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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Rouille orangée des mûriers et des framboisiers noirs

Rouille orangée des mûriers Rouille orangée des mûriers
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Débutant

Nom scientifique : Arthuriomyces peckianus et Gymnoconia nitens

Identification

  • Maladie qui s’attaque uniquement aux ronces et que l’on retrouve dans les mûriers, les framboisiers noirs et les framboisiers pourpres.
  • Au printemps, les plants infectés produisent un grand nombre de tiges de l’année en grappes fusiformes et de nouvelles pousses latérales sur les tiges fructifères.
  • Les feuilles sont jaunes et difformes.
  • Les tiges fructifères ne produisent pas de fleurs et sont souvent sans épines.
  • Les plants infectés présentent des pustules cireuses sur le dessous des feuilles, qui deviennent orange vif et poudreuses.
  • Vers la fin mai ou le début juin, les feuilles atteintes commencent à faner et meurent.
  • Les nouvelles pousses et le nouveau tissu foliaire semblent sains bien que la maladie soit maintenant systémique.

Souvent confondus avec
La rouille jaune tardive

Période d’activité
Les tiges fructifères infectées de l’année présentent des symptômes hâtifs au printemps lorsque les feuilles commencent à s’ouvrir. Si les plants atteints ne sont pas retirés du champ à ce stade, des écies orange vif vont apparaître sur le revers des feuilles, environ trois semaines après la sortie des feuilles. Des températures fraîches et un mouillage prolongé des feuilles favorisent la germination des écidiospores. Le champignon hiverne sur le revers des feuilles, ou des plants qui ont été infectés de manière systémique.

Notes de surveillance
Juste après l’apparition des feuilles au début du printemps, vérifier la présence de feuilles jaunies et difformes sur les tiges fructifères de l’année. Rechercher les nouvelles pousses fusiformes et en grappe qui se développent à partir du collet. Les tiges infectées n’auront que peu ou pas d’épines. Vérifier la présence de pustules cireuses et boursouflées sur le revers des feuilles. Vers la fin mai, rechercher des pustules poudreuses orange vif sur le dessous des feuilles. Durant l’été, vérifier la présence de taches brun foncé sur le revers des feuilles matures, surtout dans le feuillage inférieur et vers le milieu des treillis.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.

 

Avancé

Nom scientifique : Arthuriomyces peckianus et Gymnoconia nitens

Identification
Les nématodes sont des vers microscopiques anguilliformes qui vivent dans le sol et dans l’eau. La plupart des nématodes vivant dans le sol sont des organismes utiles qui contribuent à décomposer la matière organique et à rendre biodisponibles les éléments nutritifs qu'elle renferme.

Quelques espèces de nématodes sont toutefois des parasites de plantes et se nourrissent de racines de framboisiers, ou sont des vecteurs de virus. Les deux espèces de nématodes le plus souvent associées aux racines de framboisiers sont le nématode des lésions de racines (aussi appelé nématode des racines), Pratylenchus penetrans, et le nématode dague, Xiphinema americanum. Ces nématodes se retrouvent surtout dans les sols sableux ou dans les loams sableux.

Les nématodes des lésions de racines peuvent être présents dans les racines de framboisiers ou dans le sol environnant. Ils utilisent leur stylet creux, qui agit en quelque sorte comme une aiguille hypodermique, pour s’introduire dans les cellules des racines dont ils se nourrissent. Sur les racines de framboisiers, l’alimentation des nématodes provoque de petites lésions allongées et ces blessures peuvent servir de voies d’accès à des champignons terricoles envahissants.  

Les framboisiers qui ne sont que faiblement infestés sont légèrement rabougris et présentent de petites lésions causées par l’alimentation des nématodes. Les dommages aux racines sont plus importants quand les populations de nématodes sont élevées. Les poils racinaires absorbants sont détruits et remplacés par un grand nombre de nouvelles racines fines, ce qui donne au système racinaire une allure de « balai de sorcière ». À mesure que les poils absorbants meurent, le prélèvement de l’eau et des éléments nutritifs par le plant diminue. Le plant s’affaiblit, dépérit, donne des signes de stress hydrique et devient plus vulnérable aux blessures causées par l’hiver. Le nombre et le diamètre des tiges diminuent d’année en année. La détérioration du plant est progressive et peut s’étaler sur plusieurs années, selon les autres sources de stress présentes, les cultivars de framboisiers et les populations de nématodes. Au stade final de l’infestation, tous les poils racinaires absorbants meurent. Jusqu’à 25 % des tiges de première année peuvent être tuées par de graves infestations de nématodes des racines.  

Le nématode dague vit dans le sol et n’envahit pas les racines de framboisiers. Il utilise un stylet pour s’alimenter de tissus racinaires comme le nématode des lésions de racines, mais il cause peu de dommages directs. Le nématode dague est par contre un vecteur du virus des taches annulaires de la tomate (TomRSV). Il acquiert le virus en se nourrissant de plants infectés. Le virus demeure actif chez le nématode, de plusieurs semaines à plusieurs années. En s’alimentant, le nématode transmet le virus des taches annulaires de la tomate à des plants sains. Les plants infectés par le virus perdent progressivement leur vigueur. Des mouchetures apparaissent sur les feuilles et les tiges peuvent dépérir. Les fruits sont granuleux et les rendements diminuent.

Souvent confondus avec

La rouille jaune tardive
La rouille jaune tardive et la rouille orangée sont toutes deux des maladies fongiques; toutefois, la rouille jaune tardive n’affecte que les framboisiers rouges. Alors que la rouille orangée n’affecte que les mûriers, les framboisiers noirs et les framboisiers pourpres.  La rouille jaune tardive produit des spores poudreuses d’une teinte orange tirant sur le jaune. La rouille orangée produit des pustules cireuses sur le revers des feuilles infectées et ses spores sont d’une teinte orange vif.  

Biologie
Arthuriomyces peckianus passe par les cinq stades sporifères, sauf celui de l’urédospore. Le cycle de vie de Gymnoconia nitens est abrégé et ce champignon ne produit pas d’urédospores ni d’écidiospores. Mise à part la différence entre le nombre de stades sporifères, les cycles de vie et les symptômes associés à l’infection par ces deux champignons pathogènes sont très similaires.

Au printemps, de nouvelles pousses foliaires se forment à partir des tissus du collet infectés. Le mycélium hivernant forme des spermogonies sur le dessus des jeunes feuilles. À ce moment, les nouvelles pousses semblent fusiformes et les feuilles sont difformes et jaunes. Ces caractéristiques facilitent l’identification des plants infectés et on peut donc les retirer avant que le champignon ne se propage davantage.  

Après quelques semaines, des pustules, appelées écies apparaissent sur le revers des feuilles atteintes. Ces pustules sont d’une teinte orange vif et semblent cireuses au début, mais deviennent poudreuses à mesure qu’elles libèrent des écidiospores. Dans le cas des framboisiers à fruits noirs, les feuilles marquées de rouille flétrissent et meurent après la libération des écidiospores. Ces dernières peuvent se disséminer par le vent, mais elles peuvent aussi se propager par les éclaboussures de gouttes de pluie. Entre la fin mai et le début de juin, les écidiospores infectent surtout les tissus foliaires matures de manière localisée.

La germination des écidiospores ne se produit que si les conditions environnementales sont favorables. Des températures variant entre 6 et 22 °C sont optimales pour la germination, alors que des températures au-dessus de 25 °C ralentissent le processus. Quand les températures sont au-dessus de 30 °C, il n’y a aucune germination ni infection. Encore plus que de basses températures, le champignon exige la présence d’eau libre sous forme d’humidité élevée et de mouillage prolongé du feuillage. Après plus de six heures d’humidité relative à 100 %, le taux d’infection grimpe en flèche. Les plants dont le feuillage est luxuriant retiennent l’humidité, ce qui crée des conditions favorables à la germination des écidiospores et à l’infection des feuilles matures.

Après trois à quatre semaines, le revers des feuilles infectées présente des taches brun foncé composées de télies. Ces dernières contiennent les spores du prochain stade, les téliospores dont les parois cellulaires sont épaisses et qui peuvent rester dormantes pour survivre à des conditions environnementales rigoureuses ou pour hiverner. Elles donnent des basidies qui contiennent des basidiospores.

Les basidiospores infectent de manière systémique les bourgeons des nouvelles pousses qui se développent à partir de l’extrémité des tiges prenant racine. Le mycélium fongique peut maintenant coloniser les tissus du collet et des racines en vue de l’hivernage. Dans le cas de G. nitens, il se peut que les téliospores ne germent pas pour produire des basidies à l’automne, et deviennent plutôt le stade hivernant. Les téliospores hivernantes demeurent attachées au revers des feuilles.  Au printemps, ces pores germent pour produire des basidiospores qui infectent les bourgeons des nouvelles pousses se développant à partir du collet.

Période d’activité
Les tiges fructifères infectées de l’année présentent des symptômes hâtifs au printemps lorsque les feuilles commencent à s’ouvrir. Si les plants atteints ne sont pas retirés du champ à ce stade, des écies orange vif vont apparaître sur le revers des feuilles, environ trois semaines après la sortie des feuilles. À la fin mai ou au début de juin, les écidiospores se disséminent et l’infection peut gagner les feuilles matures durant une période de deux à trois semaines. Des températures fraîches et un mouillage prolongé des feuilles (conditions fréquentes au printemps) favorisent la germination des écidiospores.

Une fois l’infection survenue, il faut de trois à quatre semaines pour que les télies se développent. Elles se manifestent par la présence de taches sombres sur le revers des feuilles infectées. Une fois que les téliospores ou les basidiospores ont infecté de nouveaux bourgeons, le champignon devient systémique et vivace. Les deux espèces de champignons peuvent hiverner sous forme de mycélium systémique, et G. nitens peut aussi hiverner sous forme de téliospores.

Notes de surveillance
Juste après l’apparition des feuilles au début du printemps, vérifier la présence de feuilles jaunies et difformes sur les tiges fructifères de l’année. Rechercher les nouvelles pousses fusiformes et en grappes qui se développent à partir du collet. Les tiges infectées n’auront que peu ou pas d’épines.

Vérifier la présence de pustules cireuses et boursouflées sur le revers des feuilles. Vers la fin mai, rechercher des pustules poudreuses orange vif sur le revers des feuilles.
Durant l’été, vérifier la présence de taches brun foncé sur le revers des feuilles matures, surtout dans le feuillage inférieur et vers le milieu des treillis.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.

Moyens de lutte

  • Planter des framboisiers à fruits noirs et des mûriers exempts de maladies.
  • Retirer les plants infectés, y compris le collet et les racines, au début du printemps, avant l’apparition d’écies boursouflées d’une teinte orange vif.
  • Enlever les ronces sauvages avoisinantes, car elles sont une source d’inoculum.
  • Tailler les vieilles tiges fructifères après la cueillette.
  • Éclaircir les tiges et garder étroit l’espacement entre les rangs afin d’améliorer la circulation de l’air. Cette mesure raccourcit les périodes de mouillage des feuilles, lequel favorise l’infection.
  • Désherber les rangs.
  • Certaines variétés de mûriers peuvent présenter une certaine résistance à la maladie.