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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

La BRÛLURE BACTÉRIENNE

La brûlure bactérienne sur une poire La brûlure bactérienne sur une poire La brûlure charactéristique sur une pousse La suintement bactérienne sur une poire La brûlure bactérienne sur une poire La brûlure sur la pousse de poirier La brûlure sur la pousse de poirier La brûlure sur un dard de poirier La brûlure dans un verger de poiriers
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Débutant

Ce ravageur attaque:

Nom scientifique
Erwinia amylovora

Identification
Brûlure de la fleur :

  • Les fleurs infectées paraissent d’abord gorgées d’eau, puis commencent à se faner, à se ratatiner et à brunir ou à noircir.
  • Les fleurs atteintes restent souvent attachées à l’arbre, permettant à l’agent pathogène de s’insinuer dans le pédoncule, puis dans le dard.
  • Si un dard sur une branche maîtresse ou le tronc devient infecté, la maladie peut migrer du dard vers le tronc ou la branche et finir par provoquer la formation d’un chancre qui encerclera l’organe atteint.

Brûlure du fruit :

  • Le fruit infecté paraît d’abord gris, vert ou gorgé d’eau, puis devient ratatiné, brun foncé et momifié.
  • Avec un fort taux d’humidité, des gouttelettes peuvent se former d’un suintement bactérien.
  • Le fruit infecté reste souvent attaché à la lambourde. 

Brûlure des pousses :

  • Les pousses succulentes et les pousses adventives peuvent également devenir infectées.
  • Habituellement, l’extrémité de la pousse est la partie qui est atteinte en premier.
  • Les pousses infectées paraissent d’abord gorgées d’eau puis, rapidement, brunissent ou noircissent et forment des « J » inversés à leur extrémité, rappelant des crosses de berger.
  • Les premiers symptômes sur les feuilles font penser à une altération brune ou noire de la couleur des pétioles et de la nervure principale, alors que le reste des tissus foliaires restent verts. Un suintement bactérien le long de la nervure principale des feuilles infectées et de la tige des pousses infectées est également fréquent.
  • Tôt ou tard, les feuilles infectées brunissent.
  • Les feuilles mortes collent souvent à la pousse durant la saison de croissance et même pendant l’hiver.
  • Les arbres dont plusieurs pousses sont gravement infectées paraissent brûlés par le feu.

Brûlure des branches et du tronc :

  •  Les chancres sont d’abord de couleur brune à violette.
  • Tôt ou tard, ils s’enfoncent et présentent un pourtour fissuré.
  • Le tissu sous l’écorce paraît au départ gorgé d’eau, puis présente des stries rouges et finit par brunir.
  • Durant les épisodes de pluie ou de forte humidité, des bactéries suintent de la surface des chancres.
  • D’abord le suintement semble d’un blanc laiteux, mais il brunit rapidement au contact de l’air. Le suintement peut s’assécher un peu et rester collant ou s’assécher complètement et former une substance ambrée, comme de la résine, et rester ainsi plusieurs mois.

La brûlure du collet et des porte-greffes :

  • Frappe les porte-greffes sensibles, souvent au niveau du sol, juste au-dessous du point de greffe sur la partie porte-greffe.
  • Au départ, les infections prennent la forme de lésions sombres, gorgées d’eau et violettes. Leurs pourtours sont d’abord diffus ou surélevés et cloqués, mais à la longue, ils deviennent plus nets et se fissurent ou se fendillent.
  • Quand on soulève l’écorce, on aperçoit des stries rouges brunâtres sur les tissus internes de la zone atteinte.
  • Quand le porte-greffe est infecté, il y a tout lieu de craindre la mort de l’arbre, surtout si celui-ci est jeune.

Souvent confondue avec
Les arbres roussis – Les arbres qui sont situés près d’une fosse de brûlage peuvent montrer des symptômes similaires à la brûlure des pousses.  

Les dommages causés par le gel – pas de « crosse de berger », pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaissent à la suite de températures froides après l’éclatement des bourgeons.

La coulure bactérienne - pas de « crosse de berger », pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaissent souvent à la suite de températures froides après l’éclatement des bourgeons.

La dérive de pesticides – apparaît sur les branches inférieures la plupart du temps; les lésions nécrotiques localisées affectent les feuilles et les fruits.

Roussissement par le vent ou la température – pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaît surtout beaucoup plus tard que la brûlure des fleurs.

Période d’activité
La brûlure bactérienne est présente dans les vergers de la floraison jusqu’à la récolte. La brûlure de la fleur est présente dans les vergers à partir du début de la floraison jusqu’au stade du calice. À l’occasion, une floraison « en queue de rat » peut provoquer l’infection des fleurs secondaires après le stade du calice. Les premiers symptômes se manifestent souvent plusieurs semaines après la floraison. Une fois que les pousses terminales se sont endurcies durant juillet, il y a moins de risques d’infection de nouvelles pousses et les infections existantes tendent à moins se propager.

Notes de surveillance
Commencer la surveillance pour les chancres actifs entre les stades de pré bouton et bouton blanc. Surveiller les vergers deux fois par semaine à partir de la floraison à la recherche de la brûlure des fleurs. Se concentrer sur les blocs du verger avec des cépages sensibles et des foyers d’infection antécédents. Lors du dépistage pour la brûlure, il importe de reconnaître le stade de croissance et ce qu’il faut rechercher. Quand l’arbre est en période de dormance, il faut rechercher les chancres qui survivent à l’hiver dans le verger et aussi les pousses terminales recourbées en forme de crosse de berger. De la floraison à la première pulvérisation en couverture, prendre note des précipitations, des températures et des stades de croissance dans les cultivars qui sont les plus à risque d’être infectés. Au moyen des modèles de prévision Maryblyt ou CougarBlight, il est souvent possible de prévoir le moment propice à l’infection. Le dépistage doit viser les chancres qui semblent suinter et les fleurs qui semblent infectées.

Surveiller les vergers après des épisodes de temps violent. Les symptômes deviennent évidents dans les 24 à 48 heures après que la blessure s’est produite, lors d’un épisode de grêle.

Seuils d’intervention
Si les foyers d’infection antécédents sont connus, recourir aux outils de lutte adéquats pour maîtriser la brûlure pendant les épisodes climatiques favorables au développement de foyers de la maladie. 

Il faut des pulvérisations bactéricides sur les cultivars vulnérables du début de la floraison jusqu’au stade du calice, en présence de l’un des éléments suivants – températures supérieures à 18 °C avec taux d’humidité élevé (>69 %), fortes rosées ou pluies abondantes. Pour les producteurs qui ont accès au programme Maryblyt ou CougarBlight, surveiller les niveaux de risques et procéder aux pulvérisations bactéricides selon les recommandations du programme.  

Après la maîtrise pendant la floraison, il faut minimiser la brûlure des pousses et la croissance des chancres.

Avancé

Ce ravageur attaque:

Nom scientifique
Erwinia amylovora

Identification
Brûlure de la fleur :

  • Les fleurs infectées paraissent d’abord gorgées d’eau, puis commencent à se faner, à se ratatiner et à brunir ou à noircir.
  • Les fleurs atteintes restent souvent attachées à l’arbre, permettant à l’agent pathogène de s’insinuer dans le pédoncule, puis dans le dard.
  • Si un dard sur une branche maîtresse ou le tronc devient infecté, la maladie peut migrer du dard vers le tronc ou la branche et finir par provoquer la formation d’un chancre qui encerclera l’organe atteint.

Brûlure du fruit :

  • Le fruit infecté paraît d’abord gris, vert ou gorgé d’eau, puis devient ratatiné, brun foncé et momifié.
  • Avec un fort taux d’humidité, des gouttelettes peuvent se former d’un suintement bactérien.
  • Le fruit infecté reste souvent attaché à la lambourde. 

Brûlure des pousses :

  • Les pousses succulentes et les pousses adventives peuvent également devenir infectées.
  • Habituellement, l’extrémité de la pousse est la partie qui est atteinte en premier.
  • Les pousses infectées paraissent d’abord gorgées d’eau puis, rapidement, brunissent ou noircissent et forment des « J » inversés à leur extrémité, rappelant des crosses de berger.
  • Les premiers symptômes sur les feuilles font penser à une altération brune ou noire de la couleur des pétioles et de la nervure principale, alors que le reste des tissus foliaires restent verts. Un suintement bactérien le long de la nervure principale des feuilles infectées et de la tige des pousses infectées est également fréquent.
  • Tôt ou tard, les feuilles infectées brunissent.
  • Les feuilles mortes collent souvent à la pousse durant la saison de croissance et même pendant l’hiver.
  • Les arbres dont plusieurs pousses sont gravement infectées paraissent brûlés par le feu.

Brûlure des branches et du tronc :

  •  Les chancres sont d’abord de couleur brune à violette.
  • Tôt ou tard, ils s’enfoncent et présentent un pourtour fissuré.
  • Le tissu sous l’écorce paraît au départ gorgé d’eau, puis présente des stries rouges et finit par brunir.
  • Durant les épisodes de pluie ou de forte humidité, des bactéries suintent de la surface des chancres.
  • D’abord le suintement semble d’un blanc laiteux, mais il brunit rapidement au contact de l’air. Le suintement peut s’assécher un peu et rester collant ou s’assécher complètement et former une substance ambrée, comme de la résine, et rester ainsi plusieurs mois.

La brûlure du collet et des porte-greffes :

  • Frappe les porte-greffes sensibles, souvent au niveau du sol, juste au-dessous du point de greffe sur la partie porte-greffe.
  • Au départ, les infections prennent la forme de lésions sombres, gorgées d’eau et violettes. Leurs pourtours sont d’abord diffus ou surélevés et cloqués, mais à la longue, ils deviennent plus nets et se fissurent ou se fendillent.
  • Quand on soulève l’écorce, on aperçoit des stries rouges brunâtres sur les tissus internes de la zone atteinte.
  • Quand le porte-greffe est infecté, il y a tout lieu de craindre la mort de l’arbre, surtout si celui-ci est jeune.

Souvent confondue avec

Les arbres roussis – Les arbres qui sont situés près d’une fosse de brûlage peuvent montrer des symptômes similaires à la brûlure des pousses.  

Les dommages causés par le gel – pas de « crosse de berger », pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaissent à la suite de températures froides après l’éclatement des bourgeons.

La coulure bactérienne - pas de « crosse de berger », pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaissent souvent à la suite de températures froides après l’éclatement des bourgeons.

La dérive de pesticides – apparaît sur les branches inférieures la plupart du temps; les lésions nécrotiques localisées affectent les feuilles et les fruits.

Roussissement par le vent ou la température – pas de chancres ni de suintement bactérien; apparaît surtout beaucoup plus tard que la brûlure des fleurs.

Biologie
La brûlure bactérienne peut survenir dans le pommier, le poirier, l’aubépine, le pommetier, le cognassier du Japon ou le cognassier joli, le sorbier d’Amérique, le cotonéaster, le framboisier, l’amélanchier et la spirée.

Les bactéries responsables de la brûlure bactérienne hivernent sur les contours des chancres sur les troncs et les branches. Au printemps, quand les températures s’élèvent à plus de 18 ºC, les bactéries dans les chancres deviennent actives et des gouttelettes renfermant une forte concentration de bactéries suintent des tissus infectés de l’écorce. Les bactéries présentes dans ce suintement peuvent être emportées par des insectes ou les éclaboussures d’eau vers des fleurs épanouies et les pousses tendres en croissance. Les bactéries peuvent aussi contaminer le verger en provenance de plantes ornementales et d’hôtes sauvages avoisinants.

 

Les bactéries responsables de la brûlure bactérienne peuvent être présentes dans le verger sans déclencher d’infection ni s’accompagner de symptômes de la maladie. Une fois que les conditions météorologiques leur sont favorables, les bactéries se multiplient rapidement et envahissent les tissus sensibles, ce qui donne lieu à des foyers d’infection et à la propagation de la maladie. Les bactéries prolifèrent à l’intérieur d’une fourchette de températures allant de 4 à 32 ºC, mais elles connaissent une multiplication rapide conduisant le plus souvent à des infections à des températures de 24 à 28 ºC. Une période prolongée de temps très chaud et pluvieux favorise la multiplication de l’agent pathogène et les infections, en plus d’encourager la croissance de tissus succulents sensibles.

Les fleurs épanouies sont les tissus les plus sensibles, car elles offrent une porte d’entrée aux bactéries. Les bactéries sont transportées sur les fleurs par le vent, la pluie et les insectes. Une fois qu’elles se sont introduites dans une fleur épanouie, elles se multiplient rapidement sur les stigmates. L’eau libre (pluie, rosée) entraîne les bactéries à l’intérieur du réceptacle de la fleur. Les bactéries entrent ainsi par cet orifice naturel directement dans les tissus de la plante hôte. L’agent pathogène est aussi propagé par l’action des insectes pollinisateurs qui le transportent des fleurs infectées aux fleurs saines.

Une fois que l’infection s’est déclarée, la maladie se propage rapidement aux dards et aux autres tissus succulents (bois de un ou de deux ans), surtout si les températures sont douces. Dans les jeunes plants de pépinière et les vergers de pommiers de trois ans, si les conditions lui sont favorables (20–28 ºC), il faut un mois à l’agent pathogène pour passer d’une fleur infectée aux racines.

Les infections secondaires se produisent tout au long de la saison de croissance, causées par des bactéries qui se propagent des fleurs infectées et des gouttelettes qui suintent des chancres aux pousses en croissance et aux blessures causées par des insectes, le vent, ou la grêle. La brûlure bactérienne peut aussi se propager par des outils d’éclaircissage contaminés. Au fur et à mesure que la saison de croissance progresse, les infections ralentissent et les chancres se développent dans l’écorce.

Les symptômes de la brûlure des pousses sont constatés tout au long du printemps et de l’été, particulièrement quand la brûlure bactérienne est présente dans le verger, dans des fleurs ou des pousses infectées et dans des chancres où la bactérie hiverne. La brûlure des pousses se développe très rapidement une fois que l’infection s’est déclarée. Celle-ci peut avoir progressé à l’intérieur de la pousse dans les quelques jours seulement qui suivent l’infection. Les bactéries de la brûlure bactérienne migrent dans le tissu vasculaire de l’arbre depuis un chancre jusque dans les pousses et causent l’apparition de symptômes semblables.

Les pertes les plus lourdes qu’entraînent les infections par la brûlure de la fleur et la brûlure des pousses se produisent lorsque la maladie progresse à l’intérieur du vieux bois. La brûlure bactérienne se propage aux branches principales et au tronc de l’arbre depuis les dards ou les pousses infectées lorsque des températures douces se combinent à un fort taux d’humidité pour former les conditions propices à la brûlure bactérienne. Les chancres qui se forment sur le vieux bois encerclent la branche et interrompent le transport des éléments nutritifs et de l’eau, ce qui fait mourir le bois sain qui se trouve au-delà, vers l’extrémité de la branche. Habituellement, l’hiver, les chancres s’assèchent et deviennent inactifs. Au printemps, l’agent pathogène reprend ses activités sur le pourtour des chancres, ce qui amène ceux-ci à prendre de l’expansion. Les infections s’étendent et se propagent aux pousses adventives, pousses et branches adjacentes et forment des chancres bactériens. Selon les conditions météorologiques qui règnent au printemps dans le verger, les chancres peuvent commencer à prendre de l’expansion durant ou peu après la floraison.

La brûlure propagée par des blessures est une phase rare et très destructrice de la brûlure bactérienne, qui se développe à la suite de blessures occasionnées aux feuilles, aux fruits et aux pousses par les gelées tardives (températures inférieures ou égales à 3 ºC), la grêle ou le vent. Les blessures deviennent des points d’entrée pour la bactérie pathogène, ce qui cause un choc ou un traumatisme aux arbres et mine leurs mécanismes de défense naturels. La brûlure propagée par les blessures peut causer des infections des fruits ou des pousses.

Période d’activité
La brûlure bactérienne est présente dans les vergers de la floraison jusqu’à la récolte. La brûlure de la fleur est présente dans les vergers à partir du début de la floraison jusqu’au stade du calice. À l’occasion, une floraison « en queue de rat » peut provoquer l’infection des fleurs secondaires après le stade du calice. Les premiers symptômes se manifestent souvent plusieurs semaines après la floraison. Une fois que les pousses terminales se sont endurcies durant juillet, il y a moins de risques d’infection de nouvelles pousses et les infections existantes tendent à moins se propager.

Notes de surveillance
Commencer la surveillance pour les chancres actifs entre les stades de pré bouton et bouton blanc. Surveiller les vergers deux fois par semaine à partir de la floraison à la recherche de la brûlure des fleurs. Se concentrer sur les blocs du verger avec des cépages sensibles et des foyers d’infection antécédents. Lors du dépistage pour la brûlure, il importe de reconnaître le stade de croissance et ce qu’il faut rechercher. Quand l’arbre est en période de dormance, il faut rechercher les chancres qui survivent à l’hiver dans le verger et aussi les pousses terminales recourbées en forme de crosse de berger. De la floraison à la première pulvérisation en couverture, prendre note des précipitations, des températures et des stades de croissance dans les cultivars qui sont les plus à risque d’être infectés. Au moyen des modèles de prévision Maryblyt ou CougarBlight, il est souvent possible de prévoir le moment propice à l’infection. Le dépistage doit viser les chancres qui semblent suinter et les fleurs qui semblent infectées.

Surveiller les vergers après des épisodes de temps violent. Les symptômes deviennent évidents dans les 24 à 48 heures après que la blessure s’est produite, lors d’un épisode de grêle.

Seuils d’intervention
Si les foyers d’infection antécédents sont connus, recourir aux outils de lutte adéquats pour maîtriser la brûlure pendant les épisodes climatiques favorables au développement de foyers de la maladie. 

Il faut des pulvérisations bactéricides sur les cultivars vulnérables du début de la floraison jusqu’au stade du calice, en présence de l’un des éléments suivants – températures supérieures à 18 °C avec taux d’humidité élevé (>69 %), fortes rosées ou pluies abondantes. Pour les producteurs qui ont accès au programme Maryblyt ou CougarBlight, surveiller les niveaux de risques et procéder aux pulvérisations bactéricides selon les recommandations du programme.  

Après la maîtrise pendant la floraison, il faut minimiser la brûlure des pousses et la croissance des chancres.

Moyens de lutte
Cultivars et porte-greffes résistants. Les cultivars Harovin Sundown, Harrow Crisp, Harrow Delight, Harrow Gold, Harrow Sweet et Harvest Queen sont considérés comme résistants à la brûlure bactérienne; les cultivars Kiefer, Seckel et Spartlett sont modérément sensibles et les cultivars Anjou, Bartlett, Bosc, Cascade, Clapp's Favorite et Flemish Beauty sont très sensibles. Le porte-greffes Bartlett est sensible à la brûlure bactérienne; les clones Old Home x Farmingdale sont très résistants.

Éviter les apports excessifs d’engrais azotés. Un excès d’azote stimule la croissance végétative succulente, qui est sensible à la brûlure bactérienne. Se limiter aux apports d’azote justifiés par des analyses foliaires annuelles. Envisager de fractionner les apports de fertilisants, à raison de la moitié au printemps avant que la croissance reprenne et de la moitié après le stade du calice (chute des pétales). Si l’incidence de la brûlure de la fleur a été forte, différer la seconde application. De même, éviter tout travail tardif du sol qui risquerait de rendre l’azote bio disponible aux pommiers et de stimuler la croissance végétative succulente en fin de saison.

Chez les pommiers sains, éviter les élagages majeurs durant l’hiver, afin de ne pas stimuler la croissance végétative la saison de croissance suivante. Le fait de se limiter à une taille annuelle périodique et de réduire au minimum le nombre d’incisions garde l’arbre moins « réactif ».

Après la fin de la cueillette, déambuler à quelques reprises dans le verger pour identifier les arbres qui portent des chancres, les marquer avec une peinture voyante ou du ruban pour les retrouver à nouveau l’hiver. Tailler les arbres infectés pendant la dormance avant que la sève ne circule, pour éliminer tous les chancres en hivernation qui sont des sources d’inoculum. Émonder bien au delà des zones visiblement infectées. Enlever tout le bois d’élagage infecté du verger et le brûler.

Si la brûlure du collet se développe sur le porte-greffe et que la brûlure bactérienne devient un problème sérieux, éliminer du verger l’arbre entier et le brûler.

Retarder l’élagage d’été jusqu’au moment de la formation des bourgeons terminaux (c.-à-d. attendre que les pousses terminales se soient endurcies), ce qui se produit généralement entre le début et le milieu d’août. L’élagage effectué l’été dans le but de stimuler la croissance des rameaux fructifères (lambourdes) dans les vergers de pommiers à haute densité encourage la croissance de nouvelles pousses et prolonge la période de vulnérabilité à la brûlure des pousses.

Enlever les infections (brûlure des fleurs et de pousses) aussitôt qu’on les trouve. Retarder l’élagage par temps humide ou quand des épisodes de temps violent (grêle, pluies torrentielles, tempêtes) sont prévus dans les 24 heures qui suivent.

Désinfecter les outils servant à l’élagage après chaque coupe. Toutefois, il n’est pas nécessaire de stériliser les outils d’élagage si la coupe est faite sous le point d’infection (soit 30 cm sous les symptômes visibles) et par conséquent si la partie élaguée ne comporte pas de sections concentriques sombres. Dans les vieux vergers qui sont fortement infectés par la brûlure bactérienne, éviter carrément l’élagage estival. Supprimer les dards sur le tronc principal et sur les branches charpentières afin d’éliminer leur potentiel infectieux.

Les pousses adventives (gourmands) offrent de bons points d’entrée à la maladie qui s’attaque ensuite aux grosses branches, aux branches charpentières et aux troncs. Supprimer périodiquement les gourmands en début de saison (c.-à-d. en juin).

Éviter de recourir à l’irrigation par aspersion, afin de prévenir un excès de croissance végétative et de réduire la propagation des bactéries à l’intérieur du verger, quand les fleurs sont présentes et les conditions sont favorables aux infections.

Maintenir de bonnes pratiques de lutte intégrée afin d’empêcher le plus possible les insectes de propager les bactéries responsables de la brûlure bactérienne et de causer des lésions aux tissus des feuilles et des pousses, lésions qui servent de points d’entrée aux bactéries. Il est particulièrement important de veiller à une bonne maîtrise des insectes suceurs comme les psylles, les acariens, les cicadelles, les pucerons et les punaises des plantes. Faire un dépistage fréquent (hebdomadaire) des insectes nuisibles et intervenir au besoin.

Surveiller de près les sources d’inoculum extérieures au verger, comme les espèces ornementales sensibles ou les pommiers abandonnés, les aubépines, les sorbiers d’Amérique, les cotonéasters et les cognassiers qui se trouvent à proximité des vergers commerciaux, à la recherche de signes de la brûlure bactérienne et de chancres. Les chancres hivernants sont l’une des principales sources de bactéries pour les infections subséquentes. Si possible, supprimer ces hôtes aux abords des vergers.

Supprimer les dards infectés en les coupant à au moins 15 cm sous les symptômes visibles d’infection.  Il est possible d’atténuer les répercussions que pourrait avoir la maladie plus tard dans la saison en supprimant sans tarder les fleurs infectées. Si la brûlure de la fleur est observée dans un endroit précis du verger, rechercher un chancre actif aux alentours et le supprimer sans tarder.

La lutte à l’aide des bactéricides :
Quand la brûlure bactérienne revient année après année dans un verger, mettre en place des interventions plus musclées pour tenir cette maladie en échec. Dès la floraison jusqu’au stade du calice, les recommandations se concentrent sur les pulvérisations de bactéricides pour contrôler la brûlure des fleurs. Après la floraison, les recommandations visent à minimiser la brûlure des pousses et le développement des chancres hivernants qui servent à produire de l’inoculum pour l’année qui vient. Pour plus d’information sur la lutte contre la brûlure bactérienne, voir la publication 360F du MAAARO, Guide de protection des cultures fruitières -

Chapitre 2 - Poires ou le calendrier poire seulement  : recommandations pour la brûlure bactérienne au stade de floraison.

Modèles éclairant les décisions 
Les modèles de prévision de la brûlure bactérienne aident les producteurs à choisir le moment de leurs interventions. Deux de ces modèles de prévision, Maryblyt et CougarBlight, ont été élaborés dans le but d’alerter les producteurs, consultants et dépisteurs lorsque des conditions sont propices à l’infection des fleurs. Les modèles servent à déterminer le moment des interventions phytosanitaires. Pour que ces modèles soient pleinement efficaces, il faut recueillir et consigner séparément les données sur les différents blocs et cultivars. Les modèles de prévision sont des outils de gestion extrêmement utiles dont l’utilisation est préconisée dans les vergers ayant déjà présenté des foyers de brûlure bactérienne.

  • Modèle Maryblyt 
    Le modèle Maryblyt a été élaboré au Maryland il y a quinze ans. Ce logiciel calcule le risque d’infection par la brûlure bactérienne pour un bloc donné en fonction des conditions environnementales et de la sensibilité des pommiers à divers stades phénologiques. Pour utiliser le modèle Maryblyt, il faut consigner les maxima et minima quotidiens, les données sur les précipitations et les épisodes de rosée, ainsi que le stade phénologique des arbres du verger. En fonction des données saisies, le logiciel Maryblyt prévoit à quel moment surviendront les infections des fleurs et indique à quel moment un traitement bactéricide sera nécessaire. Le modèle prévoit aussi le moment où devraient apparaître les symptômes de brûlure bactérienne, afin d’aider les producteurs à planifier le moment où procéder à l’élagage si celui-ci est nécessaire. Le modèle de prévision Maryblyt prévoit une infection des fleurs si les conditions qui suivent se produisent en séquence et que la bactérie responsable de la brûlure bactérienne est présente :
    • fleurs ouvertes avec pétales intacts;
    • passage à 110 degrés heures au-dessus de 18,3 °C depuis l’ouverture de la première fleur;
    • épisode de pluie ayant laissé au moins 0,25 mm ou forte rosée, ou plus de 2,5 mm de pluie la veille;
    • température quotidienne moyenne de 15,6 °C.

Pour plus d’information, voir la publication 310F du MAAARO, Lutte intégrée contre les ennemis du pommier. Ou le site web de Maryblyt à l’adresse http://www.caf.wvu.edu/kearneysville/maryblyt/


  • Modèle Cougarblight 
    Le modèle Cougarblight a été élaboré par Timothy J. Smith, Ph.D., de l’Université de l’État de Washington, afin de prévoir avec précision le moment des infections des fleurs. Les producteurs notent les températures et si les fleurs ont été mouillées et utilisent une feuille de saisie de données. Comme pour le modèle Maryblyt, ce modèle tient compte de la présence d’eau libre et des températures maximale et minimale quotidiennes pendant toute la période de floraison, en plus des données sur les antécédents de la brûlure bactérienne dans le verger et autour de celui-ci. Commencer à recueillir les données météorologiques à l’intérieur du verger au moins trois à cinq jours avant l’ouverture des premières fleurs. Suivre les consignes que voici pour être à même d’appliquer le modèle Cougarblight.

Cliquer ici pour accéder à une feuille de calcul du modèle Cougarblight.

À partir des températures maximale et minimale du jour et des températures prévues, les producteurs peuvent déterminer si leur verger est à risque de devenir infecté par la brûlure bactérienne, ce qui leur permet d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard. 

    • Une mise en garde signifie que les conditions peuvent être propices au déclenchement d’infections par la brûlure bactérienne. Cette cote invite à la vigilance si des fleurs sont épanouies et qu’elles ont été mouillées par de la rosée ou de la pluie.
    • Si les prévisions indiquent un risque élevé et que la brûlure bactérienne sévit dans la région, faire sans tarder une application de streptomycine.
    • Si les prévisions météorologiques indiquent un risque extrême de brûlure bactérienne, les conditions propices à la multiplication des bactéries responsables de la brûlure bactérienne et aux infections sont imminentes, de sorte qu’une application de streptomycine doit absolument être faite avant la date fatidique.

Pour plus d’information, voir la publication 310F du MAAARO, Lutte intégrée contre les ennemis du pommier ou consulter le site de l’Université de l’État de Washington au www.ncw.wsu.edu/treefruit/fireblight/2000f.htm ou au http://das.wsu.edu/index.php

Quelques unes des informations y inclues se sont trouvées ici (seulement disponible en anglais);

http://www4.agr.gc.ca/AAFC-AAC/display-afficher.do?id=1185385723877&lang=eng