Comité de transition de l'industrie des courses de chevaux
Rapport provisoire - le 17 août 2012

Le 17 août 2012

L'honorable Ted McMeekin
Ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales
Gouvernement de l'Ontario

Monsieur,

Ce fut un honneur pour nous de siéger au Comité de transition de l'industrie des courses de chevaux. Conformément au mandat que vous nous aviez confié, nous avons mené des consultations auprès de personnes œuvrant au sein de cette industrie et avons essayé d'élaborer une vision de son avenir.

Voici notre rapport provisoire où sont exposées nos constatations.

Nous espérons que notre travail aidera le gouvernement et l'industrie à former un nouveau partenariat qui sera bénéfique à l'ensemble de la population.

Elmer Buchanan
John Snobelen
John Wilkinson

Table des matières

  1. Résumé
  2. Introduction
  3. Vue d'ensemble de l'industrie des courses de chevaux en Ontario
  4. Le programme des machines à sous dans les hippodromes : origine et impact
  5. Revenus et bourses de l'industrie des courses de chevaux
  6. Organismes de réglementation et programmes régissant l'industrie
  7. Constatations du comité
  8. Annexe
  9. Notes de bas de page

1. Résumé

  • En juin 2012, trois anciens ministres de l'Ontario ont été engagés pour faire des recommandations sur la façon dont le gouvernement de l'Ontario pourrait aider l'industrie des courses de chevaux à s'adapter à la suppression du programme de machines à sous dans les hippodromes. Voici le rapport du comité. Il reflète le consensus auquel sont parvenus ses trois membres.
  • Le comité estime que ce serait une erreur que de rétablir le programme des machines à sous dans les hippodromes, contrairement à ce qu'ont préconisé plusieurs intervenants. Le programme a procuré beaucoup plus d'argent que ce qui était nécessaire pour stabiliser l'industrie - son objectif initial - sans obliger l'industrie à investir dans une meilleure expérience consommateur. Les revenus tirés des machines à sous ont permis à l'industrie d'éviter de faire face aux défis du marché actuellement très compétitif du jeu et du divertissement.
  • Le mandat du comité est d'aider l'industrie à faire la transition vers un avenir viable. Toutefois, le comité a conclu qu'un montant 50 millions de dollars répartis sur trois ans pour appuyer la transition est insuffisant pour construire un pont vers la viabilité.
  • Dans l'ensemble, l'industrie des courses de chevaux tire maintenant 63,6 pour cent de son revenu de bourse du programme des machines à sous dans les hippodromes. Rares sont les industries pourraient survivre à une telle perte nette financière.
  • Le comité conclut que le maintien d'une industrie viable et de classe mondiale nécessite un soutien public pour soutenir ses éléments fondamentaux : un nombre suffisant de courses, des bourses attrayantes, des pistes ultramodernes, des programmes de reproduction de qualité, du personnel qualifié et une augmentation du montant des enjeux de pari mutuel.
  • Néanmoins, tout investissement futur des fonds publics devrait être fondé sur des principes d'intérêt public, à savoir la responsabilité, la transparence, un regain d'intérêt pour le consommateur et une analyse de rentabilité qui montre que chaque dollar public investi est retourné au gouvernement sous forme de recettes fiscales.
  • Il faudrait mener d'autres recherches et analyses pour planifier et mettre en œuvre un nouveau partenariat entre l'industrie des courses de chevaux et le gouvernement. Le travail à réaliser comprend :
    • le calcul de l'écart entre les coûts potentiels de préserver les fondements de l'industrie et revenus; ce fossé serait comblé par une forme de soutien public, par exemple en permettant à l'industrie d'offrir de nouveaux produits de jeux;
    • l'élaboration d'un cadre de leadership pour permettre à l'industrie de collaborer;
    • le renforcement des compétences de l'État dans le secteur hippique.
  • Le comité est convaincu qu'un bon niveau d'investissement public dans des conditions favorables aurait un impact positif sur l'emploi, l'économie, les finances publiques et l'avenir de l'industrie.

2. Introduction

En mars 2012, le gouvernement de l'Ontario a annoncé la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes à compter du 31 mars 2013, dans l'optique de la modernisation du cadre ontarien des jeux. Le gouvernement a indiqué que la part de l'industrie des courses de chevaux dans les revenus tirés des machines à sous - soit 345 millions de dollars en 2011-2012 - serait réorientée vers d'autres priorités publiques telles que les soins de santé et l'éducation. Le gouvernement a mis de côté jusqu'à 50 millions de dollars sur trois ans pour appuyer la transition de l'industrie des courses de chevaux.

Trois anciens ministres - le comité - ont été engagés au début de juin 2012 pour travailler avec l'industrie en vue d'élaborer une vision de son avenir et de planifier la transition vers un modèle économique plus viable. Le comité a été chargé de consulter les intervenants sur la façon dont le gouvernement peut soutenir la transition, notamment par l'attribution de fonds dédiés. Le comité a également été invité à donner des conseils sur la modernisation des autres sources de revenus pour aider l'industrie à devenir autosuffisante.

Au sujet du mandat du comité, le ministre des Finances, Dwight Duncan, a déclaré : « Notre gouvernement comprend que la fin du programme des machines à sous dans les hippodromes et l'adaptation aux exigences du marché représentent des défis pour tous les acteurs de l'industrie des courses de chevaux. C'est pourquoi nous nous engageons à aider l'industrie à acquérir une plus grande autosuffisance, sans le recours aux derniers publics. » Le ministre de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales, Ted McMeekin, a ajouté : « Il est important pour l'industrie des courses de chevaux de concevoir une nouvelle vision de son avenir. J'ai hâte d'entendre les recommandations du comité sur la façon dont nous pouvons soutenir l'industrie pendant la période de transition. »

Voici le rapport du comité. Il reflète le consensus auquel sont parvenus ses trois membres.

Renseignements généraux sur la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes

La décision de mettre fin au programme des machines à sous dans les hippodromes fait suite à un examen stratégique de la Société des loteries et des jeux de l'Ontario (OLG). Parmi les nombreuses conclusions, l'étude a révélé que l'association des salles de machines à sous avec des hippodromes n'incite pas l'OLG à localiser les sites de jeux en fonction de l'intérêt des clients. Cette limitation empêche l'OLG de maximiser les revenus tirés des machines à sous. En conséquence, le gouvernement a ordonné à l'OLG de mettre fin au programme des machines à sous dans les hippodromes à compter du 31 mars 2013 et de localiser les salles de machines à sous de façon plus stratégique.

La suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes a été confirmée dans le budget 2012 de l'Ontario, où l'on apprend que l'industrie a reçu 3,7 milliards de dollars depuis 1998, dont 345 millions en 2011-2012. D'après le budget, l'industrie devrait viser une plus grande autosuffisance, sans l'appui du gouvernement, afin de pouvoir répondre de manière compétitive à la demande du marché pour son produit, à savoir les courses. Le budget a confirmé que la réduction de la taxe provinciale sur le pari mutuel restera en vigueur, ce qui permet à l'industrie de continuer de bénéficier de revenus provenant des enjeux afin de soutenir ses programmes.

Ces mesures ont été prises dans la foulée du rapport de la Commission sur la réforme des services publics de l'Ontario - le rapport de Drummond - publié en février 2012, où il est noté que l'Ontario est la région qui renferme le plus grand nombre de champs de courses en Amérique du Nord. Le rapport indique que « les subventions versées aux hippodromes et aux gens du secteur exigent un examen et des modifications afin qu'elles soient adaptées aux réalités économiques et financières actuelles ».

Quelques jours après l'annonce de la suppression, l'OLG a annoncé la fermeture des salles de machines à sous dans les hippodromes des trois localités frontalières de Fort Erie, Windsor et Sarnia dès le 30 avril. Les trois champs de courses continueront de recevoir le même niveau de financement du programme des machines à sous dans les hippodromes jusqu'au 31 mars 2013, comme si les salles de machines à sous y existaient encore. Les 14 autres champs de courses ont reçu notification que leurs ententes sur les machines à sous seraient résiliées à compter du 31 mars 2013.

Bien que les hippodromes ne recevront plus un pourcentage du revenu des machines à sous après la fin du programme, l'OLG prévoit de conserver les salles de machines à sous dans les hippodromes où cela peut intéresser les consommateurs. Les négociations visant la location de l'espace nécessaire pour les machines à sous ont commencé entre l'OLG et certains propriétaires d'hippodromes.

Consultations du comité

Le comité a entamé ses travaux en invitant les parties prenantes à présenter des observations écrites, de préférence par le biais de leurs associations professionnelles. Au total, il a reçu 232 courriels. Le comité a également mené des entretiens en personne avec 53 différents groupes ou particuliers pendant 68 rencontres. On trouvera en annexe la liste des parties prenantes qui ont interagi avec le comité.

Le comité est très reconnaissant envers toutes les personnes qui ont pris du temps sur leurs activités estivales pour participer à ces rencontres ou qui se sont donné la peine de rédiger des mémoires. Nous n'aurions pu rédiger ce document sans l'apport de personnes qui connaissent à fond l'industrie des courses de chevaux.

Structure du rapport

Le reste du présent rapport est consacré à des informations générales sur l'industrie des courses de chevaux en Ontario, auxquelles font suite l'analyse et les conclusions du comité.

La vue d'ensemble de l'industrie des courses de chevaux en Ontario prépare le terrain avec une présentation de l'industrie et de ses composantes - les hippodromes, les propriétaires de chevaux, les employés et, bien sûr, les chevaux - ainsi que son impact économique et ses rouages.

La section consacrée à l'origine et à l'impact du programme des machines à sous dans les hippodromes explique pourquoi ce programme existe et quel a été son effet.

La section sur les revenus et bourses de l'industrie des courses de chevaux permettra de mieux comprendre la structure financière de l'industrie et le rôle du programme des machines à sous dans les hippodromes.

La description des organismes de réglementation et des programmes régissant l'industrie permettra de mieux comprendre le cadre réglementaire de l'industrie et les programmes de développement sectoriel qui soutiendront sa croissance.

Enfin, le rapport présente les constatations du comité.

3. Vue d'ensemble de l'industrie des courses de chevaux en ontario

Cette section est consacrée au contexte de l'industrie ontarienne des courses de chevaux : de quoi il s'agit, où elle se trouve, qui y participe, comment elle fonctionne, son effet sur l'économie, et sa raison d'être.

Le pouvoir d'attraction des courses de chevaux

Pour commencer par expliquer le « pourquoi », il faut savoir que les courses de chevaux sont une activité profondément ancrée dans la culture de l'Ontario. Les courses organisées sont antérieures à la Confédération, puisqu'elles remontent aux environs de 1830. La première course Queen's Plate (Trophée de la Reine), la plus ancienne course de chevaux Thoroughbred à exister sans interruption en Amérique du Nord, a eu lieu en 1860, après que la reine Victoria, en réponse à une pétition de la population locale, ait consenti à accorder un prix annuellement. La première course s'est tenue à l'hippodrome de Carleton, dans le secteur maintenant connu sous le nom de Dundas West Junction, à Toronto. Le site de la course s'est déplacé plusieurs fois dans le sud de l'Ontario, jusqu'à son installation à l'hippodrome Greenwood de Toronto en 1883, où elle est restée jusqu'à son déménagement à Woodbine en 1956. Les courses de chevaux représentaient une activité sportive très prisée à Toronto, que l'on pratiquait dans quatre champs de courses depuis les années 1920 jusqu'aux années 1950. On la retrouve ailleurs dans la province, notamment à Fort Erie, où l'hippodrome inauguré en 1897 célèbre à présent son 115e anniversaire. Les courses de chevaux Standardbred ont été particulièrement importantes dans la vie des communautés rurales, tandis que les courses de Quarterhorse, bien que relativement nouvelles, offrent une expérience bien particulière. Comme les lois sur les paris ont été progressivement assouplies à compter de la fin du XIXe siècle, les courses de chevaux sont devenues le premier produit de jeu légal en Ontario .

Les courses de chevaux se situent tout naturellement au carrefour du sport et de la chance. Des générations de spectateurs se sont émerveillées devant l'adresse des éleveurs et des entraîneurs, la beauté et la force inhérentes du cheval et l'excitation suscitée par la course. Certes, notre société est devenue beaucoup plus diversifiée ces dernières années, mais l'attrait des courses de chevaux demeure vrai pour bien des cultures qui se sont intégrées à celle de l'Ontario.1

Impact économique

L'industrie se compose de champs de courses, de propriétaires et d'éleveurs de chevaux et d'autres intéressés. Elle entretient des liens importants et complexes avec l'agriculture primaire, le secteur des services agricoles et l'économie dans son ensemble.

Le comité a examiné plusieurs études sur l'impact économique des courses de chevaux de l'Ontario, dont trois toutes récentes :

  • The Economic Impacts of Horse Racing and Breeding in Ontario, 2010 - Econometric Research Limited (ERL), novembre 2011
  • Horse Racing in Canada: The Economics of Horse Racing in 2010 - Val Evans, Strategic Equine Inc., mars 2012
  • Economic Impact of the Ontario Race Horse Industry- Dr. Robert Wright, 2012.

Le comité estime que les rapports disponibles présentent des faiblesses qui les rendent peu utiles pour éclairer les politiques publiques. La plupart des données fondamentales proviennent d'enquêtes et de sources privées qui ne peuvent être confirmées de façon indépendante, et certains des calculs et hypothèses sous-jacents ne sont pas révélés au lecteur. Néanmoins, nous pensons qu'on peut au moins se faire une idée la situation dans son ensemble à partir d'une comparaison entre les résultats des rapports récents.

Une observation sur la terminologie : les dépenses directes sont celles de l'industrie des courses de chevaux elle-même, par exemple la rémunération des travailleurs, l'exploitation des hippodromes ou les achats de fournitures; les dépenses indirectes sont celles des fournisseurs de l'industrie, tels que les producteurs d'aliments ou les fabricants d'équipements; les dépenses induites sont celles associées à la redistribution des revenus par les travailleurs dans les secteurs touchés.

L'étude d'ERL comprend dans ses chiffres les machines à sous exploitées par l'OLG. Si l'on n'en tient pas compte (puisque le comité ne considère pas que les machines à sous fassent partie de l'industrie des courses de chevaux), les dépenses directes de l'industrie totalisent à 1,4 milliard de dollars, et des dépenses indirectes et induites portent le total à 3,3 milliards de dollars2.

StrategicEquine englobe le travail non rémunéré dans ses estimations, mais le comité ne comprend pas pourquoi cela devrait être considéré comme une dépense, en l'absence d'échange d'argent. Exclusion faite de ce facteur, dépenses directes atteignent 991 millions de dollars et les dépenses totales - y compris les dépenses induites - 1,6 milliard de dollars3.

L'analyse Wright conclut que 334 millions de dollars en revenus tirés des machines à sous - hors des revenus divers de l'industrie - ont généré pour un total de 1,1 milliard à 2,6 milliards de dollars d'activité économique directe et indirecte en 2010.

Le comité a eu du mal à concilier les approches des différentes études, en raison des problèmes liés aux données qui sont mentionnés ci-dessus. Une différence essentielle semble résider dans le choix et l'application des multiplicateurs. Sans vouloir entrer dans un débat technique, le comité accepte une estimation provisoire de 2 à 2,5 milliards de dollars de dépenses brutes attribuables aux courses de chevaux en Ontario.

Le comité a entendu à maintes reprises des intervenants affirmer que l'industrie génère d'importantes recettes fiscales pour le gouvernement. L'étude ERL estime que les trois ordres de gouvernement confondus ont reçu pour 544 millions de dollars de recettes fiscales comme retombées des courses et de l'élevage de chevaux en Ontario - dont 194 millions pour la province et 58 millions pour les municipalités4. Encore une fois, le comité n'a pas été en mesure de confirmer ces calculs globaux. Toutefois, la contribution à certaines formes de recettes fiscales n'est pas difficile à déterminer. Par exemple, selon les données de Standardbred Canada, les ventes de Standardbred et frais de haras en 2011 s'élèvent à 101 millions de dollars, ce qui représente 8 millions de dollars pour le Trésor de l'Ontario sous forme de part provinciale de la TVH.

Hippodromes

L'Ontario possède 17 hippodromes, dont 14 ont seulement des courses de chevaux Standardbred, un de Thoroughbred et de Standardbred (Woodbine), un Standardbred et de Quarterhorse (Fort Erie), et un Quarterhorse uniquement (Ajax). Six champs de courses (y compris Woodbine et Mohawk) sont exploités par des organismes sans but lucratif, et 11 par des entreprises à but lucratif. En examinant les dates des courses approuvées pour 2012, 81 pour cent s'adressent à des chevaux Standardbred, 16 pour cent à des Thoroughbred et 3 pour cent à des Quarterhorse. Douze champs de courses se trouvent dans le sud-ouest de l'Ontario (voir la figure 1).

Les hippodromes sont divisés en trois catégories (Premier, Signature et Grassroots) d'après la qualité des chevaux de course, laquelle est en rapport avec le montant des bourses offertes. La structure à plusieurs niveaux permet aux chevaux d'évoluer à différents échelons afin de pouvoir continuer de courir, d'être compétitifs et de gagner des bourses à différents niveaux.

Propriétaires de chevaux

Les propriétaires de chevaux sont des particuliers, des personnes morales ou des groupements. En Ontario en 2010, il existait 11 600 parts de propriété englobant 10 619 propriétaires individuels. La plupart des éleveurs avaient des chevaux de course actifs, sauf en ce qui concerne 981 d'entre eux5.

En 2010, l'investissement en capital par unité de propriété s'élevait à 279 238 $ pour les chevaux, le matériel connexe et l'amélioration des biens6.

Emploi

Les courses de chevaux constituent un secteur d'activité à forte intensité de main-d'œuvre qui crée des possibilités d'emploi pour les Ontariennes et les Ontariens. La fourchette des emplois disponibles va du travail au salaire minimum à des postes techniques et de direction.

Comme n'importe quel autre cheval, un cheval de course a besoin de plusieurs personnes pour les activités de formation et de compétition, ainsi que pour les soins à l'année. Un travailleur peut s'occuper de plusieurs chevaux. Les propriétaires donnent du travail à des entraîneurs, à des jockeys ou à des cavaliers, et les entraîneurs à leur tour emploient des entraîneurs adjoints, des palefreniers, des préposés à l'exercice ou des aides-écuyers (qui détendent les chevaux à la longe après leur entraînement). Les forgerons, vétérinaires, thérapeutes et autres fournisseurs de services sont généralement supervisés par l'entraîneur mais payés par le propriétaire. À la ferme, les éleveurs et autres intervenants travaillent dans la production et le soin des chevaux. Les exploitants d'hippodromes embauchent du personnel pour gérer les champs de courses ainsi que les courses elles-mêmes et les paris mutuels.

Emplacement des hippodromes de l'Ontario

Figure 1 - Emplacement des hippodromes de l'Ontario
TB-Thoroughbred SB-Standardbred QH-Quarterhorse

Au cours de ses consultations, le comité a entendu les élevages de chevaux décrits comme des usines. Ces emplois comportent généralement de longues heures et de bas salaires, et nécessitent peu d'éducation formelle. Mais on a également répété au comité que les gens qui travaillent dans l'industrie des courses de chevaux adorent ce qu'ils font. En outre, les compétences nécessaires aux travailleurs dans la zone de l'avant-dernier droit, les granges d'élevage et les écuries de formation ne sont pas transférables hors du secteur hippique.

Le comité a passé beaucoup de temps à examiner l'incidence de l'industrie des courses de chevaux sur l'emploi dans les régions rurales de l'Ontario et la province dans son ensemble. En raison de la nature diversifiée de l'industrie et de l'absence d'un organisme central chargé de l'enregistrement de l'activité hippique, le nombre d'emplois dans le secteur est difficile à mesurer avec précision.

Licences

Des informations fiables sont diffusées par la Commission des courses de l'Ontario (CCO), qui délivre les licences aux propriétaires, aux officiels et aux professions diverses : entraîneurs, jockeys et conducteurs, palefreniers, préposés à l'exercice, vétérinaires, exploitants d'hippodromes, préposés au pari mutuel et autres. En 2010, la CCO a délivré 27 871 licences7. Puisqu'une personne peut détenir plus d'un type de licence, ce total représente environ 17 000 titulaires8.

Emplois

Les gens qui travaillent sur les champs de courses ne font qu'une partie du travail. Beaucoup d'autres sont employés pour soigner les chevaux à la ferme ou auprès des fournisseurs d'aliments, d'équipement ou d'autres intrants. Des emplois sont induits dans l'ensemble de l'économie lorsque les travailleurs, ceux de la ferme comme les autres, dépensent leurs chèques de paie.

Dans son étude, ERL recense 11 829 emplois directement équivalents à temps plein (ETP) rémunérés dans l'industrie des courses de chevaux en tant que telle (sauf les employés des salles de machines à sous), et un total de 23 849 emplois ETP rémunérés dans le secteur des courses de chevaux de l'Ontario, si l'on tient compte des emplois indirects et induits9. D'après Strategic Equine, les emplois rémunérés dans les champs de courses et ailleurs au sein de l'industrie représentent 18 228 ETP, et le nombre total d'emplois payés, y compris les emplois induits, 34 816 ETP10. Encore une fois, pour les motifs susmentionnés, le comité n'a pu concilier les différences entre les études; il remarque également que les multiplicateurs utilisés dans les deux cas sont peut-être trop élevés. Grosso modo, le comité accepte une fourchette de 20 000 à 30 000 ETP comme impact estimé des courses de chevaux sur l'emploi en Ontario.

En outre, les deux études s'accordent pour dire que, comme de nombreux emplois dans les courses de chevaux sont saisonniers ou à temps partiel, le calcul des ETP sous-estime le nombre total réel de personnes qui travaillent dans ce secteur. Strategic Equine estime que son nombre d'ETP peut représenter l'emploi de 55 000 personnes11. En 2008, par exemple, 5 885 personnes étaient employées par les hippodromes - 2 482 à temps plein et 3 403 à temps partiel12.

Strategic Equine a calculé qu'à l'échelle nationale, un cheval actif est équivalent à un emploi à temps plein. Compte tenu des estimations de l'emploi ci-dessus, et étant donné que l'Ontario dispose d'environ 26 000 chevaux de course, ce ratio est réaliste et constitue une balise utile pour l'Ontario13. Pour prendre une comparaison internationale, une étude récente a révélé que chacun des 170 000 chevaux de course qui existent en Europe générait, directement et indirectement, 1,8 emploi14.

Les chevaux

Le cœur de l'industrie, c'est le cheval de course. En 2010, l'Ontario comptait 26 338 chevaux actifs dans le secteur des courses (y compris les reproducteurs)15. La répartition par race s'établit comme suit :

  • Thoroughbred : 7 122
  • Standardbred : 18 184
  • Quarterhorse : 1 032

Les trois catégories de course de chevaux représentent des races distinctes et enregistrées. Les chevaux Thoroughbred sont montés par des jockeys et courent pour des bourses plus importantes, alors que les Standardbred sont des chevaux sous harnais qui tirent un conducteur dans un sulky. Les chevaux Quarterhorse sont montés par des jockeys, mais ce sont des sprinters qui courent sur une piste plus courte faisant un quart de mille.

Il convient de noter que les chevaux de course ne représentent qu'une fraction du troupeau de chevaux en Ontario. Seulement 16 pour cent des chevaux adultes de la province (y compris les reproducteurs) ont participé activement à des courses en 201016. D'autres chevaux sont utilisés, par exemple pour la compétition sportive amateur, les promenades de loisirs, l'élevage, les écoles ou cours d'équitation, le travail (dans l'élevage ou l'exploitation forestière) ou comme animal de compagnie.

Cycle de production

La période de gestation pour un cheval est de 11 mois, et les chevaux ne courent pas avant d'avoir atteint deux ou trois ans. (Environ 60 pour cent des chevaux de course actifs commencent à courir à deux ans, et le reste à trois ans17.) Il en résulte un cycle de production de quatre à cinq ans pour l'industrie. Depuis le moment où une jument est fécondée, de quatre à cinq ans de temps, d'efforts et de ressources sont dépensés avant qu'un cheval ne voie une piste.

Le secteur de l'élevage produit une source importante de revenus, les ventes de chevaux et les frais de saillie représentant environ 28 pour cent du total des revenus liés aux courses (en 2002)18.

En plus des chevaux de course qui ont commencé à courir en 2012, les éleveurs (et les propriétaires) ont actuellement un investissement important dans les juments gestantes et les jeunes chevaux à la ferme :

  • Les poulains de 2010 qui commenceront à courir 2013 à trois ans.
  • Les poulains de 2011 qui commenceront à courir en 2013 à deux ans ou en 2014 à trois ans. (Les poulains de 2011 seront mis en vente comme yearlings en 2012.)
  • Les poulains de 2012 qui commenceront à courir en 2014 ou en 2015 (yearlings à vendre en 2013).
  • Les reproducteurs de 2012 (poulains de 2013) qui commenceront à courir en 2015 ou en 2016 (yearlings à vendre en 2014).
Reproducteur et propriétaire du cheval de course
Modèle de l'accouplement à la course
Conception
?
 
Accouple-ment
décision
Embryon
(Jument-gravide)
Weanling
(Mise bas du poulan)
Yearling
(Ventes en septembre)
2 ans
(Commence à courir en juillet)
3 ans
(Possibilités de stakes)
4 anset plus
(Étalon)

Retraite

Reproducteurs

Deuxième-carrière

6 mois
Année
1
Année
2
Année
3
Année
4
Année
5
Années
futures
Euthanasie

Figure 2 - Cycle de production des chevaux de course

Exportations

L'Ontario a une fière histoire de la production de chevaux de course de classe mondiale. Dans l'industrie des chevaux Thoroughbred, aucun géniteur moderne n'a eu un impact mondial plus profond que Northern Dancer. L'industrie ontarienne Standardbred est passée de courses de foires de comté à une industrie qui produit des détenteurs du record du monde, y compris Thinking Out Loud, vainqueur de la coupe Pepsi North America de 2012.

Cette réputation a été renforcée par les programmes d'amelioration du cheval de l'Ontario et Sires Stakes, et elle a généré des revenus étrangers. En 2011, dans l'industrie Standardbred, 1 321 juments américaines ont été accouplées à des étalons en Ontario pour 9 millions de dollars en frais de saillie. Des résidents américains ont dépensé 1 million de dollars pour acheter des chevaux aux enchères publiques de l'Ontario19.

Santé et bien-être des chevaux

Le bien-être de l'athlète équin - le cheval - est primordial pour l'entraînement et la course. Outre les fonds investis, les gens de chevaux aiment leurs animaux - et l'opinion publique est très sensible à toute suggestion que les chevaux de course sont maltraités.

Depuis quelque temps, l'industrie soutient Equine Guelph - un organisme sans but lucratif basé à l'Université de Guelph qui poursuit des études, des recherches et la promotion de la santé hippique. Il a mené des études dans des domaines tels que les blessures subies par des chevaux sur les hippodromes, les maladies respiratoires et les problèmes de reproduction. Toutefois, les investissements annuels de l'industrie dans Equine Guelph s'élèvent actuellement à moins de 500 000 $, un fragment de revenus de l'industrie20.

Les chevaux ont une espérance de vie de 22 à 28 ans, au-delà de leur carrière de course, et leur bien-être est une préoccupation tout au long du cycle de vie. Bien qu'il existe des organismes d'adoption de chevaux Thoroughbred et Standardbred, l'industrie dans son ensemble n'a pas un plan crédible de vie post-course pour les chevaux. Par exemple, environ 3 500 chevaux Standardbred sont retirés des courses chaque année. En raison des fonds limités pour recycler les chevaux et le manque d'hébergement permanent, l'Ontario Standardbred Adoption Society a pu organiser les adoptions de seulement 24 chevaux l'an dernier21. Certains chevaux de course retraités passent à d'autres activités hippiques, mais d'autres sont euthanasiés en raison de l'absence de planification du cycle de vie de la part de l'industrie.

Forces motrices

Les participants de l'industrie ont un attachement passionné à leurs chevaux. Les chiffres bruts indiquent qu'ils ne sont pas à la recherche de bénéfices. Pour la chance de gagner des bourses, ils investissent lourdement et mènent un important « roulement » des dépenses.

Un peu plus de la moitié des chevaux de course ou actifs - 13 969 - ont effectivement couru dans une ou plusieurs courses en 2010. Si l'on divise les bourses totales disponibles cette année - soit environ 266 millions - par le nombre de chevaux qui ont commencé une course donne un gain moyen de 19 000 $ par cheval. Mais le coût moyen de garder un cheval et de le former pour la course en 2010 était de 27 052 $22.

À première vue, ces chiffres appuient le stéréotype selon lequel les courses de chevaux sont un sport d'élite pour les riches qui sont prêts à dépenser des sommes énormes. Cependant, si cela est vrai de certains propriétaires de chevaux, la majorité de ceux qui investissent dans l'industrie sont les petites entreprises, c'est-à-dire les propriétaires-exploitants ayant moins de dix salariés. Ces opérateurs gagnent leur vie et rémunèrent leurs employés, grâce à l'activité de course, les gains sur les bourses constituant leur retour sur investissement23.

De l'avis du comité, cette industrie, contrairement aux autres, n'est pas vraiment motivée par les profits. Elle est motivée par l'espoir - celui de remporter une grande victoire ou de trouver un cheval aussi superbe que Northern Dancer.

4. Le programme des machines à sous dans les hippodromes : origine et impact

Pour comprendre la situation actuelle de l'industrie, il est utile d'examiner comment le programme des machines à sous dans les hippodromes a vu le jour et l'impact qu'il a eu sur la taille et valeur de l'industrie.

Les débuts du programme des machines à sous dans les hippodromes

En 1985, l'expansion des jeux de style loterie sous les auspices du gouvernement provincial a commencé, mettant fin au quasi-monopole des courses de chevaux sur le jeu légalisé. Dans le milieu des années 1990, les jeux de casino ont été ajoutés à la liste des options de jeu en Ontario. En outre, tout au long de cette période, la compétition pour le dollar de divertissement en général s'est intensifiée avec la prolifération des événements sportifs, des spectacles en direct et diffusés, ainsi que des concerts et des alternatives dans d'autres ressorts. Ces pressions ont contribué à un déclin de l'industrie des courses de chevaux de l'Ontario.

En 1996, le gouvernement de l'Ontario réduit de façon significative la taxe sur le pari mutuel, conformément à ce qui s'est passé dans d'autres juridictions. Cette réduction - soit 6,9 pour cent des paris bruts de l'Ontario - correspond maintenant à environ 70 millions de dollars. En vertu d'un protocole d'accord pris en 1997, l'industrie s'est engagée à dépenser ces économies sur les programmes d'amélioration du cheval et les avantages des clients et d'autres initiatives.

En 1998, le gouvernement provincial vise à accroître ses revenus tirés des jeux. Après avoir exploré la possibilité d'établir une série de casinos de bienfaisance, il a été déterminé que les hippodromes offraient l'endroit le plus approprié pour introduire les machines à sous. Entre 1998 et 2007, des salles de machines à sous ont ouvert leurs portes dans les 17 hippodromes de l'Ontario. Le programme des machines à sous dans les hippodromes est basé sur un accord de partage des recettes entre la province et l'industrie des courses de chevaux. Les municipalités qui accueillent les hippodromes ont également une part des revenus des machines à sous aux termes d'une entente distincte avec l'OLG. Toutes les salles de machines à sous sont exploitées par l'OLG.

Le programme des machines à sous dans les hippodromes distribue 20 pour cent des revenus bruts des machines à sous aux participants de l'industrie des courses de chevaux. Sur ces 20 pour cent, la moitié - 10 pour cent - est distribuée aux exploitants d'hippodromes pour les coûts de la journée de course, l'amélioration des immobilisations et le loyer, et l'autre moitié - 10 pour cent - est remise aux professionnels du secteur, presque entièrement sous forme de bourses. Environ 5 pour cent du chiffre d'affaires net est destiné aux municipalités où les champs de courses sont situés, et 75 pour cent va à l'OLG à titre de revenus de la province.

Impact du programme des machines à sous dans les hippodromes

Le programme des machines à sous dans les hippodromes a permis de changer les choses pour l'industrie. En fait, le comité a entendu dire que les revenus générés, à la fois pour l'industrie et pour le gouvernement, ont largement dépassé les attentes. Le programme des machines à sous dans les hippodromes a fait plus que de stabiliser la situation financière de l'industrie : il a suscité une croissance rapide alimentée, non par la demande pour les courses de chevaux comme un produit de divertissement et de jeu, mais par l'argent des machines à sous.

Une étude publiée en 2004 a examiné les changements à l'industrie des courses attelées, qui représentent environ les deux tiers de chevaux de course, résultant des revenus tirés des machines à sous entre 1998 et 2002. D'après une enquête auprès des producteurs, l'étude a révélé que l'industrie s'est considérablement développée par rapport à 1998. En outre, si ce n'avait pas été pour le revenu des machines à sous, l'industrie aurait diminué de près de moitié par rapport à sa taille en 199824.

L'étude a observé que bourses totales offertes par les hippodromes pour les courses de chevaux Standardbred en Ontario ont plus que doublé suite à l'introduction des revenus en 1998, de 81 millions à 189 millions de dollars d'ici 2002. (Les bourses de courses de chevaux Thoroughbred ont plus que doublé, passant de 45 millions de dollars à 112 millions25.) Étant donné que les enjeux dans les hippodromes sont demeurés relativement constants, l'augmentation des montants des bourses provient principalement des revenus tirés des machines à sous. Les bourses supplémentaires ont stimulé la croissance dans l'industrie, avec une augmentation du nombre de chevaux de course Standardbred d'environ 1 000, soit 17 pour cent sur une période de cinq ans, et une hausse du tiers du nombre de propriétaires, d'officiels et les personnes travaillant sur les champs de courses qui sont titulaires de licence26.

Pour la période 1998-2002, les producteurs ont répondu à l'enquête ont signalé une augmentation moyenne de 50 pour cent du nombre de chevaux - y compris les juments, étalons, yearlings et chevaux de course, soit une augmentation moyenne de 250 pour cent de la valeur globale de chevaux, et un doublement des valeurs d'investissement pour les terrains, les installations et l'équipement. Dans l'ensemble, l'étude estime que les revenus tirés des machines à sous ont contribué à la sensibilisation, à l'entraînement et aux courses de 13 906 à 15 717 chevaux de plus par an d'ici 2002 et de 625,1 à 666,6 millions de dollars de plus des valeurs de chevaux en 2002 qui aurait pu exister si les revenus des machines à sous n'avaient pas été fournis27.

Comparaison des bourses avec celles des États-Unis

Alimentées par les recettes des machines à sous, les bourses de l'Ontario sont devenues parmi les plus importantes en Amérique du Nord. Voici quelques chiffres comparatifs des organisations de courses qui sont en concurrence avec l'Ontario, le tout en dollars canadiens (voir figures 3 à 5)28.

Pour les Thoroughbred, en 2010, la bourse moyenne en Ontario était de 42 000 $, la plaçant au troisième rang derrière celle du New Jersey (59 000 $) et celle du Kentucky (46 000 $), mais devant celle de New York (33 000 $). En 2009, la Californie a été au premier rang à 42 000 $ et l'Ontario était à égalité en deuxième position avec New York et le New Jersey à 40 000 $.

En course Standardbred, les bourses moyennes de l'Ontario, pour être élevées, sont moins exceptionnelles. En 2010, l'Ontario et de New York étaient à égalité au quatrième rang avec une bourse moyenne de 11 000 $, derrière le Kentucky à 20 000 $ et la Pennsylvanie et le New Jersey à 15 000 $.

Ce qui est exceptionnel, cependant, c'est la bourse totale disponible pour la course Standardbred en Ontario, grâce au programme des machines à sous dans les hippodromes. Depuis plusieurs années, l'Ontario est le chef de file nord-américain du total des bourses Standardbred payées. En 2010, les bourses Standardbred en Ontario ont totalisé 168 millions de dollars, loin devant New York avec 121 millions et la Pennsylvanie avec 106 millions. L'offre de bourses a mené à un nombre étonnant de courses de chevaux Standardbred en Ontario en 2010, avec près de 40 pour cent de plus que la juridiction suivante, New York.

Comparaison entre les bourses moyennes des courses de chevaux Thoroughbred en Amérique du Nord
Figure 3 : Comparaison entre les bourses moyennes des courses de chevaux Thoroughbred en Amérique du Nord


omparaison entre les bourses moyennes des courses de chevaux Standardbred en Amérique du Nord
Figure 4 : Comparaison entre les bourses moyennes des courses de chevaux Standardbred en Amérique du Nord


Comparaison entre plusieurs courses de chevaux Standardbred en Amérique du Nord
Figure 5 : Comparaison entre plusieurs courses de chevaux Standardbred en Amérique du Nord

Secteur de la reproduction

Les éleveurs ont bénéficié du programme des machines à sous dans les hippodromes, mais moins que d'autres secteurs de l'industrie. Publié en 2008, le rapport du comité de planification stratégique sur l'industrie des courses et de l'élevage de chevaux (le rapport Sadinsky) constate que l'effet de retombée des revenus des machines à sous sur le secteur de l'élevage entre 1997 et 2006 a été minime. Alors que le nombre de yearlings vendus a progressé, le prix moyen pour la race Thoroughbred n'a augmenté que de façon marginale et a en fait diminué pour les chevaux Standardbred.

Ce résultat pourrait être attribuable au fait que le programme des machines à sous dans les hippodromes ne dictait pas la destination des bourses, et les fonds étaient donc consacrés à des courses qui n'étaient pas limitées aux chevaux élevés en Ontario. Les propriétaires ont peut-être décidé qu'il était plus sûr d'acheter des chevaux plus âgés et mieux établis là où ils étaient élevés et de les faire courir pour des bourses plus élevées, au lieu de risquer d'investir dans des yearlings ontariens encore jamais mis à l'épreuve29.

Le marché des chevaux de course

Les bourses élevées rendues possibles par le programme des machines à sous dans les hippodromes ont également attiré des chevaux étrangers à des courses en Ontario. En 2002, les produits étrangers représentaient 65 pour cent du marché ontarien des courses de chevaux Thoroughbred et près de 20 pour cent de celui des Standardbred. En même temps, les gains des propriétaires sont devenus plus concentrés, puisque 10 pour cent des propriétaires ont réclamé 60 pour cent des recettes en 2003. Les bourses élevées soutenues par les revenus tirés des machines à sous semblent partiellement responsables du fait que de riches propriétaires ont apporté leurs chevaux en Ontario pour rivaliser avec les propriétaires moins fortunés de l'Ontario30.

L'expérience du Québec31

Les recettes provenant des appareils de loterie vidéo (ALV) ont contribué à soutenir l'industrie des courses de chevaux au Québec avant son effondrement en 2008 et 2009. Historiquement, le Québec a eu quatre hippodromes, tous consacrés aux chevaux Standardbred. L'effondrement a suivi la faillite de la compagnie qui exploitait les quatre champs de courses. Un groupe sans but lucratif appelé le Club Jockey du Québec (CJQ) travaille actuellement pour relancer l'industrie.

Les champs de courses s'étaient déjà heurtés à des difficultés financières, et ils ont été achetés par un organisme du gouvernement québécois, qui en a transféré la gestion au secteur privé en 2005. Le gouvernement a fourni environ 450 millions de dollars pour soutenir l'industrie entre 1995 et 2009, grâce au retour recettes fiscales générées par les paris et 15 pour cent des recettes provenant des appareils de loterie vidéo dans les hippodromes. La part de l'exploitant est passée à 22 pour cent pour les appareils de loterie vidéo aux « ludoplexes » ouverts dans deux hippodromes en 2007. Un autre ludoplexe prévu n'a pas été construit et apparemment ceux qui ont ouvert étaient moins populaires que prévu. Le gouvernement a refusé de fournir une aide supplémentaire lorsque les recettes sont révélées insuffisantes pour soutenir le plan d'affaires de l'exploitant privé.

Le CJQ a obtenu les droits aux paris sur Internet relativement aux courses nord-américaines diffusées simultanément sur le marché québécois, et il s'en est servi pour financer des bourses de courses Standardbred en direct à l'hippodrome de Québec à partir de 2010. Après avoir appris que l'hippodrome de Québec ne serait plus disponible, le CJQ acheté l'hippodrome désaffecté de Trois Rivières et envisage d'offrir des courses en direct à partir de là dès l'automne 2012.

Le CJQ prévoit des bourses de 1,6 million de dollars en 2013, passant à 2,5 millions de dollars en 2015, à peine 10 pour cent des quelque 25 millions de dollars de bourses offertes au milieu des années 2000. En outre, le nombre de poulinières au Québec a chuté, passant d'environ 1 800 en 2008-2009 à environ 100 aujourd'hui. En octobre 2009, le gouvernement du Québec a lancé un programme de 9,2 millions de dollars d'aide à la transition pour les éleveurs de chevaux de race Standardbred, qui s'est terminé en mars 2012. Beaucoup d'éleveurs ont soit vendu leurs fermes, soit fait faillite.

5. Revenus et bourses de l'industrie des courses de chevaux

Nous examinons maintenant de plus près la façon dont les revenus tirés des machines à sous s'insèrent dans la structure financière de l'industrie et dans son modèle d'affaires.

Aujourd'hui, les courses de chevaux en Ontario sont financées principalement à partir de deux sources :

  • une commission de 20 pour cent sur les revenus nets des machines à sous dans les 17 hippodromes
  • une commission de 20 pour cent sur les paris mutuels

Comme salles de machines à sous de l'OLG, les champs de courses ne peuvent pas faire payer l'admission ou le stationnement. Quelques champs de courses reçoivent des revenus accessoires de l'exploitation d'établissements de restauration, mais pas tous.

Revenus des machines à sous

Des commissions engendrées par les machines, la moitié, soit 10 pour cent, est versée aux exploitants d'hippodromes pour couvrir le loyer, les améliorations des immobilisations et les opérations de la journée de course, et l'autre moitié, 10 pour cent, aux professionnels du cheval au champ de courses. Environ 90 pour cent de la portion versée aux professionnels du cheval des revenus tirés des machines à sous soutient les bourses, tandis que 8 pour cent est attribué à des programmes d'amélioration des chevaux et 1,5 pour cent aux associations hippiques32.

La part de l'industrie dans les revenus nets des machines à sous en 2011-2012 s'élève à 345 millions de dollars. En conséquence des accords initiaux qui ont mis en place le programme des machines à sous dans les hippodromes, la formule de 10 pour cent / 10 pour cent pour la répartition des revenus tirés des machines à sous s'applique à tous les champs de courses sans référence aux besoins, au marché local ou à d'autres critères.

Les paris mutuels

Au Canada, les paris sur les chevaux se font par l'intermédiaire du système de pari mutuel. Tous les montants des enjeux sur une course sont combinés. Les chances de gagner sont calculées en partageant le montant des enjeux parmi les parieurs gagnants après déductions connues (pour les taxes et les frais, les charges d'exploitation et les bourses).

En Ontario, chaque exploitant d'hippodrome conserve environ 20 pour cent des enjeux bruts effectués à son champ de courses. La moitié de cette somme est conservée par l'exploitant et l'autre moitié finance les bourses, selon un accord avec l'association des professionnels du cheval à l'hippodrome. Un faible pourcentage du montant des enjeux est consacré aux prélèvements fédéraux et provinciaux, et le reste (environ les trois quarts de la mise totale) est retourné aux parieurs gagnants.

Les enjeux en direct - c'est-à-dire à l'hippodrome où se déroule la course - ne comptent que pour environ 10 pour cent du pari mutuel. Les salles de paris hors hippodrome génèrent 46 pour cent des paris, tandis que téléphone et Internet représentent 23 pour cent et les paris inter-champs (placer un pari depuis un hippodrome de l'Ontario sur une course se déroulant à un autre) comptent pour 21 pour cent33. Comme on peut lire dans une étude de référence de 2004 sur l'industrie34, ERL a observé une baisse des paris en direct à cause de l'évolution technologique bien avant l'introduction des machines à sous dans les hippodromes. Les professionnels du cheval partagent aussi le produit de ces formes de paris, bien que la répartition varie selon le lieu et la façon dont les paris sont placés et les termes de l'accord conclu avec l'exploitant de l'hippodrome.

La technologie moderne permet également de l'Ontario d'importer et d'exporter des courses et des paris, quoique l'équipement et les systèmes concernés soient coûteux. Il est difficile de généraliser l'impact financier, puisque chaque champ de courses a signé ses propres accords sur la diffusion simultanée et les modalités varient considérablement. En tout, 66 pour cent des paris en Ontario sont associés à des produits de course étrangers. Les hippodromes de l'Ontario envoient également leurs signaux de course à d'autres marchés. Lorsque cela est fait, l'hippodrome type de l'Ontario reçoit 3 à 4 pour cent des enjeux, ce qui amène environ 20 millions de dollars par an du montant des paris qui se déroulent à l'extérieur de l'Ontario. Ces revenus sont généralement répartis de manière égale avec les professionnels du cheval35.

Le niveau de pari mutuel dépend de la qualité du produit de course. Pour attirer les paris, les dates des courses doivent avoir des cartes complètes, des champs pleins, des chevaux compétitifs et un considérable montant d'enjeux, à savoir moins 1 million de dollars par jour pour la plupart des courses de Thoroughbred. (Dans le système de pari mutuel, le montant des enjeux est réparti entre les gagnants. Une bourse importante est nécessaire pour empêcher les paris de dernière minute de changer radicalement les chances paiement.)

En 2011, les paris mutuels sur les courses hippiques ont totalisé 999 millions de dollars en Ontario. La part du pari mutuel dans les revenus de l'industrie est d'environ 200 millions de dollars par an.

Sources de financement des bourses

L'industrie des courses de chevaux est menée par les bourses, qui sont distribuées à 90 pour cent au propriétaire du cheval, à 5 pour cent au jockey ou conducteur, et à 5 pour cent à l'entraîneur.

En 2011, des bourses de 260 290 400 $ ont été gagnées pour des courses en Ontario. Sur ce total, 35 pour cent sont allés à des Thoroughbred, 63 pour cent à des Standardbred et 2 pour cent à des Quarterhorse.

La majorité des bourses versées en Ontario ne vient pas de parieurs sur les chevaux, mais d'utilisateurs de machines à sous. En 2010, le financement le programme des machines à sous dans les hippodromes constituait 63,6 pour cent des bourses. La proportion varie d'un champ de courses à l'autre. (Voir le tableau 1 et la figure 6.) Woodbine et Mohawk comptent pour près de 80 pour cent du pari mutuel dans la province et une part relativement faible de 40 à 50 pour cent de leur bourse vient du programme des machines à sous dans les hippodromes. À d'autres champs de courses, cependant, le programme des machines à sous dans les hippodromes représente plus de 90 pour cent des bourses. En outre, les frais de nomination et d'entrée ne représentent qu'une petite partie - moins de 5 pour cent - de la bourse totale de l'Ontario36.

La source d'argent de la bourse varie également selon la race, avec 49 pour cent de bourses de Thoroughbred, mais seulement 21 pour cent des bourses Standardbred, dérivées du pari mutuel . Les courses de chevaux Standardbred sont beaucoup plus tributaires des recettes de machines à sous pour les bourses.

Tableau 1 - Hippodromes et bourses - 2010
Tous les chiffres sont estimatifs

  Hippodrome
--
nom
Municipalité Entreprise
--
statut
Bourse totale
(M $)
Total machines à sous dans la bourse
(M $)
Total des enjeux dans la bourse
(approx.)
(M $)
% des machines
dans la bourse
(approx.)
Courses
--
dates
2010
2012
1 Hippodrome de Woodbine Toronto Sans but lucratif 118,5 $ 58,8 $ 59,7 $ 49,6 % 297
2 Hippodrome Mohawk Milton Sans but lucratif 37,3 $ 15,4 $ 21,9 $ 41,3 % 98
3 Hippodrome de Rideau Carleton Ottawa But lucratif 17,3 $ 14,2 $ 3,1 $ 82,1 % 159
4 Flamboro Downs Hamilton But lucratif 15,6 $ 12,1 $ 3,5 $ 77,6 % 188
5 Georgian Downs Barrie But lucratif 14,0 $ 12,7 $ 1,3 $ 90,9 % 103
6 Western Fair London Sans but lucratif 11,8 $ 10,2 $ 1,6 $ 86,3 % 123
7 Hippodrome de Fort Erie1 Fort Erie But lucratif 8,6 $ 4,1 $ 4,4 $ 48,2 % 81
8 Kawartha Downs Cavan-Monaghan But lucratif 7,4 $ 6,6 $ 0,8 $ 89,3 % 96
9 Grand River Centre Wellington Sans but lucratif 6,6 $ 4,4 $ 2,2 $ 66,3 % 65
10 Hippodrome de Windsor Windsor But lucratif 6,2$ 4,1 $ 2,1 $ 66,5 % 88
11 Ajax Downs2 Ajax But lucratif 5,1 $ 11,0 $ 0 100 % 40
12 Sudbury Downs Sudbury But lucratif 4,9 $ 4,9 $ 0 100 % 62
13 Hiawatha Horse Park Sarnia But lucratif 3,6 $ 3,0 $ 0,7 $ 81,6 % 44
14 Hippodrome de Hanover Hanover Sans but lucratif 2,6 $ 2,2 $ 0,4 $ 85,4 % 30
15 Hippodrome de Woodstock Woodstock But lucratif 2,6 $ 2,5 $ 0,1 $ 95,7 % 23
16 Hippodrome de Clinton Central Huron Sans but lucratif 1,7 $ 1,2 $ 0,5 $ 71,4 % 19
17 Hippodrome de Dresden Chatham-Kent But lucratif 1,7 $ 1,3 $ 0,4 $ 76,0 % 23
Total 265,5 $ 168,7 $ 102,7 $ MOY
63,6 %
1,539

1Fort Erie reçoit un montant fixe de 5,6 millions de dollars par année,
2Les professionnels du cheval à Ajax renoncent aux revenus en faveur de l'exploitant de l'hippodrome, et les bourses sont uniquement financées par les machines à sous. Les bourses n'ont pas été intégralement versées pendant l'année.

Les hippodromes de l'Ontario : pourcentage des revenus de machines à sous par rapport aux bourses

Figure 6 - Les hippodromes de l'Ontario : pourcentage des revenus de machines à sous par rapport aux bourses

Nouveaux flux de revenus potentiels

En 1995, l'Ontario Horse Racing Industry Association a publié un plan stratégique qui préconisait l'innovation, en observant que l'industrie n'avait rien changé à la façon dont elle présente son principal produit : les courses. Malgré les améliorations apportées depuis lors, cette observation est encore vraie.

L'industrie pourrait envisager de nouveaux types de pari mutuel paris offerts dans d'autres pays, par exemple, le Super High Five, où le parieur choisit les cinq premiers chevaux dans l'ordre d'arrivée, ou le Flexibet où le parieur choisit le montant du pari. Les paris fixes, dont on dit qu'ils comptent pour environ un quart des enjeux hippiques dans le monde, constituent une autre possibilité. Dans ce système, chaque pari est fait individuellement entre le parieur et l'opérateur et le paiement est convenu au moment où le pari est vendu. Une autre idée mentionnée au comité est la loterie hebdomadaire V75 en Suède, qui lie la cagnotte aux résultats de sept courses hippiques. Puisque la mise de base est d'environ 10 cents, des milliers de combinaisons peuvent être jouées à peu de frais. Certaines de ces initiatives nouvelles exigeraient des changements législatifs, réglementaires ou de politique gouvernementale.

Un projet de loi fédéral qui a adopté par la Chambre des communes et est actuellement devant le Sénat propose de légaliser les paris sur des événements sportifs ou athlétiques uniques. Au Canada, il est maintenant légal de parier sur une série d'événements sportifs, mais pas sur un seul. Si cette loi est adoptée, les preneurs aux livres sportifs seraient autorisés et pourraient être situés dans les hippodromes.

6. Organismes de réglementation et programmes régissant l'industrie

Les organismes de réglementation fédéraux et provinciaux, travaillant en collaboration, supervisent le fonctionnement de l'industrie ontarienne des courses de chevaux.

Agence canadienne du pari mutuel

L'Agence canadienne du pari mutuel (ACPM), organisme d'Agriculture et Agroalimentaire Canada, réglemente et supervise le pari mutuel sur les courses de chevaux aux hippodromes du Canada. Sa mission est de veiller à ce que le pari mutuel soit mené d'une manière qui soit équitable pour le public. L'ACPM est financée par un prélèvement de 0,8 pour cent sur chaque pari placé au Canada.

Elle est chargée de la surveillance des activités de pari mutuel. Ses agents :

  • vérifient et surveillent tous les systèmes informatisés de paris (totalisateurs)
  • vérifient la distribution des prix
  • mènent des enquêtes sur les cas d'irrégularité
  • font respecter les règlements et politiques et veillent à la conformité

Nombreux sont les médicaments et drogues qui, administrés aux chevaux, peuvent influer sur les résultats d'une course. L'ACPM possède un programme de contrôle des drogues vise à prévenir l'utilisation non réglementée de drogues ou de médicaments chez les chevaux qui participent à des courses faisant l'objet d'un pari mutuel. Des échantillons de sang et d'urine sont prélevés sur les chevaux avant ou après une course et sont analysés dans un laboratoire. Quand la présence d'une substance contrôlée est détectée, l'organisme provincial de réglementation (la Commission des courses de l'Ontario) est informé et prend les mesures qui s'imposent. L'ACPM effectue également des recherches pour développer et améliorer les méthodes d'analyse en vue de la détection des drogues.

Commission des courses de l'Ontario

Initialement créée en 1950, la Commission des courses de l'Ontario (CCO) a été transformée en un organisme de réglementation autosuffisant en 2000. Le mandat de la CCO est de diriger, gouverner et de contrôler l'industrie des courses de chevaux et d'assurer la confiance du public dans l'honnêteté et l'intégrité du sport. Sa structure organisationnelle comprend une administration chargée du fonctionnement quotidien et un conseil d'administration responsable de la gouvernance et la prise de décision.

Le budget de la CCO a augmenté de 5,4 millions de dollars en 2001 à 12,2 millions de dollars en 2011. Les revenus sont tirés des droits de licence, des amendes et un pourcentage prélevé sur les paris et bourses.

Les fonctions de réglementation de base de la CCO comprennent :

  • Arbitrer toutes les courses : trois officiels (juges ou commissaires) sont délégués pour superviser les courses qui se disputent dans les hippodromes accrédités.
  • Approuver les dates des courses
  • Enquêtes et conformité
  • Délivrance de licences aux personnes directement impliquées dans les courses
  • Entendre les appels concernant les décisions rendues par les juges et les commissaires ou le directeur
  • Audiences publiques sur des questions administratives ou pour obtenir les suggestions du public au sujet des programmes ou politiques
  • La surveillance des hippodromes, y compris la délivrance de licences et la révision annuelle des plans d'affaires

La CCO gère des programmes administratifs tels que le Programme des courses de l'Ontario et des programmes de perfectionnement de l'industrie, y compris le Programme d'amélioration du cheval et le Programme de développement de l'industrie des courses de chevaux.

Programme de courses de l'Ontario

Le programme de courses de l'Ontario (ORP) a été lancé en 2011 en réponse à la question de la baisse des dates des courses et des bourses inégales dans certains hippodromes. Développé en collaboration avec les parties prenantes, l'ORP est conçu pour améliorer les courses de Standardbred en coordonnant le nombre et la répartition des dates des courses sur tous les champs de courses Standardbred en Ontario.

Les principales caractéristiques du programme sont les suivantes :

  • Un nouveau cadre pour l'attribution de dates de courses Standardbred
  • Classification des cartes de courses (Grassroots, Signature ou Premier)
  • Gestion coordonnée des bourses (y compris les montants des enjeux)
  • Des conditions de course normalisées.

La CCO a l'intention de travailler avec l'industrie Standardbred pour améliorer le programme, qui en est à sa deuxième année de mise en œuvre et de suivi, et elle peut l'étendre à l'industrie Thoroughbred à l'avenir.

Programme d'amélioration du cheval

Le Programme d'amélioration du cheval (HIP) est un programme incitatif, concernant le nombre et la qualité des chevaux issus de l'élevage ontarien, instauré en 1974. La Commission a assumé la responsabilité de la gestion et de l'administration du HIP en 2005. Les fonds du programme sont utilisés en vue de compléter les bourses pour les chevaux de l'Ontario, d'offrir des récompenses financières aux propriétaires et aux éleveurs et de payer pour la recherche, le marketing, la promotion et l'administration.

Les revenus du HIP proviennent des paris, des machines à sous et d'autres sources. Les ressources financières des races varient. Les paris représentent 76 pour cent des revenus du HIP pour les chevaux Thoroughbred, mais seulement 44 pour cent pour les Standardbred. En conséquence, le programme d'amélioration des chevaux Standardbred est beaucoup plus tributaire des recettes de machines à sous. Voir le tableau 2.

Les dépenses du HIP diffèrent quelque peu pour les courses de Thoroughbred et Standardbred. Dans l'ensemble, 83 pour cent des dépenses du HIP sont affectées aux bourses - 85 pour cent des dépenses de Standardbred et 79 pour cent des dépenses de Thoroughbred.

HIP soutient l'Ontario Sire Stakes programme, composé d'une série de courses Standardbred qui sont limitées aux chevaux issus d'élevages ontariens. Les 15 champs de courses de course Standardbred participent. En 2011, les bourses de l'OSS ont totalisé 19,3 millions de dollars. Un programme similaire, mais moins étendu, de géniteurs existe pour les Thoroughbred à Woodbine et Fort Erie.

Comme le comité l'a appris, l'industrie est fière du HIP et croit qu'il a contribué au calibre international des courses et de l'élevage en Ontario. Le programme oriente les revenus dans le secteur de l'élevage afin de maximiser l'impact économique des courses en Ontario. Il a encouragé la qualité et la compétitivité de la race en Ontario. L'Ontario se classe maintenant au cinquième rang des pays d'Amérique du Nord pour le nombre de juments accouplées avec des étalons Thoroughbred38. Le nombre de juments des États-Unis accouplées à étalons Standardbred de l'Ontario a augmenté de plus de 70 pour cent au cours des quatre dernières années, attirant les dollars de l'étranger39. Le programme aide également à contrer la concurrence intense des États voisins, comme New York, la Pennsylvanie et l'Illinois, qui investissent des sommes énormes dans leurs industries de courses de chevaux.

Sources
de revenus
Thoroughbred Standardbred Total des
revenus
du HIP
Prélèvement
sur les paris
14 384 163 $
75,0 %
10 054 160 $
40,2 %
24 438 323 $
55,3 %
Incitatif
aux éleveurs*
1 381 654 $
7,2 %
1 313 011 $
5,3 %
2 694 665 $
6,1 %
Revenus
des machines
à sous
3 327 005 $
17,3 %
9 872 179 $
39,5 %
13 199 184 $
29,9 %
Frais
de saillie
12 900 $
0,1 %
15 000 $
0,1 %
27 900 $
0.1 %
Frais de
résidence
des juments
-
-
91 400 $
0,4 %
91 400 $
0.2 %
Intérêts et
revenus
divers
80 307 $
0,4 %
117 412 $
0,5 %
197 719 $
0.4 %
Frais de nomination/
continuation/
commence-
ment,
frais de saillie
-
-
3 543 450 $
14,2 %
3 543 450 $
8.0 %
Totals
19 186 29 $
100 %
25 006 612 $
100 %
44 192 641 $
100 %
* Les revenus représentent une portion de la réduction des taxes sur le pari mutuel attribuée aux programmes d'encouragement des éleveurs.
Programme de développement de l'industrie des courses de chevaux Quarterhorse

Le Programme de développement de l'industrie des courses de chevaux Quarterhorse (QHRIDP) a commencé à fonctionner en 2006 pour soutenir une industrie forte et durable dans ce secteur en Ontario. La CCO reçoit la part des professionnels du cheval dans les revenus du programme des machines à sous dans les hippodromes à Ajax Downs pour planifier et exécuter le programme en coopération avec les parties prenantes. Le programme a reçu 8,5 millions de dollars en 2011, montant qui a été réparti entre des bourses, des incitations et des récompenses aux éleveurs et le développement de l'industrie.

7. Constatations du comité

Le gouvernement a chargé le comité de fournir des conseils sur la transition de l'industrie des courses de chevaux à un modèle viable. Pour ce faire, la première étape consiste à déterminer l'impact de la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes et d'évaluer le fondement de la viabilité de l'industrie des courses de chevaux. Puis, avec ces paramètres, nous pouvons déterminer les actions nécessaires pour que l'industrie évolue vers la viabilité.

Mais une idée plus vaste large sous-tend tout notre travail : celle de l'engagement envers l'intérêt public. Notre principal objectif est de fournir des conseils qui servent le public, et l'ensemble de nos délibérations et analyses ont eu lieu dans ce contexte. Avant d'estimer l'impact de la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes, nous allons expliquer plus en détail notre point de vue sur l'intérêt public.

Intérêt public

L'intérêt public par rapport aux courses de chevaux a des aspects tangibles et moins tangibles.

Impact culturel

Pour commencer par les aspects moins tangibles, ou moins facilement quantifiables, les courses de chevaux sont ancrées dans la culture de l'Ontario. Leurs origines remontent avant la Confédération, et c'est a été la pierre angulaire de notre système de jeu moderne. La beauté des chevaux et l'excitation des courses se sont combinées pour offrir une forme de divertissement populaire pendant des décennies. Par ailleurs, ce sport est apprécié par différentes communautés culturelles dans notre société diversifiée. Il constitue également un pont entre les zones rurales et urbaines de l'Ontario et relie notre monde de haute technologie avec une ère pastorale plus simple. De l'avis du comité, les courses de chevaux en tant que sport constituent un atout précieux sur les plans social, culturel et communautaire.

Impact économique

L'intérêt public tangible inhérent à des courses de chevaux est la création de l'activité économique, de l'emploi et des revenus du gouvernement.

Comme indiqué plus haut, nous estimons que l'industrie génère pour 2 à 2,5 milliards de dollars en dépenses brutes en Ontario chaque année. Les recettes fiscales qui en résultent sont considérables, bien que difficiles à mesurer avec précision.

L'expansion de l'industrie du jeu dans les années 1990 s'explique en grande partie par le désir d'attirer les joueurs américains aux casinos frontaliers. Près de deux décennies plus tard, le flux de revenus de visiteurs américains s'est largement évaporé. Cependant, au cours de la même période, l'industrie des courses de chevaux de l'Ontario a augmenté ses revenus nets de paris étrangers sur le produit ontarien, qui se situe maintenant à environ 20 millions de dollars par an. Les éleveurs reçoivent actuellement 10 millions de dollars par an de clients américains en frais de saillie et de vente. L'Ontario bénéficie de ces revenus étrangers.

Le comité estime que l'industrie des courses de chevaux soutient 20 000 à 30 000 emplois équivalents temps plein, ce qui se traduit par de l'emploi pour des milliers d'autres personnes lorsque le travail à temps partiel et saisonnier est pris en considération. Au cours des consultations, nous avons appris que les compétences des personnes qui travaillent dans la zone du dernier droit, les granges d'élevage et les écuries d'entraînement ne sont pas transférables au-delà de l'industrie hippique. Les professionnels du cheval aiment leur travail et veulent garder leur emploi; dans de nombreux cas, ils n'ont guère d'autre choix. Avec un taux d'emploi d'environ un ETP par cheval, l'industrie des courses de chevaux est un important créateur d'emplois en Ontario.

Constatations du comité :

Les courses de chevaux engendrent des dépenses, des emplois, des exportations et des recettes fiscales. Par ailleurs, les courses de chevaux représentent un atout culturel pour les collectivités de l'Ontario. Compte tenu de l'importance de l'intérêt public par rapport aux courses de chevaux, la province devrait adopter une stratégie de jeux qui accorde une place de choix aux courses de chevaux.

Reddition de comptes

L'intérêt public exige aussi la responsabilité par rapport à l'utilisation des fonds publics, mais c'est un aspect faible en ce qui concerne le programme des machines à sous dans les hippodromes. Comme le rapport Sadinsky l'a mentionné, même si le programme des machines à sous dans les hippodromes avait au début des objectifs tels que l'amélioration de la course en direct et le soutien au secteur agricole, des repères clairs n'ont pas été mis en place pour suivre la réalisation de ces objectifs. Le gouvernement a simplement versé de l'argent à l'industrie sans directives ou exigences, ce qui a nourri une mentalité selon laquelle elle y avait droit40. La même formule de financement - 10 pour cent des revenus tirés des machines à sous aux exploitants des champs de courses, et 10 pour cent aux professionnels du cheval via les bourses - a été appliquée à tous les emplacements sans égard aux besoins, au marché local ou à d'autres conditions.

Le gouvernement a choisi de faire de notre comité une entité non partisane dont les membres représenteraient les trois partis politiques parce que c'est l'argent public qui est en jeu dans la transition de l'industrie des courses de chevaux - une ressource précieuse qui doit être ménagée avec soin dans le contexte financier actuel. À l'avenir, tous les fonds publics engagés dans l'industrie doivent être assortis d'objectifs, de critères, d'outils de mesure et de rapports transparents.

Subvention ou partenariat?

Le comité estime que l'approche sans obligations du programme des machines à sous dans les hippodromes est l'une des raisons pour lesquelles l'industrie en est venue à penser que les revenus des machines à sous leur appartenaient. En fait, de l'avis du comité, c'est de l'argent public appartenant à la population de l'Ontario et le gouvernement peut le rediriger vers d'autres fins s'il conclut que c'est dans l'intérêt public. Le libellé de la lettre d'intention établissant le programme renforce ce point de vue. Il décrit le but le programme des machines à sous dans les hippodromes comme étant de promouvoir les courses en direct dans la province et par la suite bénéficier le secteur agricole en Ontario par le soutien aux courses de chevaux. (nous soulignons)

Dans les consultations que nous avons souvent entendu le programme des machines à sous dans les hippodromes appelé, non pas une subvention, mais un partenariat. S'il s'agit d'un partenariat, il est très unilatéral. Il peut fonctionner à merveille pour l'industrie, mais quel intérêt pour le public?

Comme nous l'avons suggéré, l'objectif initial du programme était de stabiliser l'industrie, et non de la gonfler immensément. Grâce à l'afflux de l'argent des machines à sous, et sans être gênée par des exigences de reddition de comptes, l'industrie a connu une croissance inattendue, imprévue et non viable à terme. Comme il a été indiqué plus haut, l'Ontario a, de loin, le plus grand nombre de courses Standardbred et la bourse brute la plus élevée pour les Standardbred en Amérique du Nord. Le total des bourses pour les courses de Thoroughbred et Standardbred a plus que doublé au cours des quatre premières années du programme des machines à sous dans les hippodromes. Les résultats ont dépassé toutes les attentes. Clairement l'objectif de politique publique de la stabilité aurait pu être atteint avec une formule de financement beaucoup moins généreuse. Mais la croissance n'était accompagnée d'aucun système de surveillance pour signaler la nécessité d'une correction de trajectoire.

Avant 1998, le modèle économique de l'industrie a été basé sur les paris mutuels. Après, il a été déformé. Nous assistons maintenant à une situation dans laquelle une douzaine hippodromes de la province tire plus de 70 pour cent des montants de bourses des recettes machines à sous. Il existe des champs de courses qui comptent sur les machines à sous pour plus de 90 pour cent des bourses. Les aspects économiques de l'industrie en sont venus à reposer sur une force externe qui n'est pas liée à des courses de chevaux ou de sa base de clients, à savoir, les machines à sous. En fin de compte, le programme des machines à sous dans les hippodromes a eu un effet pervers sur le développement de l'industrie.

Un autre problème avec le programme des machines à sous dans les hippodromes a été le manque de transparence. Cela n'est pas surprenant étant donné l'absence de repères ou d'autres conditions pour l'obtention de financement. Les champs de courses ne sont pas tenus de rendre compte ou faire rapport sur la façon dont ils ont dépensé la part de l'opérateur de l'argent du programme des machines à sous dans les hippodromes, de sorte qu'ils n'ont pas fait.

Lors de visites de champs de courses, on peut voir que certains exploitants ont investi dans la modernisation de leurs infrastructures, l'amélioration de commodités aux clients et le développement des marchés, mais pas tous. En outre, l'industrie dans son ensemble a peu fait pour moderniser ou reconditionner son produit ou même, jusqu'à récemment, réfléchir très sérieusement à son avenir. L'accès à l'argent machines à sous a permis à l'industrie d'éviter de faire ce que tout autre secteur a eu à faire : se concentrer sur le consommateur et trouver sans cesse de nouveaux produits et de meilleurs services pour gagner de nouveaux clients et garder les anciens.

Constatations du comité :

Bien qu'il soit en dehors de notre mandat de nous prononcer sur le bien-fondé de la décision du gouvernement d'annuler le programme des machines à sous dans les hippodromes, nous allons néanmoins le faire parce que tant de gens à qui nous avons parlé préconisent son rétablissement. De l'avis du Comité, il ne relèverait pas d'une bonne politique publique de remettre en vigueur le programme des machines à sous dans les hippodromes. Le programme a contribué à des divisions d'une industrie qui manque de transparence, d'une vision commune et d'une orientation correcte sur le consommateur. Il serait possible pour le gouvernement de simplement réduire la part des recettes machines à sous vont à l'industrie, mais cela ne résoudrait pas les problèmes sous-jacents. De nouveaux investissements dans ce programme ne constitueraient pas une utilisation rationnelle des fonds publics et ne seraient pas bénéfiques pour l'industrie à long terme. La poursuite du programme des machines à sous dans les hippodromes permettrait à l'industrie de maintenir continuer à se soustraire aux défis de la concurrence dans le marché du divertissement d'aujourd'hui.

Impact de l'annulation du programme

Bien le programme des machines à sous dans les hippodromes comporte de sérieuses lacunes, le comité a conclu qu'une interruption pure et simple du flux des fonds publics dans l'industrie aurait des conséquences funestes. Un juste milieu doit être trouvé qui préserve le cœur de l'industrie tout en réduisant le soutien public.

Pour fonder ses conseils sur la transition vers un modèle durable, le comité a cherché une projection exacte de l'industrie des courses de chevaux en Ontario après la fin du programme des machines à sous dans les hippodromes. Après avoir examiné les observations des organismes de l'industrie et du gouvernement, et à la lumière de l'expérience récente au Québec, un fait est indéniable.

Constatation du comité :

Sans revenus tirés des machines à sous ou une nouvelle source de revenus, l'industrie des courses de chevaux en Ontario cessera d'exister.

Impact sur les affaires

Pour continuer en tant qu'industrie, c'est à dire comme une entreprise commerciale viable, les courses de chevaux doivent conserver trois ingrédients essentiels : les hippodromes, les dates et bourses de courses, et les produits.

Hippodromes

Hippodromes de l'Ontario comprennent une variété de modèles avant et sans but lucratif, mais quel que soit le statut de propriété, les structures de coûts fondamentales sont les mêmes. Pour faire des courses, les propriétaires doivent maintenir l'infrastructure des champs de courses, proposer des aménagements adéquats pour les chevaux, les personnes et le matériel, organiser des paris mutuels et répondre aux exigences réglementaires.

À l'heure actuelle, les hippodromes paient les coûts fixes et variables de la tenue de courses à partir de deux sources principales de revenus : 10 pour cent des montants des enjeux de pari mutuel et de 10 pour cent des revenus des machines à sous.

Le comité a interviewé tous les propriétaires de champs de courses en Ontario en posant une question fondamentale : Pouvez-vous effectuer des courses avec seulement les recettes provenant des paris mutuels?

La réponse était unanimement négative. Tous les propriétaires d'hippodromes en Ontario ont l'intention de mettre fin aux courses le 1er avril 2013.

Cette conclusion est renforcée par l'analyse de rentabilisation de base relativement au fonctionnement actuel des hippodromes. Même les plus solides, les hippodromes Woodbine et Mohawk, comptent sur les machines à sous pour près de la moitié de leur revenus, et la dépendance des plus petits est encore plus forte. Un seul propriétaire d'hippodrome, Great Canadian Gaming, est coté en bourse et tenu de publier des informations financières. Pour 2011, la société a déclaré des dépenses de 17 millions de dollars et des revenus de 34 millions de dollars, dont 25 millions des machines à sous, pour ses deux champs de courses de l'Ontario. La fin du programme des machines à sous dans les hippodromes mène la société à réduire la valeur de ses actifs de 57 millions de dollars.

Constatation du comité :

En l'absence d'une nouvelle source de revenus autre, aucun hippodrome de l'Ontario dispose d'un plan d'affaires viable pour poursuivre les opérations de course après le 31 mars 2013.

Dates et bourses des courses

Les dates et bourses des courses soutiennent l'économie de l'industrie des courses de chevaux et de l'élevage. Les dates des courses sont établies par le CCO compte tenu de la disponibilité des champs de courses et de fonds de bourses.

Pour calculer l'effet de la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes, le comité a demandé à la CCO de calculer à la fois les bourses et les dates des courses en fonction des revenus disponibles à partir du pari mutuel seulement. Le comité a demandé deux calculs : la bourse totale disponible si le nombre de dates de courses est le même qu'en 2011, et le nombre de dates des courses, si la bourse totale est la même qu'en 2011.

Courses de chevaux Thoroughbred

Pour les courses de Thoroughbred, la base de référence 2011 reflète 243 dates des courses, 2 150 courses et une bourse moyenne de 37 500 $. Le maintien d'une bourse moyenne de 37 500 $ avec seulement les revenus du pari mutuel se traduirait par 76 jours de course et 669 courses. D'autre part, le maintien de 243 dates de courses avec les revenus du pari mutuel se traduirait par une bourse de 11 674 $ en moyenne.

La CCO a fait remarquer que ces chiffres sont les meilleurs scénarios. Il est peu probable que des courses hippiques avec une saison considérablement réduits ou de petites bourses attireraient le même niveau d'activité de jeux. Le résultat le plus probable est une baisse des montants des enjeux de pari mutuel, ce qui éroderait rapidement les bourses disponibles, à tel point que les courses de chevaux Thoroughbred deviendraient totalement non viables.

Dans le meilleur des cas, en supposant qu'un champ de courses réussit à demeurer ouvert, l'industrie de Thoroughbred serait réduite à une saison de deux mois d'été avec des chevaux d'ailleurs, qui ne soutiendrait aucune industrie provinciale de cheval Thoroughbred.

Courses de chevaux Standardbred

La référence pour les courses de Standardbred en 2011 est 1 262 dates de courses, 14 383 courses et une bourse moyenne de 10 119 $.

Le maintien de cette bourse moyenne avec l'argent du pari mutuel équivaudrait à 166 dates de courses et 1 887 courses. Sinon, le maintien de 1 262 dates des courses avec l'argent du pari mutuel se traduirait par une bourse moyenne de 1 328 $.

La réduction de la taille des bourses ou des dates des courses aurait un effet néfaste sur le montant des enjeux de pari mutuel, avec la même érosion que celle prévue pour les courses de Thoroughbred.

Le revenu disponible à partir du pari mutuel ne peut soutenir une industrie professionnelle de courses Standardbred.

Courses de chevaux Quarterhorse

Les courses de chevaux Quarterhorse comptaient 39 dates de course et 354 courses pour une bourse moyenne de 11 137 $ en 2011. La même bourse moyenne au montant des enjeux de pari mutuel se traduirait par une date de course et 11 courses. Le maintien du même nombre de dates des courses se traduirait par une bourse moyenne de 1 887 $.

Le revenu disponible à partir du pari mutuel ne peut soutenir une industrie professionnelle de courses Quarterhorse.

Produit

L'industrie des courses de chevaux doit être fondée sur la tenue de courses qui sont attrayantes pour les parieurs sur les chevaux. Pour générer de paris, notamment de l'extérieur de la province, les dates de course doivent avoir des cartes complètes et des champs complets (au moins 10 courses avec 10 chevaux compétitifs ou plus), ainsi qu'un montant des enjeux intéressant. La saison des courses doit être suffisamment longue pour attirer et maintenir l'intérêt des consommateurs.

Si le produit de base tombe en dessous de ces seuils, la structure du pari mutuel est compromise et la baisse de paris est rapide. L'analyse ci-dessus montre que si les courses en Ontario sont uniquement soutenues par les enjeux de pari mutuel, la réduction des bourses ou des dates des taux, ou une combinaison des deux, sera nécessaire. La quantité et la qualité du produit offert courses ne seront pas conformes aux normes.

Le produit de l'Ontario courses de chevaux ne sera pas attractif pour le public américain ou canadien de jeux après la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes, sauf si l'on trouve de nouvelles sources de revenus pour l'industrie.

Constatations du comité :

Les ingrédients essentiels pour une industrie des courses de chevaux viable - les hippodromes, les dates et bourses de courses et les produits - disparaîtront après la suppression du programme des machines à sous dans les hippodromes. L'industrie plongera dans une spirale descendante alors que la diminution des bourses et des dates de course entraînera une réduction des enjeux, ce qui mènera à une baisse encore plus marquée des bourses et des dates de courses, causant la baisse des paris, et ainsi de suite. Sans une source de financement durable au-delà des revenus de pari mutuel, l'industrie des courses de chevaux en Ontario fermera ses portes.

Le comité a été invité à donner son avis sur l'attribution d'un maximum de 50 millions de dollars sur trois ans pour aider à la transition de l'industrie des courses de chevaux à la viabilité. Sans aide financière à long terme à l'industrie, et compte tenu du retrait de plus d'un milliard de dollars de fonds du programme des machines à sous dans les hippodromes pendant la même période de trois ans, le comité ne peut pas livrer un modèle de viabilité ou de sortie progressive pour ceux qui ont investi dans l'industrie ou qui y ont des emplois. Cinquante millions de dollars sur trois ans est un montant insuffisant pour construire un pont vers la viabilité.

Une industrie viable et dynamique des courses de chevaux est tout simplement impossible aujourd'hui sans investissement public. Les revenus actuellement disponibles à partir du pari mutuel ou d'une croissance prévisible du montant des enjeux à court terme ne suffisent pas à maintenir l'industrie. En Ontario, les courses de chevaux bénéficient de l'aide du gouvernement depuis que la reine Victoria a accordé 50 guinées pour le Queen's Plate (Trophée de la Reine) en 1860. Le comité ne connaît aucune juridiction en Amérique du Nord où il est un secteur en plein essor du cheval de course sans l'aide du gouvernement.

Impact sur l'emploi

L'industrie des courses de chevaux de l'Ontario mobilise beaucoup de main-d'œuvre. Elle génère 20 à 30 000 emplois équivalents temps plein qui disparaîtraient si l'industrie cesse ses activités.

Le comité a rencontré les organismes gouvernementaux qui soutiennent l'adaptation de la main d'œuvre et s'est informé sur les programmes et services actuellement offerts aux personnes qui ont perdu leur emploi. Cette structure serait utile aux personnes les plus hautement qualifiées, qui connaîtront probablement une transition relativement facile vers d'autres emplois.

Mais par ailleurs, comme indiqué plus haut, l'industrie des courses de chevaux est une source d'emplois pour des milliers de personnes dont les compétences ne sont pas transférables au-delà de l'industrie hippique. Il est difficile de voir comment l'ensemble du secteur hippique pourrait absorber un tel afflux soudain de nouveaux travailleurs. Peu de ces personnes ont fait des études postsecondaires et nombreux sont ceux qui auraient besoin de cours de littératie pour entrer dans d'autres domaines. Il serait difficile d'aider ceux qui n'ont pas les compétences de base, qui approchent la fin de leur carrière ou qui habitent dans des régions reculées. Le comité a été informé que ce groupe comprend le plus grand segment des professionnels du cheval qui risquent de perdre leur emploi.

Impact sur les chevaux

L'Ontario a environ 26 000 chevaux de course, compris ceux qui sont actifs ou qui sont en débourrage, les weanlings, les yearlings et les reproducteurs. Il naît chaque année environ 3 800 poulains dont les parents sont des chevaux de course.

La réduction des effectifs dans l'industrie des courses et de l'élevage en Ontario a commencé juste après l'annonce de mars 2012 sur la suppression de programme des machines à sous dans les hippodromes. Les éleveurs signalent que près de la moitié des activités de reproduction a immédiatement pris fin. Cela commencera à réduire le troupeau de chevaux en 2013.

Dans le cas d'une fermeture de l'industrie, les chevaux de course les plus précieux trouveraient probablement à se placer dans d'autres marchés de courses. Cependant, un grand nombre de chevaux ne serait pas vendable dans d'autres juridictions. Selon des estimations prudentes, le nombre total serait de 13 000.

Certains de ces chevaux seraient transférés vers le sport équestre, deviendraient des animaux de compagnie ou autres activités similaires. Les chevaux de race Thoroughbred et Quarterhorse seraient plus faciles à placer parce qu'en tant que chevaux de selle, ils sont plus adaptables à l'équitation. Les chevaux Standardbred peuvent aussi être entraînés pour l'équitation, mais c'est difficile et coûte cher. L'afflux soudain de chevaux de course dans ces marchés secondaires entraînerait le déplacement de chevaux élevés pour le sport et autres fins non liées aux courses; ils deviendraient alors excédentaires. Les agences d'adoption de chevaux ne seraient pas en mesure de faire face à un nombre massif de chevaux non désirés.

Le comité a également discuté avec des experts qui affirment que la réduction massive des troupeaux dans d'autres juridictions a abouti à une détresse émotionnelle extrême pour les propriétaires et les autres participants du secteur, avec des conséquences potentiellement mortelles. De plus, le comité a été averti que le propriétaire peut retarde l'euthanasie des chevaux dans des conditions humanitaires, en particulier dans le cas les yearlings et des weanlings, mais que ceux-ci seraient laissés en détresse à cause de l'insuffisance des soins et de l'alimentation ou de l'abandon pur et simple.

Constatations du comité :

Si l'industrie devait fermer ses portes, les conséquences pour des milliers de personnes et des milliers de chevaux seraient désastreuses.

Il est clair que les mesures de soutien habituelles pour les chômeurs ne seraient pas efficaces pour la plupart des employés de l'industrie des courses de chevaux qui risquent de perdre leur emploi. Des programmes novateurs seraient nécessaires pour aider ceux qui n'ont pas les compétences de base, qui sont près de la retraite ou qui vivent dans des régions éloignées.

Si l'industrie se ferme, le comité a été informé par des experts que des dispositions devraient être prises pour l'euthanasie en conditions humanitaires et l'élimination de 7 500 à 13 000 chevaux au début de 2013. Malheureusement, il serait impératif de prévoir des initiatives visant à encourager l'euthanasie des chevaux tout en appuyant les propriétaires de chevaux et les autres participants du secteur qui se retrouvent en situation de détresse émotionnelle.

Un nouveau partenariat

Le comité est convaincu qu'une telle situation n'est pas inévitable. À notre avis, il est possible pour l'Ontario d'avoir une industrie de chevaux de course viable, de classe mondiale et de la bonne taille, mais seulement si des recettes supplémentaires sont fournies soit directement par le gouvernement, soit en permettant à l'industrie d'offrir de nouveaux produits de jeux. La viabilité de l'industrie peut être atteinte même sans un financement public aussi important que celui associé au programme des machines à sous dans les hippodromes. Mais un certain soutien public est indispensable pour que l'industrie maintienne des courses compétitives, des bourses intéressantes, des champs de courses modernes, des programmes d'élevage de qualité, un personnel qualifié, et un bon montant d'enjeux de pari mutuel.

L'accès facile à des revenus de machines à sous a permis à l'industrie de se soustraire aux graves défis auxquels elle est confrontée dans le marché hyper concurrentiel des jeux et du divertissement. En échange d'un soutien public nouveau, le comité recommande que le gouvernement exige un renouvellement de l'industrie.

Par ailleurs, si le comité conclut que la fourniture de fonds publics à l'industrie des courses de chevaux est dans l'intérêt public, il affirme catégoriquement que l'industrie doit être redevable de l'utilisation de ces fonds. Des objectifs et critères doivent être fixés et atteints, avec la preuve par le biais de rapports transparents sur les résultats.

Constatations du comité :

Le comité encourage vivement le gouvernement à maintenir les courses de chevaux dans le portefeuille des possibilités de jeu en Ontario en forgeant un nouveau partenariat avec l'industrie.

Nous exhortons le gouvernement à prendre rapidement une décision. Comme le montre l'expérience récente du Québec, si l'industrie du cheval de course s'effondre, il est extrêmement difficile de la faire revivre.

Après de nombreuses consultations, analyses et discussions, les membres du comité ont déterminé que tout partenariat entre le gouvernement et l'industrie des courses de chevaux doit être guidé par un cadre de politique publique comprenant ces cinq éléments :

  • la vision pour une industrie viable
  • des principes d'intérêt public
  • un plan de mise en œuvre
  • un cadre de leadership
  • une expertise gouvernementale en matière d'hippisme
Vision pour une industrie viable des courses de chevaux

Comme mentionné ci-dessus, cette industrie est nourrie par l'espoir. L'essentiel est de préserver une industrie de base qui redonne espoir aux propriétaires et éleveurs de chevaux que la possibilité d'un retour sur leur investissement existe. La vision du comité pour une industrie de base comprend trois dimensions :

  • un produit qui attire les parieurs sur les chevaux, ce qui signifie des champs de courses modernes, de nombreuses dates de courses, des cartes complètes, des champs compétitifs et un montant intéressant des enjeux de pari mutuel
  • une industrie de l'élevage basée en Ontario pour les chevaux de races Thoroughbred, Standardbred et Quarterhorse, avec la préservation du Programme d'amélioration du cheval et de l'Ontario Sires Stakes, des organismes de calibre international dont le comité a clairement entendu qu'ils sont essentiels pour une industrie de courses de chevaux à forte valeur dans la province
  • un réseau ontarien d'entraînement des courses de chevaux fondé sur des chevaux qui résident en Ontario et pas seulement sur des chevaux importés pour une brève saison, puis réexpédiés
Principes d'intérêt public

De l'avis du comité d'experts, un nouveau modèle de financement doit être fondé sur un véritable partenariat entre l'industrie et le gouvernement qui soit profitable aux deux parties. Un nouveau partenariat devrait refléter les principes suivants :

  • Reddition de comptes
  • Transparence
  • Un accent renouvelé sur le consommateur
  • Une analyse de rentabilisation qui démontre clairement que chaque dollar investi dans l'industrie est retourné au gouvernement par les recettes fiscales générées par l'impact de l'industrie.

Tout nouveau financement gouvernemental pour l'industrie devrait être assorti de conditions. Des critères clairs et des mesures doivent être adoptés dès le début pour montrer que le programme sert l'intérêt public, avec des rapports réguliers sur les résultats. Les fonds associés au programme des machines à sous dans les hippodromes ont été payés sans aucune référence à la performance, ni aucune obligation de divulguer les résultats. Cette erreur ne devrait pas se répéter. La reddition de comptes et la transparence devraient être les caractéristiques d'un nouveau partenariat, et l'industrie aurait à accepter et à soutenir ces conditions de base.

Le comité se félicite du rapport intitulé Plan for the Future of the Ontario Horse Racing and Breeding Industry publié en juillet par l'Ontario Horse Racing Industry Association. Il estime que les observations sur l'importance de l'analyse comparative, la transparence et la reddition de comptes constituent une contribution constructive aux efforts visant à trouver une nouvelle base pour un partenariat gouvernement-industrie.

Plan de mise en œuvre

Davantage de recherche et de planification serait nécessaire de transformer la vision et les principes ci-dessus en un partenariat efficace et durable entre l'industrie et le gouvernement.

Tout d'abord, il serait nécessaire de déterminer le nombre de dates des courses et les bourses nécessaires pour soutenir une industrie de base comme prévu, qui offre un produit de course de qualité et soutient un secteur de l'élevage dynamique et un réseau solide d'entraînement des chevaux de course en Ontario. Ces calculs seraient nécessaires pour les chevaux de races Thoroughbred, Standardbred et Quarterhorse dans chacune des classes de course.

Une fois que ces paramètres ont été déterminés, une analyse financière pourrait être effectuée pour comparer deux chiffres :

  • le revenu net du pari mutuel qu'une industrie réformée pourrait raisonnablement s'attendre à générer à court terme, compte tenu de la concurrence intense pour le dollar de jeux

et

  • les coûts du maintien d'une industrie de base, y compris les coûts associés aux journées de courses, les bourses et les coûts fixes et frais généraux dans les hippodromes, en plus de programmes de reproduction essentiels tels que HIP et QHRIDP

Ces deux chiffres ne correspondent pas : l'écart entre les revenus et les coûts représente le montant de l'aide publique qui serait nécessaire pour maintenir l'industrie financièrement stable et durable sur le long terme. Ce soutien pourrait prendre différentes formes : aide financière directe, augmentation du loyer des champs de courses pour leurs salles de machines à sous, ou autorisation de nouveaux produits de jeux aux hippodromes.

Une fois que le besoin de financement est déterminé, le gouvernement devrait alors procéder à une évaluation finale. Il déterminerait que le déficit de financement pourrait en fait être pris en charge par un modèle de partenariat qui respecte les principes énoncés ci-dessus : la responsabilité, la transparence, l'orientation sur le client et le rendement pour les contribuables.

Si le gouvernement décide de conclure un tel partenariat, il reviendrait alors à chaque hippodrome d'accepter ou de refuser les termes proposés. Chaque champ de course déciderait de son avenir en laissant l'industrie elle-même déterminer sa taille.

Sans aucun doute, l'industrie des courses de chevaux de demain aura une empreinte plus petite que celle d'aujourd'hui. Certaines personnes vont quitter l'industrie et auront besoin d'aide et de soutien pour trouver des solutions de rechange. Le comité a été impressionné par le souci sincère exprimé par plusieurs propriétaires d'entreprises dans l'industrie, non pas pour eux, mais pour leurs employés. Le plan de mise en œuvre pour un secteur réformé devrait inclure des mesures visant à venir en aide aux travailleurs déplacés par la transition de l'industrie.

Cadre de leadership

En supposant qu'une forme d'investissement public devient disponible, l'industrie aura besoin d'une nouvelle structure de leadership pour tracer son avenir, répartir équitablement les fonds publics et suivre les résultats obtenus.

L'industrie ontarienne des courses de chevaux est divisée et n'a guère démontré sa capacité à œuvrer d'un commun accord pour le bien de tous. Cela est en partie attribuable au flux de l'argent des machines à sous qui a permis à l'industrie de fonctionner sans se solidariser. Le comité conclut que l'industrie ne dispose pas actuellement d'une cohésion qui lui permettrait de se sauver.

À court terme, le gouvernement devrait allouer les fonds nécessaires à un ministère ou à un organisme et de le charger de gérer tout flux d'argent public vers le secteur. Le comité constate que l'expertise et le mandat de la Commission des courses de l'Ontario seraient des ressources inestimables pour le gouvernement à cet égard.

Dans le moyen terme, de préférence avant la fin de l'année 2013, un nouvel organisme appelé Courses de chevaux Ontario (HRO) devrait être créé, comme le proposait le rapport Sadinsky. Il servirait de secrétariat provincial de course, avec la responsabilité d'établir et de synchroniser les dates des courses, d'élaborer un plan stratégique et une stratégie marketing, et d'administrer tous les fonds publics investis dans l'industrie.

Le rôle de HRO inclurait le suivi et la communication des résultats produits par les investissements publics dans l'industrie. HRO devra compiler des données statistiques solides pour mesurer la performance de l'industrie et son impact économique, y compris la contribution aux recettes fiscales.

HRO reprendrait les programmes de développement de l'industrie présentement supervisés par la CCO (HIP, QHRIDP et Sires Stakes), ce qui permettrait à la CCO de rationaliser ses activités et de jouer un rôle purement réglementaire. Un mandat restreint devrait aider la CCO à se concentrer sur les moyens de rationaliser la réglementation et de réduire les coûts associés à celle-ci, en particulier au niveau des séries Grassroots et Signature.

Le nouvel organisme professionnel devrait également mettre davantage l'accent sur la santé et le bien-être des chevaux grâce à des investissements accrus dans la recherche et l'éducation à Equine Guelph. La planification du cycle de vie des chevaux devrait être une priorité. Par exemple, HRO pourrait canaliser davantage de soutien de l'industrie à des organismes qui organisent l'adoption de chevaux après leur carrière de course.

En outre, HRO pourrait envisager le développement de nouvelles sources de revenus pour compléter le pari mutuel, comme une loterie V75 de style suédois ou des paris sportifs, qui ont un lien naturel avec les courses de chevaux. Ces innovations peuvent nécessiter des changements législatifs ou politiques pour être mises en œuvre en Ontario, mais aucun nouveau revenu produit ne pourrait compenser la nécessité d'un financement public.

En outre, l'expérience dans d'autres pays, de l'Australie et Hong Kong au Royaume-Uni, la France et l'Irlande, montre qu'un marketing efficace peut accroître le montant des enjeux de pari mutuel. Si l'industrie ontarienne suivait cet exemple, cela pourrait réduire sa dépendance par rapport aux deniers publics.

Expertise gouvernementale en matière d'hippisme

Compte tenu de l'importance des investissements publics dans l'industrie des courses de chevaux, il est surprenant que le gouvernement possède si peu de connaissances sur le secteur hippique. Si le gouvernement conclut un nouveau partenariat avec l'industrie, cette lacune devrait être comblée. Au minimum, un poste de spécialiste hippique doit être créé au sein du ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales. La personne qui remplit ce poste doit avoir non seulement une formation réelle, mais aussi une connaissance pratique approfondie de l'industrie.

Conclusion

Si le gouvernement décidait de ne pas procéder à un nouveau partenariat avec l'industrie, le comité peut reprendre le travail pour perfectionner les programmes, les approches et les investissements qui pourraient aider à atténuer les effets de la disparition de l'industrie sur les gens et les chevaux. En particulier, le comité devrait explorer une combinaison d'initiatives de formation pour les personnes déplacées ainsi que des mesures visant à encourager l'euthanasie en conditions humanitaires et l'élimination des chevaux non désirés, et un appui aux propriétaires de chevaux et autres qui souffriront de détresse émotionnelle. Nous travaillerions en étroite collaboration avec Equine Guelph sur ces priorités.

Néanmoins, si le gouvernement accepte le cadre de la politique publique définie ci-dessus, les membres du comité sont disposés à contribuer à sa mise en œuvre de toutes les manières possibles.

Nous croyons que le secteur ontarien dynamique des courses de chevaux et de l'élevage mérite d'être sauvé. La conservation d'une industrie de base durable permettrait de préserver des milliers d'emplois et de chevaux, auxquels s'ajoutent des centaines de millions de dollars en retombées économiques et des recettes fiscales substantielles. Un bon niveau d'investissement public dans des conditions favorables aurait un impact positif sur l'emploi, l'économie, les finances publiques et l'avenir de l'industrie. Tout aussi important, les courses de chevaux, qui font partie du patrimoine de l'Ontario resteront un élément clé des loisirs de l'Ontario et de la scène de divertissement pour le plaisir des résidents et des visiteurs.

Nous sommes convaincus que le cadre politique que nous avons décrit ci-dessus peut servir de base à un nouveau partenariat qui garde l'espoir dans l'industrie des courses de chevaux tout en protégeant l'intérêt public.

8. Annexe

Membres du comité

Elmer Buchanan

Elmer Buchanan a été ministre de l'Agriculture de l'Ontario de 1990 à 1995 et a représenté la circonscription de Hastings-Peterborough à titre de député provincial. M. Buchanan est membre du conseil d'administration de la Commission de commercialisation des produits agricoles de l'Ontario et élève des chèvres alpagas et angoras dans son exploitation familiale de Havelock, en Ontario.

John Snobelen

John Snobelen est un cavalier émérite de renommée internationale. En 1994, il a été intronisé au salon de la renommée de la National Reining Horse Association. Il a été ministre de l'Éducation et ministre des Richesses naturelles et a été député provincial de Mississauga-Nord et de Mississauga-Ouest de 1995 à 2003. M. Snobelen est président de Beyond Consensus Inc., firme spécialisée dans la résolution de litiges.

John Wilkinson

John Wilkinson a été élu député provincial pour la première fois dans la circonscription de Perth-Middlesex en 2003, et réélu comme député de Perth-Wellington en 2007. Premier pla