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Ministère de l'Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales

Nervation noire

Nervation noire sur le chou de Bruxelles Nervation noire dans le chou Nervation noire
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Débutant

Nom scientifique
Xanthomonas campestris

Identification

  • Lésions ou plaques jaunes ou brunes en forme de «V» sur le bord des feuilles.
  • Á mesure que les lésions s’agrandissent, le tissu brunit et les petites nervures noircissent.

Souvent confondue avec
La jaunisse fusarienne

Période d’activité
La nervation noire se répand rapidement lorsque les températures sont tièdes et humides, soit entre 27 et 30 °C (80–86 °F) et entre 80 et 100 % d’humidité. Une fois présente dans le sol, la bactérie qui en est responsable est disséminée par le vent et les éclaboussures provoquées par la pluie. La bactérie pénètre à l’intérieur des plants par les blessures ou par les hydatodes, orifices naturels qui se trouvent sur le bord des feuilles.

Notes de surveillance
Choisir 20 sites au hasard dans le champ et inspecter 10 feuilles à chaque endroit. Observer les pousses plus anciennes tout comme les jeunes pousses. Noter le pourcentage de feuilles infectées et le nombre moyen de lésions par feuille. En coupant les tiges atteintes sur la longueur ou sur la largeur, on peut respectivement observer les nervures et l’anneau vasculaire noircis.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.

Avancé

Nom scientifique
Xanthomonas campestris

Partout dans le monde, la nervation noire est la maladie bactérienne la plus grave des crucifères. Il suffit d’un plant infecté sur 10 000 pour déclencher une épidémie. La nervation noire attaque toutes les crucifères, mais le chou et le chou-fleur sont les plus vulnérables.

Identification
Les symptômes de la nervation noire varient considérablement selon l’hôte, le cultivar, l’âge du plant et les conditions du milieu. Même si certains plants infectés peuvent paraître sains, une coupe en travers des tiges infectées révèle des tissus vasculaires noircis caractéristiques.

Le symptôme le plus évident de la nervation noire est la présence de lésions ou de plaques jaunes ou brunes en forme de «V» sur le bord des feuilles. Á mesure qu’elles s’agrandissent, le tissu brunit et les petites nervures noircissent. Si, en observant la feuille dans la lumière, les nervures paraissent noires, c’est fort probablement qu’on a affaire à la nervation noire.

À cause des températures fraîches qui règnent dans les serres (inférieures à 15- 18°C, 60- 65°F), il n’est pas rare que les plantules infectées soient asymptomatiques. Après la mise en place au champ, lorsque les températures atteignent 25- 35°C (77- 95°F) pendant des périodes de forte humidité relative (80- 100%), les plants deviennent rabougris, puis de petites nécroses se forment sur les cotylédons. Les plants finissent par se flétrir et mourir.

Chez le chou-fleur, il arrive que ces vaisseaux noircissent à l’intérieur de la tige et de la pomme, ce qui donne une inflorescence de petit calibre et impropre à la vente.

Souvent confondue avec
La jaunisse fusarienne

Biologie
La nervation noire est habituellement introduite sur une exploitation par des semences ou des plants infectés. Une fois dans le sol, la bactérie se propage à la faveur des éclaboussures d’eau et du vent. Elle pénètre dans la plante par les blessures causées par les insectes ou par les orifices naturels, appelés hydatodes, sur le pourtour des feuilles.

Les bactéries, qui causent la nervation noire, produisent un polysaccharide collant, appelé xanthane qui finit par obstruer les tissus vasculaires à l’intérieur des nervures, ce qui provoque leur effondrement et leur noircissement. Au-delà des tissus obstrués, tôt ou tard, le xylème effondré jaunit, se flétrit et meurt. Pendant les périodes chaudes et humides, les bactéries peuvent se propager rapidement vers le haut ou le bas à d’autres parties du plant, y compris les racines. Les plants qui sont atteints par une infection systémique peuvent produire des chloroses en un point ou un autre de la feuille. Les crucifères feuilles gravement atteintes comme le chou vert et le chou-fleur ont tendance à perdre leurs feuilles de bas en haut, ce qui ne laisse qu’une touffe de feuilles difformes séparées du système racinaire par une tige marquée de cicatrices.
Sur les plants plus vieux, le pathogène se propage très rapidement lorsque des gouttes de pluie contaminées par la bactérie sont éclaboussées sur des feuilles saines et pénètrent dans leurs hydatode.

La bactérie de la nervation noire peut habituellement survivre dans le sol pendant 2 ou 3 ans, soit tant que les résidus de plantes infectées ne se sont pas décomposés.

Période d’activité
Le temps frais peut parfois freiner l’évolution de la maladie. Par contre, des conditions chaudes et humides en favorise la propagation rapide. Une fois qu’un plant est infecté, il y a peu de choses que l’on puisse faire pour le sauver. La nervation noire peut causer des pertes de rendement importantes lorsque, au départ de la culture, du temps chaud et humide fait suite à des périodes de pluie. Les infections tardives laissent des blessures qui offrent une porte d’entrée aux organismes responsables de pourritures, ce qui occasionne de lourds dommages en cours d’entreposage.

Notes de surveillance
Choisir 20 sites au hasard dans le champ et inspecter 10 feuilles à chaque endroit. Observer les pousses plus anciennes tout comme les jeunes pousses. Noter le pourcentage de feuilles infectées et le nombre moyen de lésions par feuille. En coupant les tiges atteintes sur la longueur ou sur la largeur, on peut respectivement observer les nervures et l’anneau vasculaire noircis.

Seuils d’intervention
Aucun seuil n’a été établi.

Moyens de lutte

  • Suivre une rotation de 2- 3 ans avec des cultures autres que des crucifères et détruire toutes les mauvaises herbes de la famille des crucifères.
  • Utiliser des semences «propres». Il s’agit là de la mesure préventative la plus importante. On considère que des semences sont propres, c.-à-d. exemptes de maladie, lorsque tout au plus 1 graine sur 30 000 est infectée. Le taux précis est normalement indiqué sur l’emballage des semences, accompagné de la mention «Semence certifiée».
  • Soumettre les semences à un traitement à l’eau chaude afin de réduire le nombre de bactéries présentes. Chez certaines espèces, un traitement à l’eau chaude risque que de nuire à la germination. Le trempage des graines dans de l’eau chaude à 50°C (122°F) pendant 25- 30 minutes est le traitement le plus efficace pour la maîtrise de la nervation noire transmise par la semence. Les traitements à l’eau chaude peuvent toutefois endommager la semence si elle est faible, si elle a été entreposée pendant plusieurs années et s’il s’agit de la semence de certaines crucifères, dont le chou-fleur, le chou-rave, le chou vert, le rutabaga et le navet blanc à collet violet. Il faut dans leur cas limiter à 15 minutes la durée de trempage dans l’eau chaude à 50°C (122°F).
  • Assainir la serre; cette mesure est essentielle si l’on veut produire des semis exempts de nervation noire. Désinfecter toutes les surfaces. Lorsque la nervation noire est présente dans une serre, on recommande de jeter les plateaux de semis usagés ou de les désinfecter.
  • Enfouir à une profondeur suffisante dans le sol les débris végétaux afin de faciliter la décomposition des tissus. Prendre soin de bien enfouir tous les débris.
  • Éviter de faire tremper des caisses ou des bottes de plantules dans des bassins d’eau avant la mise en place au champ. Les bactéries de la nervation noire peuvent se propager des plantules infectées aux plantules saines en infectant les cicatrices sur les feuilles et les blessures sur les racines au moment du trempage dans l’eau.
  • Choisir des champs qui sont bien drainés et qui ne reçoivent pas les eaux de ruissellement de zones ou de champs ayant déjà servi à la culture de crucifères.
  • Les sols légers et bien drainées sont ceux qui conviennent le mieux à la culture des crucifères, car ils peuvent être travaillés tôt dans la saison et ils permettent une mise en place plus précoce des plants. Le fait de partir les plant tôt peut aider à éviter la maladie, car en général, les conditions environnementales ne sont alors pas propices au déclenchement et à la propagation des bactéries de la nervation noire.
  • Le pathogène peut se propager sur une distance allant jusqu’à 30 m (98 pieds) depuis des plants infectés (dont des mauvaises herbes servant d’hôtes) à des plants sains. Non seulement le pathogène infecte les mauvaises herbes et se propage des mauvaises herbes aux cultures de crucifères, mais il peut aussi survivre sur les graines de mauvaises herbes. Il peut aussi se multiplier sur les feuilles des mauvaises herbes sans provoquer d’infection. Une bonne lutte contre les mauvaises herbes à l’intérieur du champ facilite la maîtrise de la maladie, mais encore faut-il se soucier de combattre aussi les mauvaises herbes dans les fossés et le long des clôtures.