Adapter les doses d'azote aux quantités prélevées par la culture pour protéger la qualité des eaux souterraines

Une partie importante de la production de fruits et de légumes en Ontario se fait sur des sols sableux bien drainés. Alors que les sols présentant naturellement de bonnes caractéristiques de drainage facilitent la réussite des cultures horticoles, ils sont également associés à des risques que les apports d'éléments nutritifs, surtout l'azote, soient lessivés de la zone racinaire. Dans sa forme nitrate, l'azote se déplace facilement dans l'eau du sol. C'est de cette manière qu'il est prélevé par les racines des plantes. Lorsque l'azote se déplace au-delà de la zone racinaire, toutefois, il n'est plus à la portée de la plante et présente alors un risque de contamination des eaux souterraines. La limite en azote des nitrates dans l'eau potable en Ontario est de 10 ppm.

L'apport plus fréquent d'azote en plus petites quantités à des sols bien drainés durant la saison de croissance et à des doses totales qui ne dépassent pas les besoins de la culture peut être très efficace pour minimiser les déplacements d'azote au-delà de la zone racinaire. L'efficacité de cette pratique à protéger les eaux souterraines peut toutefois être difficile à visualiser. Une étude de terrain des eaux souterraines, réalisée il y a quelques années en Ontario, a permis d'obtenir un portrait révélateur des avantages associés à l'utilisation de doses d'azote qui correspondent aux quantités prélevées par les cultures en matière de protection de la qualité des eaux souterraines. Le site pour les essais était idéal. Il s'agissait d'un sol sableux bien drainé avec une nappe phréatique relativement peu profonde. L'endroit du champ d'où provenait l'eau souterraine échantillonnée pouvait donc être facilement repéré. Les chercheurs ont installé une " barrière de surveillance " au pourtour du champ, perpendiculairement à la direction de l'écoulement de l'eau souterraine. Ils ont ensuite prélevé de l'eau souterraine le long de différentes lignes (voir les points noirs à la figure 1). Les effets des différents traitements fertilisants sur les concentrations en nitrate de l'eau souterraine ont alors pu être observés.

La figure 1 illustre les résultats des échantillons de nitrate provenant des eaux souterraines, prélevés le long de la barrière, à l'automne après la récolte. La moitié gauche de la barrière correspond à une partie du champ qui avait reçu 100 kg de N /ha épandu en bandes latérales dans une culture de maïs. La moitié droite correspond à la même culture, mais à une partie du champ qui a reçu deux fois plus d'azote (200 kg/ha). Alors que les rendements des deux parcelles de maïs n'ont pas présenté de différences significatives, la qualité de l'eau s'écoulant de la zone racinaire était nettement meilleure du côté du champ ayant reçu les doses recommandées d'azote, soit 100 kg/ha.

Il est donc très important de trouver le juste équilibre entre le moment d'épandre l'azote et les doses utilisées, en vue de protéger et votre porte-monnaie et vos eaux souterraines. Un apport insuffisant peut faire perdre des sous en réduisant les rendements, mais un apport excessif peut aussi coûter cher en engrais inutiles. Les doses recommandées par le MAAARO constituent un bon point de départ pour atteindre cet équilibre.

La figure 1 illustre les résultats des échantillons de nitrate provenant des eaux souterraines, prélevés le long de la barrière, à l'automne après la récolte - decembre 1999

La figure 1 illustre les résultats des échantillons de nitrate provenant des eaux souterraines, prélevés le long de la barrière, à l'automne après la récolte - decembre 1999 (Format texte)


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