Utilisation des groupes électrogènes de secours sur les exploitations agricoles
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Agdex : | 771 |
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Date de publication : | 06/99 |
Commande no. | 99-006 |
Dernière révision : | 06/99 |
Situation : | |
Rédacteur : | John Johnson - spécialiste en conception structurale/MAAARO; Hugh Fraser - spécialiste en équipement et structures pour cultures horticoles/MAAARO |
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Table des matières
- Introduction
- Types de groupes électrogènes
- Choix du type d'installation électrogène
- Calcul de la capacité d'un groupe électrogène, selon que celui-ci prend le relais du réseau public ou n'alimente que quelques appareils
- Raccordement du groupe électrogène à un circuit électrique
- Utilisation du groupe électrogène
- Entretien
- Sécurité
- Autres facteurs à considérer
Introduction
L'hiver de 1998 restera longtemps gravé dans les mémoires comme celui de la tempête de verglas du siècle qui s'est abattue sur l'est de l'Ontario, le sud du Québec et le nord de l'État de New York. Sur une région égale à la superficie de la province du Nouveau-Brunswick, il est tombé en cinq jours au moins 100 mm (4 po) de pluie verglaçante et de grésil dont le poids a dévasté de nombreux arbres, bâtiments et lignes électriques.
Plusieurs milliers d'agriculteurs ont été privés d'électricité pendant une longue période, certains pendant une semaine, d'autres jusqu'à quatre semaines. Ils ont découvert à quel point leurs exploitations étaient devenues tributaires de l'électricité. Ceux qui possédaient déjà un groupe électrogène ont « essuyé la tempête » avec moins de peines que ceux qui n'en possédaient pas. Désespérés de ne pouvoir faire fonctionner leurs appareils électriques, les agriculteurs ont été contraints d'acheter, d'emprunter ou de louer des milliers de groupes électrogènes provenant d'un peu partout en Amérique du Nord.
La présente fiche technique est destinée à aider les agriculteurs à choisir, à installer et à utiliser un groupe électrogène de capacité industrielle sur leurs fermes. Elle ne porte pas sur les petites génératrices mobiles destinées à faire fonctionner des lumières ou des petits appareils. Elle ne prétend pas non plus être un guide complet d'installation et d'utilisation des groupes électrogènes de secours sur les exploitations agricoles. Le lecteur pourra trouver une information plus détaillée à ce sujet auprès des entrepreneurs-électriciens et des fabricants et distributeurs de groupes électrogènes.
Types de groupes électrogènes
Sur les fermes, on peut trouver deux types de groupes électrogènes de taille industrielle :
- ceux qui sont actionnés par leur propre moteur au carburant Diesel, à l'essence ou au gaz naturel : ce sont les groupes électrogènes autonomes, qui sont d'ordinaire installés à poste fixe près du poteau du transformateur.
- ceux qui sont actionnés par la prise de force d'un tracteur : ce sont des groupes électrogènes généralement portatifs, mais qui peuvent aussi être installés à poste fixe près du poteau du transformateur.
Chacun de ces deux types d'installation peut produire du courant monophasé ou triphasé. La figure 1 représente un groupe électrogène autonome de 100 kW utilisé sur une exploitation avicole. L'appareil est installé sur un sol en béton à l'intérieur d'un petit bâtiment. La figure 2 représente certains groupes électrogènes mobiles, montés sur chariot, actionnés par prise de force, du type de ceux qui ont été utilisés durant ce qu'on a appelé la Crise du verglas.
L'acquisition et l'utilisation d'un groupe électrogène autonome, c'est-à-dire doté de son propre moteur, présentent les avantages suivants :
- fonctionnement plus silencieux;
- utilisation plus efficace du carburant;
- mise en marche rapide, soit manuelle, soit automatique dès qu'il y a panne de courant;
- possibilité de le faire fonctionner longtemps en continu.
Figure 1. Groupe électrogène autonome, installé dans un petit bâtiment à proximité du poteau du transformateur. Sa mise en marche est rapide, soit automatique dès que le courant est coupé, soit manuelle par simple manœuvre d'un interrupteur. (Photo courtoisie de Dobbie Poultry Farms, Ventnor [Ontario])
Figure 2. Les groupes électrogènes actionnés par la prise de force d'un tracteur peuvent être montés sur des chariots pour la facilité de déplacement, mais leur capacité est généralement faible (environ 10-100 kW).
L'acquisition et l'utilisation d'un groupe électrogène actionné
par la prise de force du tracteur présentent les avantages suivants
:
- le coût d'acquisition est moins élevé; en 1998, chaque kW de puissance nominale coûtait seulement environ 200 $, contre 400 $ par kW pour un groupe électrogène actionné par son propre moteur;
- l'entretien est plus facile, puisqu'il n'y a pas de moteur nécessitant des réglages
- on peut le déplacer.
Choix du type d'installation électrogène
Les groupes électrogènes sont définis par la quantité
de courant électrique (puissance) qu'ils sont capables de produire.
Deux termes sont employés pour décrire cette puissance :
les kilovolts-ampères (kVA) et les watts (W) ou kilowatts (kW);
1 kW = 1000 W.
Le premier terme, kVA, est l'unité de puissance électrique
apparente débitée par un moteur :
b
kVA = volts (V) x ampères (A) / 1000
Le deuxième terme, kW, est l'unité de puissance électrique
active débitée par un moteur, ou une mesure de la puissance
qui fait véritablement le travail (puissance mécanique plus
pertes de chaleur) :
kW = kVA x facteur de puissance
Le facteur de puissance est une mesure de la différence de phase
entre la tension et le courant dans un circuit électrique. Il va
d'environ 0,65 pour les moteurs monophasés de moins de 1 hp à
environ 0,95 pour les moteurs monophasés de plus de 5 hp.
Ainsi, pour un moteur de 1/2 hp, si la tension du secteur est de 240 volts
et que la plaque signalétique indique que le moteur débite
un courant d'une intensité de 5 ampères, la puissance réelle
en kW est la suivante :
240 V x 5 A x 0,65 / 1000 = 0,78 kW
La plaque signalétique des groupes électrogènes
indique souvent deux puissances nominales différentes : la puissance
en régime continu, qui est la puissance fournie pendant le fonctionnement
normal, et la puissance en régime de pointe, qui permet une certaine
surcharge pendant un court instant, par exemple au moment où un
moteur démarre. Le courant fourni par le groupe électrogène
doit avoir la même tension et la même fréquence que
celui qui alimente la ferme. C'est en général un courant
alternatif (CA) monophasé de 120/240 volts et de 60 Hz.
La majorité des fermes utilisent un réseau de distribution
électrique monophasé qui fonctionne à 120 ou 240
V. Ce type de réseau nécessite l'utilisation de moteurs
monophasés allant de 1/4 à environ 10 hp. Les moteurs plus
puissants exigent un réseau de distribution triphasé. La
présente fiche technique traite uniquement des moteurs monophasés.
Il est important de rappeler que les moteurs électriques exigent
beaucoup plus de puissance (watts) au démarrage que pendant le
fonctionnement normal. La puissance en régime de démarrage
est au moins le double de la puissance en régime normal, mais elle
peut aller jusqu'à douze fois plus dans les cas extrêmes,
selon les facteurs suivants :
- le type de moteur (tableau 1)
- la charge, ou effort, imposée au moteur (par exemple les désileuses qui se trouvent dans l'ensilage ou les évacuateurs de fumier recouverts de fumier ont besoin au démarrage de plus de puissance que lorsqu'ils sont libres).
Par prudence, on doit calculer la puissance nécessaire à la mise en marche en multipliant par quatre la puissance en régime de fonctionnement.
Il existe des moteurs spécifiquement à usage agricole. Ceux-ci possèdent les caractéristiques suivantes :
- une plaque signalétique résistante à la corrosion;
- un dispositif de protection contre les surcharges thermiques à réarmement manuel;
- une boîte de dérivation avec joint d'étanchéité;
- un déflecteur d'arbre de transmission qui empêche l'eau de pénétrer dans l'arbre.
Voici les cinq grands types de moteurs monophasés généralement utilisés en agriculture :
- le moteur à démarrage par condensateur (DC) offre un bon rendement au démarrage, fonctionne efficacement et sert généralement aux moteurs à usage agricole de moins de 2 hp;
- le moteur à démarrage par condensateur/à fonctionnement par condensateur (DC/FC) offre le même bon rendement au démarrage que le moteur à démarrage par condensateur, mais utilise moins de courant pendant la marche normale et sert généralement aux moteurs de plus de 2 hp;
- le moteur à condensateur permanent (CP) offre un rendement et un facteur de puissance excellents, permet un fonctionnement à vitesse variable avec des commandes relativement simples et est généralement utilisé pour les ventilateurs et les souffleries;
- le moteur à enroulement auxiliaire de démarrage (EAD) est peu coûteux, offre un moins bon rendement que les modèles à démarrage par condensateur et sert aux petites charges intermittentes;
- le moteur DC/FC à réglage faible ou fort convient aux moteurs de plus de 5 hp pour les charges difficiles à mettre en marche, comme les désileuses.
Si vous ne savez pas de quel type est votre moteur, vous pouvez consulter le tableau 1 ou vous renseigner auprès de votre entrepreneur-électricien.
Les appareils de chauffage et les lumières, qui sont des charges résistives, demandent la même puissance à la mise en marche que pendant le fonctionnement. Le tableau 2 indique la puissance (watts) généralement exigée par des moteurs monophasés de différentes tailles, à la mise en marche et pendant le fonctionnement. L'information repose sur des données d'essais réalisés sur de véritables moteurs agricoles lorsque ces données étaient disponibles.
Il est important de remarquer que les charges pendant le fonctionnement et au démarrage pour les grosseurs de moteur indiquées dans le tableau 2 sont plus faibles que celles que donne le tableau 45 de l'Electrical Safety Code. Il faut comprendre que le tableau 45 se veut un guide prudent à utiliser en l'absence de l'information sur la plaque signalétique du moteur. Ce tableau ne représente pas nécessairement les charges des appareils à usage agricole. Toutes les charges de 120 volts doivent être équilibrées, autrement dit, l'intensité du courant doit être la même sur chacune des phases. Consulter un entrepreneur-électricien pour plus de renseignements à ce sujet.
Installation électrogène prenant le relais du réseau public
Il faut calculer minutieusement la puissance maximale nécessaire si on veut se procurer un groupe électrogène qui prend automatiquement le relais du réseau public en cas de panne. L'installation devra être assez puissante pour alimenter tous les appareils qui fonctionnaient au moment de la coupure, sous peine d'être endommagée ou d'endommager les appareils. Ces installations utilisent des groupes électrogènes autonomes, installés à poste fixe, actionnés par leurs propres moteurs.
Installation électrogène n'alimentant que certains appareils
On opte pour ce type d'installation quand on veut faire fonctionner seulement des appareils essentiels comme la machine à traire, des ventilateurs ou l'installation de ventilation. La puissance du groupe électrogène qui n'alimente que certains appareils est beaucoup moins grande que dans le cas d'une installation qui prend le relais du réseau public. Cela signifie que le groupe électrogène risque de nécessiter une attention plus soutenue pendant son fonctionnement, en raison des risques plus grands de problèmes électriques. Il faut que quelqu'un s'aperçoive de la panne de courant et intervienne pour démarrer le groupe électrogène et mettre en marche soigneusement l'un après l'autre les appareils électriques choisis. On utilise en général pour cela des groupes électrogènes actionnés par la prise de force d'un tracteur.
*Ces données sont celles qui correspondent normalement à
des moteurs à démarrage par condensateur, à démarrage
par condensateur/à fonctionnement par condensateur et à
condensateur permanent destinés à des usages agricoles (compilées
par Enertechn Solutions Inc. dans le cadre du Programme de rétablissement
à la suite de la tempête de verglas 1999).
Calcul de la capacité d'un groupe électrogène, selon que celui-ci prend le relais du réseau public ou n'alimente que quelques appareils
Supposons un bâtiment d'élevage équipé de dix appareils ou machines électriques, dont huit motorisés (tableau 3). Les appareils domestiques ne sont pas inclus. Tous les moteurs font 240 volts. Supposons que la puissance nécessaire à la mise en marche de tous les moteurs est de quatre fois supérieure à la puissance normale indiquée au tableau 2.
Exemple d'installation électrogène prenant le relais du réseau public
Le calcul de la charge se fait en quatre étapes :- Dresser la liste des charges de fonctionnement et de démarrage,
en watts, de tous les moteurs qui doivent fonctionner en même
temps. Voir les chiffres qui figurent sur la plaque signalétique
des moteurs en question et dans le tableau 2.
Le tableau 3 indique pour chacun des dix appareils la puissance
nécessaire pendant le fonctionnement et au démarrage.
Soulignons que les puissances indiquées au démarrage
et pendant le fonctionnement du radiateur et des lumières
sont les mêmes, car il s'agit de charges résistives.
- Vérifier lesquels des moteurs ne fonctionnent pas en
principe en même temps et n'inclure que ceux qui exigent
le plus de puissance pour calculer la puissance totale au démarrage.
Par exemple, la désileuse exige 18 200 W au démarrage,
mais ne fonctionne jamais en même temps que l'évacuateur
de fumier qui lui exige 12 300 W au démarrage. Par conséquent,
on inclut la désileuse dans le calcul puisqu'elle est la
plus exigeante en énergie. Se reporter au tableau 3 et
soustraire 12 300 W du wattage total nécessaire au démarrage,
soit 58 200 W; on obtient un maximum de 45 900 W au démarrage.
- 3. Augmenter ce chiffre de 20 % en prévision d'agrandissements
futurs, puis arrondir au prochain multiple de 5 kW.
45 900 W x 120 % = 55 080 W en régime de pointe (60 kW)
- Déterminer la taille du tracteur nécessaire pour actionner un groupe électrogène par la prise de force, en sachant qu'il faut 2 chevaux-vapeur au frein par kW de puissance électrique nominale du groupe électrogène.
Exemple d'installation électrique n'alimentant que certains appareils
Le calcul de la charge se fait en quatre étapes :- Dresser la liste des charges de fonctionnement et de démarrage,
en watts, uniquement des moteurs indispensables qui doivent fonctionner
en même temps. Les inscrire par ordre décroissant
de charge nécessaire au démarrage. Consulter le
tableau 2 et les plaques signalétiques des moteurs. On
commence par les plus gros moteurs. La désileuse et le
ventilateur 1 ne sont pas essentiels et les charges résistives
(radiateur électrique et lumières) doivent être
ajoutées en dernier. Voir tableau 4.
- Déterminer la puissance (watts) de pointe requise chaque
fois qu'un autre des huit appareils est mis en marche. Ajouter
les watts nécessaires au démarrage de l'appareil
suivant dans la liste à l'énergie nécessaire
pour faire fonctionner les appareils qui sont déjà
en marche. Le tableau 5 montre le niveau atteint à chaque
étape et la puissance de pointe nécessaire à
l'étape 8 quand les lumières sont allumées,
soit 14 525 W. Dans cette étude de cas, la puissance la
plus élevée nécessaire est atteinte à
la dernière étape, mais ce n'est pas forcément
le cas.
- Ajouter 20 % en prévision des agrandissements futurs,
puis arrondir au prochain multiple de 5 kW.
14 525 W x 120 % = 17 430 W en régime de pointe (20 kW)
- Déterminer la taille du tracteur pour un groupe électrogène
actionné par la prise de force du tracteur, en sachant
qu'il faut 2 chevaux-vapeur au frein par kW de puissance nominale
du groupe électrogène.
2 hp/kW x 20 kW = 40 hp, puissance nécessaire du tracteur
(À noter que la puissance exigée du groupe électrogène n'alimentant que certains appareils correspond au tiers seulement de la puissance exigée du groupe électrogène prenant le relais du réseau public.)
Pour en savoir plus sur la façon de calculer la puissance nécessaire du groupe électrogène, consulter un fournisseur de ce type d'appareils et un entrepreneur-électricien.
Avantages d'une installation prenant le relais du réseau public :
- tous les appareils peuvent être mis en marche simultanément, ce qui est impossible avec l'installation qui n'alimente qu'une partie des appareils électriques;
- il y a moins de décisions à prendre quant aux appareils à brancher ou à débrancher au moment, déjà stressant, d'une coupure de courant (voir plus loin Utilisation du groupe électrogène);
- le groupe électrogène peut être installé de manière à se déclencher automatiquement en cas de panne de courant, de sorte qu'il n'y a aucune interruption de l'alimentation électrique;
- l'alimentation électrique n'est interrompue que pendant un court moment, ce qui est très important pour la ventilation;
- le système offre une plus grande souplesse pour ce qui est d'ajouter de nouvelles charges;
- la puissance accrue du groupe électrogène fait en sorte que les risques de problèmes d'alimentation sont moins grands qu'avec une installation n'alimentant que certains appareils.
Avantages d'une installation ne prenant en charge qu'une partie des appareils :
- on peut se contenter d'acheter un groupe électrogène de plus petite capacité et coûtant moins cher;
- s'il s'agit d'un groupe électrogène actionné par la prise de force du tracteur, l'installation peut être déplacée et utilisée n'importe où pourvu qu'elle soit convenablement mise à la terre et raccordée.
Raccordement du groupe électrogène à un circuit électrique
Les groupes électrogènes peuvent poser de sérieux risques pour la sécurité des humains et des animaux, aussi faut-il suivre à la lettre toutes les consignes de sécurité fournies par le fabricant et imposées par l'« Electrical Safety Code » de l'Ontario. Quand on est fatigué, pressé ou stressé, on n'est pas à l'abri d'une fausse manœuvre. Celle-ci peut être fatale pour ceux qui utilisent le groupe électrogène et ceux qui travaillent à réparer les lignes électriques.
Raccordement du groupe électrogène à un circuit électrique (commutateur de transfert)
L'Electrical Safety Code de l'Ontario stipule qu'il est interdit en toute circonstance de raccorder un groupe électrogène à une section quelconque d'un réseau de câblage à moins d'utiliser pour ce faire un dispositif qui empêche le courant produit par le groupe électrogène d'être renvoyé dans le réseau public. Il est donc obligatoire de poser un commutateur de transfert entre le réseau public et le groupe électrogène pour des raisons de sécurité, notamment pour empêcher :
- le courant d'être renvoyé dans la ligne du réseau public et de mettre en danger la vie des employés travaillant à la réparer;
- le retour accidentel du courant du réseau public, lorsque la panne est réparée, dans le réseau de la ferme ou de la maison, ce qui fait sauter le moteur du groupe électrogène; la garantie du groupe électrogène est nulle quand celui-ci a été installé sans commutateur de transfert.
Le commutateur de transfert doit être calibré en fonction des puissances nominales de chaque appareil qu'il dessert. Il doit répondre à 100 % des besoins de l'appareil exigeant le plus d'énergie et à 75 % du reste des appareils. Le commutateur de transfert doit être installé uniquement par un entrepreneur-électricien reconnu selon les normes du Electrical Safety Code. Le coût d'installation d'un commutateur de transfert varie en fonction de nombreux facteurs et se situe dans la fourchette des 2 000 à 3 000 dollars ou plus.
Stabilisation du groupe électrogène
Un groupe électrogène installé à poste fixe près du poteau du transformateur doit être fermement ancré sur une base en béton de 150 mm (6 po) et protégé des intempéries. On doit s'assurer que l'axe du groupe électrogène qui s'engage sur la prise de force du tracteur est assez solide et assez long pour empêcher le basculement du groupe quand il est en service.
Câblage
Les chutes de tension peuvent endommager les appareils. Pour éviter des chutes de tension excessives entre le groupe électrogène et un appareil qu'il fait fonctionner, il faut s'assurer que le câble électrique est de calibre suffisant pour la longueur. On doit consulter son fournisseur et son entrepreneur-électricien pour vérifier que les câbles sont de la qualité voulue. Au moment de mettre en marche un moteur, toujours vérifier autant que possible qu'il n'est pas sollicité.
Toujours faire appel à un électricien professionnel pour réaliser le branchement et la première mise en service du groupe électrogène.
Utilisation du groupe électrogène
Plusieurs précautions sont à prendre quand on fait fonctionner un groupe électrogène actionné par la prise de force du tracteur :
- identifier clairement tous les circuits sur les panneaux électriques;
- vérifier que le tracteur tourne au régime voulu (540 ou 1000 tours/min); ne jamais supposer que le régime du tracteur est correct;
- faire tourner un groupe électrogène plus vite ne lui fera pas produire plus de courant, mais risque de l'endommager;
- vérifier que l'arbre de la prise de force est conçu pour l'énergie qu'on lui demande de fournir;
- suivre les consignes indiquées sur la plaque signalétique posée sur le côté du groupe électrogène;
- mettre hors tension tous les appareils avant de mettre le groupe électrogène en marche, y compris les chauffe-eau, les câbles chauffants, les abreuvoirs chauffants; les remettre sous tension progressivement, l'un après l'autre, les moteurs indispensables en premier;
- mettre les moteurs en marche un à la fois;
- les groupes électrogènes sont capables de débiter la puissance maximale mais pas pendant de longues périodes;
- surveiller la tension et conserver 240 V (± 10 %) au groupe électrogène;
- si le groupe électrogène doit fonctionner continuellement, le faire tourner autant que possible à seulement 80 % de sa capacité ou moins;
- utiliser un ampère-mètre pour vérifier la charge totale et la comparer avec la charge spécifiée sur la plaque du groupe électrogène;
- si le disjoncteur du groupe électrogène se déclenche, réduire la charge et vérifier que les charges de 120 V sont réparties de façon équilibrée; si un plus grand nombre de charges est raccordé d'un côté du boîtier des fusibles, en débrancher quelques-unes pour rééquilibrer la charge; se rappeler que le groupe électrogène ne fait pas la moyenne des charges et que le disjoncteur se déclenche à cause de la charge la plus élevée qui arrive d'un côté;
- avoir sous la main assez de carburant pour alimenter le groupe pendant au moins 72 heures; pendant la Crise du verglas, les agriculteurs ont consommé en moyenne 160 litres de carburant par jour, certains jusqu'à 400 litres;
- décider à l'avance quel tracteur sera utilisé pour faire fonctionner le groupe électrogène et veiller à ce que son réservoir soit plein en permanence; se rappeler que la pompe du carburant peut ne pas fonctionner, de même que le chauffe-bloc.
Entretien
- Arrêter le moteur du tracteur et le groupe électrogène avant de commencer à lubrifier, à vérifier les connexions ou à faire le plein;
- S'assurer que la boîte de vitesse et les roulements sont bien graissés; laisser refroidir le groupe électrogène avant de commencer la vérification;
- Inspecter le tracteur pour détecter les fuites de liquide de refroidissement, d'huile, ou la rupture de la courroie du ventilateur, ce qui pourrait rapidement faire griller le moteur du tracteur;
- Les interrupteurs Murphy commandent automatiquement l'arrêt du tracteur de façon à empêcher des dommages en cas de : température élevée du liquide de refroidissement; niveau insuffisant de liquide de refroidissement; baisse de la pression d'huile; cet appareil coûte 200 $, mais peut vous éviter de perdre un tracteur de 50 000 $.
Sécurité
- Prévoir 500 cm2 (0,5 pi2) d'admission et d'évacuation d'air par 1 kW de capacité du groupe électrogène si celui-ci est installé dans un bâtiment, pour permettre à la quantité considérable de chaleur produite d'être évacuée;
- Les groupes électrogènes sont très chauds quand ils fonctionnent, faire attention de ne pas se brûler;
- Évacuer dehors les gaz de combustion à l'aide d'un tuyau approprié; pendant la Crise du verglas, plusieurs personnes ont dû être traitées à cause d'une intoxication au monoxyde de carbone;
- Laisser une distance d'au moins 15 cm (6 po) entre le tuyau d'évacuation des gaz et d'autres matériaux combustibles;
- Ne faire tourner un groupe électrogène actionné par la prise de force du tracteur que s'il est solidement fixé; le couple est suffisamment élevé à la prise de force pour faire basculer l'appareil;
- Placer des protections autour de la prise de force et empêcher les enfants et autres personnes de s'en approcher à cause des risques de brûlures et de décharges ou des risques de voir leur vêtement happé dans la prise;
- Ne pas retirer le bouchon du radiateur quand le moteur fonctionne, car le liquide de refroidissement sera très chaud;
- Surveiller les cadrans du tracteur et utiliser un système d'arrêt automatique, pour plus de sûreté;
- L'électricité est un produit dangereux, à ne manipuler qu'avec prudence.
Autres facteurs à considérer
- Il faut au moins 2 chevaux-vapeur au frein par kW de puissance utile du groupe électrogène; pendant la Crise du verglas, on a vu souvent des tracteurs trop puissants faire tourner des appareils de 35 kW de capacité au plus, tandis que des tracteurs insuffisamment puissants faisaient tourner des appareils de plus de 35 kW;
- Un groupe électrogène conçu pour du courant triphasé ne produit que 60 % de sa puissance quand on l'emploie en monophasé;
- Dans le cas d'un groupe électrogène actionné par prise de force, choisir à l'avance l'endroit commode où il fonctionnera et le délimiter clairement sur le terrain de façon à positionner correctement le tracteur très rapidement quand vient le moment;
- Ranger l'arbre de la prise de force avec le groupe électrogène;
- Couvrir tous les orifices du groupe électrogène avec un grillage galvanisé à mailles de 5 mm (1/4 po) pour empêcher les dégâts des souris ou des rats;
- Au moins quatre fois par an, faire fonctionner le groupe électrogène à 50 % au moins de la charge pour vérifier qu'il sera en état de fonctionner au moment voulu, pour que la chaleur ainsi produite sèche les éléments de l'appareil et pour éliminer les endroits plats sur les roulements;
- Acheter un bon multimètre pour vérifier la tension, l'intensité (ampérage) et la fréquence du courant, la puissance disponible, et apprendre à s'en servir en toute sécurité;
- Dans le cas des groupes électrogènes autonomes, renouveler le carburant du réservoir - ou l'utiliser - tous les trois ou quatre mois pour éviter la condensation dans le réservoir ou la détérioration du carburant; le réservoir doit toujours être plein;
- Il est conseillé d'avoir une alarme qui se déclenche en cas de coupures de courant.
Toute l'information qui précède a été condensée à partir de plusieurs sources. Elle ne saurait en aucun cas remplacer les conseils experts d'un professionnel, fabricant ou fournisseur d'installations électrogènes. Toujours consulter un entrepreneur-électricien. Il faut aussi savoir que toutes les installations électriques sont assujetties à des inspections servant à vérifier qu'elles répondent aux normes de l'Electrical Safety Code de l'Ontario. Les auteurs tiennent aussi à remercier, pour l'information qui leur a été fournie :
- Ontario Hydro et B.C. Hydro
- Thomas Greiner, agronome, Iowa State University
- Mid-West Plan Service, Iowa
- Steve Clarke, P.Eng., MAAARO, auteur d'une enquête sur la Crise du verglas, The Ice Storm Survey
- Rapports d'Ontario Hydro; TSDD-92-033, Single-Phase Motor Test Program et E92-2-H, Single-Phase Fractional Horsepower Motor Test Program
Pour plus de renseignements :
Sans frais : 1 877 424-1300
Local : 519 826-4047
Courriel : ag.info.omafra@ontario.ca