente aussi des possibilités.

On s'attend à ce que certains paramètres du climat (vagues de chaleur, variations dans la disponibilité en eau, événements pluvio-hydrologiques extrêmes, sécheresses et ravageurs) aient une incidence sur la production agricole. Certains de ces paramètres influeront aussi probablement sur le secteur de la transformation des aliments et les collectivités rurales.

Parmi les risques envisagés du changement climatique, il y a :

  • stress thermique accru chez les animaux d'élevage;
  • hausse des volumes de ravageurs et accroissement du nombre d'espèces parasites;
  • modifications de l'étendue géographique de la production agricole et des lieux propices à la croissance de certaines cultures;
  • restrictions éventuelles de l'expansion d'installations de transformation des aliments en raison de problèmes de qualité de l'eau et d'approvisionnement en eau;
  • défis financiers pour les municipalités rurales exposées à des événements pluvio-hydrologiques extrêmes et qui devront envisager d'importants travaux d'infrastructure (ponts, routes, etc.) pour faire face à de tels événements.

Les agriculteurs ontariens ont l'habitude de s'adapter aux risques et aux possibilités économiques. Le changement climatique pourrait très bien présenter de nouvelles possibilités pour le secteur agricole, à condition que celui-ci sache bien gérer les risques et saisir les occasions qui se présentent par des ententes de collaboration, des partenariats et de la recherche. En outre, le secteur de la transformation des aliments et les collectivités rurales devront aborder les aspects positifs et négatifs du changement climatique.

Parmi les possibilités qui pourraient éventuellement découler du changement climatique, il y a :

  • une diversité accrue des espèces culturales et des variétés cultivées;
  • une productivité accrue dans les zones actuelles de production agricole;
  • une expansion des zones de production culturales vers le nord, en fonction de la qualité des sols;
  • des avantages pour les entreprises de transformation des aliments provenant d'une production agricole constante et de la possibilité de nouveaux produits;
  • les collectivités rurales fortement axées sur l'agroalimentaire pourraient bénéficier des possibilités d'adaptation au changement climatique qui auront été saisies par le secteur agricole et le secteur de la transformation des aliments.

Comme l'a noté le Comité d'experts sur l'adaptation au changement climatique du gouvernement, la réussite des stratégies d'adaptation au changement climatique dépendra d'une « intégration » des activités d'adaptation dans le travail quotidien des ministères gouvernementaux, c'est-à-dire de l'intégration complète des stratégies d'adaptation dans les politiques et programmes des ministères.

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Ressources complémentaires

Pour plus de renseignements :
Sans frais : 1 877 424-1300
Local : 519 826-4047
Courriel : ag.info.omafra@ontario.ca