Un complément nutritif
Stimulez la santé et la production de vos vaches avec de
généreuses doses de vitamine E et de sélénium
Vers la fin de l'hiver, la teneur en vitamine E de vos fourrages conservés
s'amenuise, privant votre troupeau d'un élément nutritif
qui est vital pour sa santé. En ajoutant cette vitamine à
son régime, vous pouvez rehausser son état de santé
global à l'approche du vêlage, à condition d'y ajouter
aussi une quantité adéquate de sélénium.
Les spécialistes des sciences laitières savent depuis longtemps
que la vitamine E et le sélénium se complètent. La
recherche démontre que la vitamine E peut réduire l'incidence
de rétention du placenta et de mammite clinique, et améliorer
la qualité du lait. Pour produire un effet optimal, elle doit cependant
être associée à une quantité suffisante de
sélénium. Sur les terres pauvres en sélénium
qui caractérisent une grande partie de l'Amérique du Nord,
l'ajout d'un supplément de sélénium à l'alimentation
du troupeau ou son administration par injection avant le vêlage
s'avère bénéfique pour la santé des vaches
laitières.
Pourquoi la vitamine E est-elle parfois insuffisante dans le régime
des troupeaux? Parce que la vitamine E est parmi les plus coûteuses
que l'on puisse ajouter aux rations.
En comparaison, la vitamine A est souvent ajoutée aux compléments
minéraux en doses de plusieurs milliers d'unités internationales
(UI) par kg. Les doses de vitamine E, elles, se mesurent en quelques centaines
ou quelques milliers d'UI par kg.
Il peut néanmoins s'avérer rentable de combler cette carence.
Une étude récente a démontré que les vaches
en première lactation auxquelles on avait administré un
supplément de sélénium et de vitamine E en fin de
gestation avaient un meilleur taux de reproduction et produisaient davantage
de lait.
Les chercheurs ont partagé 60 génisses en trois groupes
de taille égale. Le groupe témoin n'a reçu aucun
supplément de sélénium et de vitamine E. Quatre et
deux semaines avant le vêlage, le second groupe (T1) a reçu
20 millilitres de sélénium et le troisième groupe
(T2) a reçu 40 millilitres de sélénium et 50 UI de
vitamine E.
Les concentrations de sélénium dans le corps de la vache
diminuent normalement au cours des 60 derniers jours de gestation. En
leur injectant du sélénium, on a sensiblement augmenté
les concentrations de sélénium chez les animaux avant le
vêlage, tel qu'illustré au tableau 1.
Production accrue de colostrum
Les vaches auxquelles on a administré des injections de sélénium
et de vitamine E ont produit davantage de colostrum que celles du groupe
témoin. La concentration de sélénium dans leur sang
était aussi plus élevée.
La vitamine E et le sélénium améliorent la qualité
du lait. Dans cet essai, la baisse du comptage de cellules somatiques
(CSS) s'est traduite par une amélioration de la qualité
du lait et d'une incidence réduite de mammite chez les vaches ayant
reçu davantage de vitamine E et de sélénium.
On peut voir au tableau 2 que le CSS des groupes
T1 et T2 était inférieur à celui du groupe témoin.
Le nombre de quartiers de pis infectés et l'incidence de mammite
subclinique au vêlage était inférieurs chez les vaches
traitées.
Concentration de sélénium | Groupe témoin | T1 (20 mg) | T2 (40 mg) |
---|---|---|---|
4 semaines avant le vêlage
|
72
|
67
|
69
|
Le jour du vêlage
|
56
|
78
|
92
|
Colostrum
|
111
|
135
|
145
|
Semaines
|
Groupe témoin
|
T1 (20mg)
|
T2 (40 mg)
|
---|---|---|---|
4
|
226
|
212
|
207
|
8
|
193
|
183
|
179
|
12
|
227
|
215
|
203
|
Des corps appelés neutrophiles constituent la première ligne
de défense contre les infections bactériennes. Les neutrophiles
ont tendance à être plus actifs chez les vaches ayant bénéficié
d'un supplément de sélénium. Cela explique peut-être
pourquoi ces vaches sont moins sujettes aux mammites.
Huit semaines après le vêlage, la production de lait du
groupe T2 était plus élevée que la production de
lait du groupe témoin. Douze semaines après le vêlage,
cet écart s'était atténué, mais la production
de lait du groupe T2 demeurait 9 pour cent plus élevée que
celle du groupe témoin.
Cet essai s'est aussi penché sur d'autres facteurs tels que la
durée de gestation, la rétention du placenta, l'intervalle
vêlage conception et le nombre de saillies par fécondation.
On n'a constaté aucune différence importante dans la durée
de gestation ou le nombre de saillies par conception. L'incidence de la
rétention de placenta était cependant moins élevée
chez les animaux ayant bénéficié du traitement. Par
ailleurs, l'intervalle vêlage conception était jusqu'à
17 jours plus court chez les vaches du groupe T2.
Les vaches étudiées ont réagi aux injections de sélénium et de vitamine E de plusieurs façons. On a observé une plus faible incidence de maladies, une production de lait accrue et un cycle de conception plus court.
Le type de ration détermine les besoins
Le type de ration détermine la dose quotidienne de vitamine E
qu'il faut administrer aux vaches. Un fourrage frais provenant d'un pâturage
de grande qualité peut contenir plus de 200 UI de vitamine E par
kilogramme de matière sèche. Une vache tarie au pâturage
peut consommer de 2 000 à 3 000 UI de vitamine E par jour. Par
contre, la même vache nourrie de fourrage conservé et ne
recevant aucun supplément absorbera des quantités négligeables
de vitamine E.
Tom Wright, un spécialiste de l'alimentation des bovins laitiers
du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires
rurales de l'Ontario, recommande d'ajouter 0,3 ppm de sélénium
par jour au régime de la vache pendant la période précédant
le vêlage et la période de transition. Il recommande d'administrer
1 200 UI de vitamine E par jour aux vaches en début de tarissement
et de porter la dose à 2 000 UI par jour pendant la période
de transition.
Comme l'indique cette étude, l'injection d'un supplément
peut augmenter les niveaux de vitamine E sérique et de sélénium
dans le sang. La recherche démontre clairement les bienfaits d'un
tel supplément.
Bibliographie :
Moeini, M.M, Karami, H., Mikaeili. Animal Reproduction Science 114 (2009) 109-114 Effect of selenium and vitamin E supplementation during the late pregnancy on reproductive indices and milk production in heifers.
Cet article a été initialement publié dans la chronique « Ruminations » de la revue The Milk Producer Magazine, édition mars 2010.
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