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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Brûlure des tiges

Brûlure des tiges Dépérissement dû à la brûlure des tiges Lésions brun foncé sous l’écorce, dues à la brûlure des tiges
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Débutant

Nom scientifique : Leptosphaeria coniothyrium

Identification

  • Le champignon infecte les tiges fructifères de l’année en s’introduisant dans les blessures.
  • L’infection est difficile à voir à la surface de la tige ; on doit gratter l’épiderme pour constater la présence de tissus infectés.
  • L’infection se produit sous la surface de la tige et des chancres brun foncé peuvent apparaître autour des blessures.
  • Les tiges atteintes sont souvent cassantes et peuvent mourir durant l’hiver ou perdre leurs feuilles de manière irrégulière au printemps.
  • Les branches latérales qui poussent sur les tiges infectées meurent souvent entre la floraison et la mise à fruit, car elles sont fragilisées.

Souvent confondus avec

Période d’activité
L’infection des tiges fructifères de l’année est favorisée par les éclaboussures de pluie quand les températures et les précipitations augmentent au début du printemps. Les symptômes sont plus manifestes le printemps suivant.

Notes de surveillance
Examiner les tiges qui présentent des symptômes et vérifier la présence de blessures ou de dommages d’origine mécanique ou les signes de dépérissement au printemps et juste avant la cueillette. Utiliser un canif bien aiguisé pour gratter doucement l’écorce dans la zone où les symptômes sont apparents. Rechercher l’endroit où les tissus sains (d’un vert blanchâtre) se fondent avec les tissus malades (de couleur brune). Inspecter le collet et les racines à la recherche d’insectes foreurs, de nématodes et de maladies. Tenter d’établir la cause de la blessure qui a entraîné la brûlure des tiges.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.  

Avancé

Nom scientifique : Leptosphaeria coniothyrium

Identification
La brûlure des tiges est une maladie grave des framboisiers en Ontario. Les tiges affectées risquent de mourir durant l’hiver ou de perdre leurs feuilles de manière irrégulière au printemps pour s’effondrer à la récolte.

Le champignon, Leptosphaeria coniothyrium, infecte les tiges fructifères de l’année en s’introduisant dans les blessures. Il se développe sous la surface de la tige, provoquant à la longue des chancres foncés autour de la blessure. Bien qu’elles soient rarement apparentes à la surface, les lésions causées par la brûlure des tiges sont visibles lorsqu’on gratte l’épiderme des tiges de l’année infectées, exposant ainsi les tissus vasculaires. Sous l’épiderme, on observe alors une décoloration brune qui s’étend à partir de la blessure.

Le champignon détruit la cellulose du tissu vasculaire. Les tiges sont fragilisées et deviennent cassantes le printemps suivant. Les rameaux à fruits et les branches latérales qui poussent sur les tiges infectées dépérissent souvent avant la cueillette.

Souvent confondus avec

La brûlure des dards
La brûlure des dards survient souvent en même temps que la brûlure des tiges, ce qui complique le diagnostic. La brûlure des dards provoque des lésions brun mauve caractéristiques, en forme de V, à la base des nœuds, et les lésions deviennent gris argenté durant l’hiver. Les branches latérales qui se développent à partir des dards infectés peuvent perdre leur vigueur ou mourir.

La brûlure des tiges ne produit pas de lésions distinctes à la base des nœuds. Les lésions brunes de la brûlure des tiges sont visibles sous la surface de la tige lorsqu’on en racle l’épiderme. Toute la tige meurt au-dessus du point de blessure.

Pour identifier avec précision ces deux maladies, faire parvenir des échantillons des tiges infectées à un laboratoire de diagnostic phytosanitaire.

Les dommages causés par le rhizophage du framboisier
La brûlure des tiges et le rhizophage du framboisier provoquent tous les deux le dépérissement des tiges au-dessus de la blessure, souvent juste avant la cueillette.

Les framboisiers infestés par le rhizophage sont peu vigoureux et se rompent facilement à la base. Un examen étroit du collet révèle la présence de sciures, de galeries et de petites larves. Un nombre moins élevé de tiges de l’année vont se développer à partir des collets où le rhizophage est actif.

Les tiges infectées par la brûlure des tiges sont saines sous le point d’infection et peu vigoureuses ou dépérissantes au-dessus de ce point.  Lorsqu’on gratte l’écorce d’une tige atteinte, on peut observer le tissu vasculaire sous-jacent au point d’infection qui est nettement brun plutôt que vert. Les nouvelles branches fructifères de l’année sont également saines et vigoureuses.

Biologie
La brûlure des tiges est causée par le champignon Leptosphaeria coniothyrium.  Le champignon hiverne dans les tiges fructifères et les vieux chicots de tiges infectés l’année précédente. On peut observer de petits points noirs, appelés pycnides, à la surface des tiges infectées. Quand le temps se réchauffe et qu’il pleut au début du printemps, les pycnides produisent et libèrent des conidies. Ces dernières sont présentes jusqu’à tard l’automne et elles infectent les tiges meurtries durant la cueillette ou l’élagage estival des framboisiers.  Des pseudothèces sont également incrustés dans la surface des tiges infectées et produisent des ascospores. Les ascospores parviennent à maturité entre avril et mai. Les ascospores comme les conidies sont disséminées par les éclaboussures de pluie et infectent les tiges de l’année en s’introduisant dans les blessures.

Les tiges de l’année peuvent être abîmées par la machinerie, l’élagage, le frottement contre les fils des treillis ou par le vent. Le binage, les dommages attribuables aux herbicides, les perforations par les insectes, les blessures causées par les récolteuses mécaniques ou les frottements contre les vieux chicots et les épines peuvent aussi causer des dommages aux tiges fructifères de l’année et créer des sites d’infection. Le temps humide favorise par ailleurs l’introduction des spores fongiques dans les blessures.

Les symptômes de la maladie ne seront pas visibles au début sur les tiges fructifères de l’année. À l’automne, on pourra cependant observer des lésions brunes et allongées sous l’écorce des tiges infectées. Ces lésions se trouvent dans le tissu vasculaire du framboisier et s’étendent à partir du point d’infection. Le champignon détruit la cellulose du tissu vasculaire. Les tiges sont fragilisées et deviennent cassantes. Si les lésions se propagent sur la tige durant l’hiver, la tige peut carrément en mourir. 

Période d’activité
Les ascospores primaires sont disséminées au printemps et au début de l’été, alors que les ascospores secondaires, ou les conidies, sont disséminées du printemps à tard l’automne.

L’agent pathogène pénètre dans les tiges fructifères de l'année ou dans les pousses de la première année de croissance, à la faveur de blessures, puis se propage vers le haut et vers le bas dans les tissus vasculaires, ce qui explique le fait que les tiges deviennent cassantes et faibles. Les symptômes sont plus apparents le printemps suivant. Les tiges gravement infectées ne donnent pas de feuilles au printemps, car elles sont particulièrement cassantes et faciles à pincer ou à briser. Les tiges infectées peuvent aussi donner des feuilles et dépérir avant la cueillette.

Notes de surveillance
Rechercher les symptômes de dépérissement sur les tiges fructifères au printemps juste avant la cueillette. Examiner les tiges qui présentent des symptômes et vérifier la présence de blessures ou de dommages d’origine mécanique. Utiliser un canif bien aiguisé pour gratter doucement l’écorce dans la zone où les symptômes sont apparents. Les tissus vasculaires malades sous l’écorce se distinguent par leur couleur brune, comparativement au vert des tissus sains. Rechercher l’endroit où les tissus sains se fondent avec les tissus malades. Inspecter le collet et les racines à la recherche d’insectes foreurs, de nématodes et de maladies qui pourraient aggraver le problème. Tenter d’établir la cause de la blessure qui a entraîné la brûlure des tiges.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.  

Moyens de lutte

  • Prévenir les dommages aux tiges fructifères de l’année causés par leur frottement contre les treillis métalliques, les récolteuses mécaniques ou par l’élagage estival.
  • Élaguer les vieilles tiges au ras du sol, car les tiges de l’année peuvent être endommagées par leur frottement contre les vieux chicots de tiges. 
  • En présence de brûlure des tiges, éviter d’élaguer les vieilles tiges fructifères immédiatement après la cueillette. Bien que cette mesure puisse aider à réduire l’incidence d’autres maladies des tiges en réduisant la quantité d’inoculum et en améliorant la circulation de l’air dans les rangs, elle peut par contre favoriser l’apparition de la brûlure des tiges si les tiges de l’année ont subi des dommages. Il est moins risqué que les tiges fructifères de l’année subissent des dommages si l’élagage est retardé jusqu’à ce que les tiges soient dormantes. 
  • Élaguer et détruire les vieilles tiges fructifères au ras du sol quand les tiges sont dormantes.
  • Éviter d’élaguer ou d’écimer les plants quand ils sont mouillés ou juste avant une pluie.
  • Éviter l’irrigation sur frondaison durant les périodes critiques d’infection, afin de réduire la dispersion des conidies par les éclaboussures.