LES DOMMAGES HIVERNAUX (et la gelure du sud-ouest)
Ce ravageur attaque:
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Identification
Bourgeons
- Débourrement inégal ou absence de débourrement sur les sarments au printemps.
- Les tissus morts des bourgeons seront bruns ou noirs alors que les bourgeons sains seront verts.
- Roussissement ou dessèchement des feuilles.
Tronc et branches maîtresses
- Les dommages se produisent dans la partie inférieure du tronc, dans le collet, ou dans les racines près de la surface du sol.
- De larges fissures ou des fentes où de la sève suinte près du sol ou de la ligne de neige.
- Un grand nombre de drageons se développent à la base de l’arbre.
- L’écorce intérieure qui a subi des dommages brunit, alors que l’écorce saine est vert jaunâtre.
- Les dommages deviendront plus apparents le long de la saison de croissance. Au fur et à mesure que le cambium meurt, les régions de couleur foncée et aplaties seront apparentes sur les parties endommagées du tronc.
- Les dommages hivernaux peuvent causer la mort de l’arbre en un an. Ces arbres pourraient même fleurir et les feuilles commencer à y pousser au printemps. Les arbres peuvent mourir n’importe quand au début de la saison de croissance, selon la sévérité des dommages et la santé de l’arbre l’année précédente. Les arbres moins atteints peuvent récupérer ou s’affaiblir pendant quelques années avant de mourir.
- Des branches maîtresses peuvent être pliées, fendues ou brisées à cause du grand poids de la neige ou de la glace.
Souvent confondus avec
Incompatibilité greffon-porte-greffe – le tissu de l’écorce n’est pas continu entre le porte-greffe et le greffon
Tronc dénudé – dommages physiques qui empêchent la croissance du tronc
Drainage insuffisant (stress hydrique) – plus sévère dans les zones basses ou quand un tuyau souterrain est brisé; formation de flaques après les pluies
Carences des nutriments – confirmer avec des analyses des tissus
Sécheresse - à la suite de temps chaud et sec
Biologie
Les dommages hivernaux peuvent être causés par une variété de facteurs, y compris les vents excessifs (arbres desséchés), le plein soleil ou des températures élevées au milieu de l’hiver lorsque le sol est gelé, une alternance de gel et de dégel du sol à la fin de l’hiver, neige abondante et glace faisant plier ou peut-être brisant les racines, dégâts par la glace aux troncs et aux branches, alimentation des mammifères.
Les tissus des bourgeons et le tissu cambial sont les plus sensibles aux dommages hivernaux. Souvent les dommages sont d’abord observés dans les zones basses du vignoble ou aux endroits où la circulation naturelle de l’air est restreinte. Les arbres moins vigoureux à cause de mauvaises pratiques culturales, d’un contrôle inadéquat des insectes et des maladies, ou d’une surproduction seront plus sensibles aux dommages associés aux températures basses.
Le dessèchement se produit quand l’eau quitte la plante plus rapidement qu’elle est absorbée. Les autres constituants des cellules, comme les sucres, deviennent plus concentrés à l’intérieur de la cellule pendant le stade de dormance, ce qui contribue aussi à la déshydratation. Par temps très froid, le sol peut geler jusqu’à une profondeur au delà du système racinaire, coupant l’approvisionnement en eau. Si l’automne précédent a été sec, il est possible qu’il n’y ait pas assez d’humidité dans le sol pour fournir assez d’eau aux racines. Le risque de dessèchement est plus grand pendant les périodes de grands vents ou par temps ensoleillé.
Les dommages par le gel peuvent se produire quand la croissance est stimulée par la fertilisation de la fin de l’été ou du début de l’automne, ou l’élagage, et les plantes n’auront pas assez de temps pour former une résistance suffisante au froid et survivre aux chutes soudaines de températures sous le point de congélation. Des cristaux de glace se forment et rompent les parois des cellules. Ces dommages aux cellules inhibent le mouvement des éléments nutritifs et de l’eau dans l’arbre, ce qui cause les dommages tels que la mort des extrémités des branches. Si seules quelques cellules sont mortes l’arbre pourrait survivre au printemps quand les besoins en eau et en nutriments sont faibles. En été, à mesure que les besoins augmentent, l’arbre pourrait démontrer des signes de dommages hivernaux différés car les cellules endommagées ne peuvent transporter assez de nutriments et d’eau. L’eau est peut-être abondante à ce moment-là, mais le plant est incapable d’en soutirer la quantité nécessaire. Parmi les symptômes de dommages différés notons les feuilles et les fleurs qui brunissent et la perte des fruits. Les dommages dus au gel peuvent aussi se produire au printemps dès que le soleil ou les températures douces causent trop tôt la sortie de dormance des bourgeons. La gelée nocturne peut éliminer ces bourgeons.
  | Les racines des cerisiers, des pêchers et des nectariniers sont les plus sensibles aux dommages dus aux sols détrempés et humides. |
  | Les poiriers, les pommiers et les pruniers sont plus tolérants mais peuvent aussi être endommagés par des périodes prolongées de sols détrempés. |
La gelure du sud-ouest, (insolation hivernale) se produit dans les vergers de pommiers, de pêchers, de poiriers, de cerisiers, de pruniers et d'abricotiers. Les dégâts touchent habituellement uniquement les côtés sud et sud-ouest des troncs et des branches charpentières à cause de l’exposition du milieu de l’après-midi quand la température atteint souvent à son maximum.
Les cellules vivantes à l’intérieur de l’écorce (le phloème et le cambium) sont endommagées par les fluctuations entre les températures diurnes et nocturnes pendant les mois hivernaux. L’écorce exposée se réchauffe pendant les journées ensoleillées et les cellules en dormance à l’intérieur de l’arbre deviennent actives en réaction à la chaleur. Ces cellules perdent de leur résistance au froid et sont blessées quand les températures chutent sous le point de congélation la nuit.
En général, au fur et à mesure que l’arbre grandit, il développe une écorce plus épaisse et moins sensible aux dommages. Cependant, l’écorce mince de couleur foncée comme celle des arbres des fruits à noyau peut rester sensible ou même le devenir encore plus avec le temps.
Période d’activité
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Les pêchers en dormance commencent à être endommagés (la mort des pousses) dès que les températures sont inférieures à -29 °C, et les dommages aux bourgeons se produisent entre -23°C et -26°C. |
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Chez les poiriers, la plupart des cultivars sont résistants à ces dommages jusqu’à -30 °C. |
Notes de surveillance
Les dommages seront généralement plus répandus dans les points bas du verger, dans les zones de stress des arbres ou les endroits où la circulation naturelle de l’air est restreinte créant la stagnation d’air froid dans certaines zones.
Les arbres endommagés peuvent devenir plus sensibles aux ravages des insectes et des maladies pendant la saison de croissance. Une lutte intégrée appropriée aiderait à réduire le stress de l’arbre.
Évaluer l’étendue des dommages hivernaux aux bourgeons qui pourraient se produire dans les vergers. Couper les bourgeons des fruits verticalement avec un rasoir tranchant à lame simple, et examiner si les tissus brunissent. Les bourgeons sans dommages seront de couleur très uniforme tout le long, alors que les bourgeons endommagés seront de couleur brun variable jusqu’au centre. Quelquefois les bourgeons un peu brun seulement seront sains, mais la plupart du temps, cette couleur indique que le bourgeon est endommagé et n’attteindra pas la nouaison (bien que le bourgeon puisse fleurir, les organes reproductifs sont morts). En général, il faut mieux attendre les températures plus douces (au dessus de 0°C) pour évaluer les dommages, le brunissement peut s’accentuer. Aussi, les bourgeons à évaluer doivent être prélevés partout dans l’arbre pour obtenir un échantillonnage représentatif du pourcentage de bourgeons endommagés.
Les dommages au cambium sur le tronc (et autres bois permanents comme les cordons) sont visibles dès que les tissus dégèlent. Des dommages au tronc se retrouvent facilement près du sol ou de la ligne de neige.
La gelure du sud-ouest se retrouve typiquement sur la partie sud ou ouest de l’arbre. Les jeunes arbres avec une écorce mince sont plus sensibles à la gelure du sud-ouest. Surveiller par les nuits froides et calmes qui suivent des journées ensoleillées.
Moyens de lutte
S’assurer que les arbres sont complètement hydratés en automne avant que le sol gèle. Du paillis autour de la base de l’arbre permet de conserver l’humidité du sol et de protéger un peu de la température.
Éviter de trop arroser et de trop fertiliser à la fin de l’été ou au début de l’automne, ce qui peut favoriser une croissance continue et limiter les chances de l’arbre de développer sa résistance au froid pour survivre. .
Enlever les fourches faibles, étroites, en forme de V.
Éviter l’élagage de fin d’été car ça encourage une nouvelle croissance et réduit les nutriments disponibles pour la plante pendant l’hiver.
Enlever les branches mortes ou cassées au printemps et élaguer pour stimuler la croissance à nouveau.
Éliminer avec soin l’écorce qui se détache jusqu’à celle qui est fermement fixé à l’arbre. Cette coupe permet d’améliorer la formation des blessures ou des cals. Ce sont des tissus cellulaires qui se forment pour recouvrir les blessures.
Réduire le stress sur les plants endommagés en fertilisant, en arrosant pendant les périodes plus sèches, en désherbant et en luttant contre les insectes, en paillant et en favorisant la vigueur du plant.
La gelure du sud-ouest cause beaucoup de stress aux arbres et peut les rendre très sensibles aux ravages des insectes et des maladies dans les zones endommagées. Dans les vergers de fruits à noyau, ces blessures sont la porte d'entrée des agents pathogènes, comme le champignon du chancre du pêcher ou d'autres maladies similaires ou l’infestation par les perceurs des pêches.
On peut prévenir les dommages causés par la gelure du sud-ouest en badigeonnant le tronc, les fourches et les parties inférieures des branches charpentières avec de la peinture au latex extérieure blanche. Cette manoeuvre permet de détourner la lumière et de conserver les températures plus basses à la surface de l’écorce, permettant aux cellules en dormance de rester inactives.
- Ne pas utiliser des badigeons à base d'huile ni des badigeons au latex qui contiennent un peu d'huile, car ils renferment des matières toxiques qui peuvent blesser l'arbre fruitier ou le faire mourir.
- Octobre est le meilleur moment pour appliquer le badigeon. On obtient de meilleurs résultats si les arbres sont badigeonnés au cours d'une journée où la température est supérieure à 10 °C et où les conditions atmosphériques favorisent un séchage rapide.
- On peut étendre le badigeon au pinceau ou l'appliquer au pistolet. Dans ce dernier cas, il faut parfois ajouter 1-2 L d'eau/4,5 L de badigeon, selon sa consistance et la pression que peut fournir le pistolet.
- Il est préférable de badigeonner entièrement le tronc des arbres jeunes, mais chez les arbres adultes, le badigeon n'est nécessaire que sur les côtés exposés au sud et au sud-ouest. Plus l'écorce est blanche après le badigeonnage, meilleure est la protection. Les peintures de haute qualité donnent une protection plus durable.
- Les dommages peuvent éventuellement guérir, mais il ne faudrait pas peindre les zones endommagées, ni les remplir de substance des scellement, peinture ou goudron.
On peut aussi protéger ces arbres en les entourant d’une protection métallique ou d’une autre matière, surtout dans le cas des arbres nouvellement plantés et plus sensibles. Le matériel protecteur doit s’ajuster assez lâchement au tronc pour laisser l’air circuler, et il faut l’inspecter régulièrement en cas de présence d’insectes ou d’accumulation d’humidité à l’intérieur. Il faut les rajuster une fois par année pour éviter qu’il ne nuise à l’expansion (croissance) de l’arbre.
Quelques unes des informations y inclues se sont trouvées ici (seulement disponible en anglais);
http://extension.usu.edu/files/publications/factsheet/NR_FF_021pr.pdf
http://mgofmc.org/docs/winterinjury.pdf
http://agbio.usask.ca/trees-winter
http://www.agriculture.gov.sk.ca/Agriview_Feb_09_7
http://www.umass.edu/fruitadvisor/clements/articles/peachfreeze.html
http://utahpests.usu.edu/IPM/htm/ornamentals/landscape-insects-and-diseases/winter-injury/
http://pubs.ext.vt.edu/426/426-500/426-500.html
http://pubs.aic.ca/doi/abs/10.4141/cjps59-028
