Débutant

Nom scientifique : Pratylenchus penetrans et Xiphinema americanum

Identification

• Le nématode des lésions de racines vit à l’intérieur des racines de framboisiers et dans le sol.
• Les plants faiblement infestés ont des tiges rabougries et présentent de petites lésions sur les racines.
• Les poils absorbants des racines sont détruits et remplacés par un grand nombre de nouvelles racines fines, ce qui donne au système racinaire une allure de « balai de sorcière ».
• Les symptômes aériens incluent une diminution du nombre et du diamètre des tiges d’année en année.
• Les plants semblent souffrir de stress hydrique, jaunissent et dépérissent. 
• Les plants atteints sont plus vulnérables aux blessures causées par l’hiver.
• Les nématodes dagues vivent dans le sol et n’envahissent pas les racines de framboisiers.
• Les nématodes dagues peuvent transmettre le virus des taches annulaires de la tomate (ToRSV).
• Symptômes du ToRSV : mouchetures sur les feuilles, fruits granuleux et dépérissement du plant. 

Souvent confondus avec
Les dommages causés par le pourridié

Période d’activité
En Ontario, les populations terricoles de nématodes sont habituellement à leur pic entre mai et juin et entre septembre et octobre. Les nématodes sont moins actifs en hiver quand le sol est gelé ou durant les périodes de sécheresse.

Notes de surveillance
Rechercher les plants dont les tiges sont affaiblies, rabougries ou minces et dont les tiges de l’année sont clairsemées. Des mouchetures sur les feuilles et des fruits granuleux sont des symptômes d’infections virales transmises par des nématodes. Les plants infestés par des nématodes ont des systèmes racinaires très faibles. Ils se déterrent facilement et présentent de fines racines en broussailles. Faire parvenir des échantillons de sol à un laboratoire de phytodiagnostic pour confirmer la présence de nématodes.

Seuils d’intervention
Les seuils de nuisibilité économique pour les nématodes sont déterminés d’après les populations initiales qui gonfleront au fil de la saison de croissance et qui causeront des dommages ayant une incidence économique. Lutter contre le nématode des lésions de racines si les échantillons de sol initiaux révèlent la présence de 1000 nématodes par kilogramme de sol et lutter contre le nématode dague si l’analyse révèle la présence de 100 nématodes par kilogramme de sol.

Avancé

Nom scientifique : Pratylenchus penetrans et Xiphinema americanum

Identification
Les nématodes sont des vers microscopiques anguilliformes qui vivent dans le sol et dans l’eau. La plupart des nématodes vivant dans le sol sont des organismes utiles qui contribuent à décomposer la matière organique et à rendre biodisponibles les éléments nutritifs qu'elle renferme.

Quelques espèces de nématodes sont toutefois des parasites de plantes et se nourrissent de racines de framboisiers, ou sont des vecteurs de virus. Les deux espèces de nématodes le plus souvent associées aux racines de framboisiers sont le nématode des lésions de racines (aussi appelé nématode des racines), Pratylenchus penetrans, et le nématode dague, Xiphinema americanum. Ces nématodes se retrouvent surtout dans les sols sableux ou dans les loams sableux.

Les nématodes des lésions de racines peuvent être présents dans les racines de framboisiers ou dans le sol environnant. Ils utilisent leur stylet creux, qui agit en quelque sorte comme une aiguille hypodermique, pour s’introduire dans les cellules des racines dont ils se nourrissent. Sur les racines de framboisiers, l’alimentation des nématodes provoque de petites lésions allongées et ces blessures peuvent servir de voies d’accès à des champignons terricoles envahissants.  

Les framboisiers qui ne sont que faiblement infestés sont légèrement rabougris et présentent de petites lésions causées par l’alimentation des nématodes. Les dommages aux racines sont plus importants quand les populations de nématodes sont élevées. Les poils racinaires absorbants sont détruits et remplacés par un grand nombre de nouvelles racines fines, ce qui donne au système racinaire une allure de « balai de sorcière ». À mesure que les poils absorbants meurent, le prélèvement de l’eau et des éléments nutritifs par le plant diminue. Le plant s’affaiblit, dépérit, donne des signes de stress hydrique et devient plus vulnérable aux blessures causées par l’hiver. Le nombre et le diamètre des tiges diminuent d’année en année. La détérioration du plant est progressive et peut s’étaler sur plusieurs années, selon les autres sources de stress présentes, les cultivars de framboisiers et les populations de nématodes. Au stade final de l’infestation, tous les poils racinaires absorbants meurent. Jusqu’à 25 % des tiges de première année peuvent être tuées par de graves infestations de nématodes des racines.  

Le nématode dague vit dans le sol et n’envahit pas les racines de framboisiers. Il utilise un stylet pour s’alimenter de tissus racinaires comme le nématode des lésions de racines, mais il cause peu de dommages directs. Le nématode dague est par contre un vecteur du virus des taches annulaires de la tomate (TomRSV). Il acquiert le virus en se nourrissant de plants infectés. Le virus demeure actif chez le nématode, de plusieurs semaines à plusieurs années. En s’alimentant, le nématode transmet le virus des taches annulaires de la tomate à des plants sains. Les plants infectés par le virus perdent progressivement leur vigueur. Des mouchetures apparaissent sur les feuilles et les tiges peuvent dépérir. Les fruits sont granuleux et les rendements diminuent.

Souvent confondus avec

Les dommages causés par le pourridié
Les maladies des racines et du collet causent des symptômes aériens semblables à ceux qui sont associés au nématode des lésions de racines. Pour identifier la cause du problème, on doit bêcher soigneusement les plants et examiner les racines. On pourra observer une décoloration rouge brun sur les racines affectées par le pourridié, alors que les racines infestées par le nématode des racines présentent des lésions, n’ont pas de poils racinaires absorbants ni de fines racines en balai de sorcière ou très entremêlées. Faire analyser un échantillon par un laboratoire diagnostique.

Biologie
Le nématode des lésions de racines et le nématode dague ont un cycle vital très semblable. Le nématode des racines est un endoparasite qui passe une partie importante de sa vie à l’intérieur du tissu racinaire. Le nématode dague par contre est un ectoparasite qui n’envahit pas les racines des végétaux, mais demeure dans le sol.

Les femelles pondent un œuf par jour qui peut être déposé à l’intérieur des racines, dans le cas du nématode des racines, ou dans le sol. Les œufs éclosent et évoluent en plusieurs stades larvaires qui se nourrissent de racines, avant que le nématode parvienne au stade adulte. Le cycle vital peut s’étaler sur 30 à 100 jours, selon la température du sol. Les adultes peuvent vivre de deux à trois ans et ont un mode de reproduction asexuée. 

Période d’activité
En Ontario, les populations terricoles de nématodes sont habituellement à leur pic entre mai et juin et entre septembre et octobre. Les nématodes sont moins actifs en hiver quand le sol est gelé ou durant les périodes de sécheresse. Sous ces conditions, ils ont tendance à se déplacer plus en profondeur dans le sol ou dans les racines afin de se protéger.

Notes de surveillance
Rechercher les plants dont les tiges sont affaiblies, rabougries ou minces et dont les tiges de l’année sont clairsemées. Des mouchetures sur les feuilles et le dépérissement des tiges sont aussi des symptômes d’infections par des nématodes. Les plants infestés par des nématodes ont de très faibles systèmes racinaires. Ils sont facilement déterrés et présentent de fines racines en broussailles.

On ne peut pas voir les nématodes sans microscope. Pour vérifier si les populations de nématodes sont devenues problématiques pour la culture, expédier des échantillons de sol et de racines à un laboratoire de phytodiagnostic. Le meilleur moment pour prélever des échantillons de sol est à la fin de l’été et à l’automne; cependant, les échantillons de nématodes peuvent être recueillis en tout temps, pourvu que le sol ne soit pas gelé.

Les échantillons de sol doivent être prélevés à environ 20 cm (8 po) de profondeur à l’aide d’une tarière de 2,5 cm (1 po) de diamètre ou à l’aide d’une pelle à lame étroite. Éliminer les 2,5 à 5 centimètres supérieurs (1 à 2 po) du sol. Inclure les poils racinaires absorbants dans l’échantillon de sol, puisque c'est à cet endroit que vivent de nombreux nématodes. Ne pas prélever d’échantillons de plantes mortes, puisque les nématodes seront déjà morts ou auront quitté les racines mortes pour s'enfoncer dans le sol.

Bien mélanger en douceur les carottes dans un seau. Placer un sous-échantillon (1/2 à 1 litre) dans un sac de plastique. Conserver au frais et à l'abri de la lumière directe du soleil pendant le transport vers le laboratoire de diagnostic.

Pour diagnostiquer un problème pendant la saison de croissance, prendre 8 à 10 carottes de sols provenant de zones où les plants ne sont pas en bonne santé ou aux extrémités d'un secteur très affecté. Prendre également 8 à 10 autres carottes dans un secteur où les plants sont en bonne santé, à des fins de comparaison.

Afin d'estimer les populations de nématodes dans un champ, les carottes de sol doivent être prélevées dans les rangs de plants en croissance afin d'obtenir des échantillons qui contiennent des poils racinaires absorbants. Marcher en dessinant un Z, un W ou un M à travers le champ. L'échantillon de sol ne doit pas représenter plus de 2,5 ha.

Le tableau ci-dessous donne une indication du nombre de carottes nécessaires pour obtenir un échantillon représentatif. Des échantillons distincts doivent être pris dans différents types de sol.

Seuils d’intervention
Les seuils de nuisibilité économique pour les nématodes sont déterminés d’après les populations initiales qui gonfleront au fil de la saison de croissance et qui causeront des dommages ayant une incidence économique. Le seuil de nuisibilité économique correspond au nombre de nématodes au-dessus duquel il y aura des dommages ayant une incidence économique.

• Intervenir contre les nématodes des lésions de racine lorsque le dénombrement correspond à 1000 nématodes par kilogramme de sol.
• Intervenir contre les nématodes dagues lorsque le dénombrement correspond à 100 nématodes par kilogramme de sol.

Moyens de lutte

Échantillonner les nouveaux champs pour dépister la présence de nématodes longtemps avant la plantation :

• Échantillonner les sols sableux et les loams sableux pour dépister la présence de nématodes avant de planter des framboisiers.
• Échantillons les loams et les loams argileux pour dépister la présence de nématodes si des framboisiers ou d’autres fruits de verger ont déjà été cultivés dans le champ en question.

Au besoin, maîtriser les populations de nématodes avant la plantation, ce qui peut prendre plusieurs années. 

Alterner les plantations de framboisiers avec des cultures non-hôtes pendant plusieurs années.

Semer des cultures de couverture qui contribuent à réduire les populations de nématodes, notamment :  

• certains cultivars de moutarde orientale, comme Caliente, Cutlass ou Forge;
• certains cultivars d’hybrides de sorgho x herbe du Soudan;
• des cultivars de roses d’Inde (soucis) comme Crackerjack ou Creole;
• du millet perlé fourrager canadien 101.

Se rappeler que les nématodes peuvent être transportés vers les champs sains dans le sol, l’eau ainsi que par le sol sur les pièces de machinerie provenant de champs infestés, prendre les mesures qui s’imposent pour prévenir cette propagation.  

Toujours démarrer une plantation avec des plants exempts de virus et de nématodes.

Lutter contre les mauvaises herbes qui pourraient être des hôtes du nématode des lésions de racines.

La fumigation du sol avec un nématicide exige des connaissances précises, ainsi qu’un permis et du matériel approprié. La fumigation du sol est habituellement effectuée à la mi-automne ou tôt au printemps, avant la plantation. Pour en savoir davantage sur les méthodes de fumigation et les nématicides, consulter la publication 360F du MAAARO, Guide de protection des cultures fruitières (Chapitre 4: petits fruits).